Sous pression en Europe pour signer le CETA, Paul Magnette et la Région wallonne sont par contre soutenus par les fédérations d'agriculteurs. Pourquoi ? Que craignent-elles dans cet accord avec le Canada ?
"On est déjà en surproduction depuis quelques années, que ce soit en viande ou que ce soit en lait. Et le Canada, comme les Etats-Unis, veulent nous inonder de leur viande et de leur lait, qu'ils produisent évidemment à moindres coûts et avec des normes bien moins strictes qu'ici en Europe. On ne veut pas de ça", a expliqué Françoise Minon, agricultrice.
"Ce sont des structures tout à fait différentes, beaucoup plus importantes et avec moins de frais de production. Leurs produits sont plus concurrentiels", a renchéri Frédéric Minon, agriculteur.
Outre ces concurrences déloyales, ces agriculteurs dénoncent aussi les normes sanitaires et environnementales moins sévères outre-Atlantique. "En Europe, les hormones sont interdites, les OGM sont interdits, le chlore pour conserver les poulets, c'est interdit. Je ne suis pas contre le CETA. Je suis contre le CETA en l'état", a dénoncé Françoise.
Dans leur combat, Françoise et Frédéric sont soutenus par une fédération d'agriculteurs, qui ne voit pas dans le marché canadien une opportunité pour les producteurs wallons. "Que les Italiens parviennent à vendre du parmesan ou des produits très typés, j'en suis persuadé. Mais si on regarde pour nous en Wallonie, on fait de l'élevage, de la viande et du lait. Et les Canadiens sont capables de l'amener moins cher que nous", a confié Stéphane Delogne, porte-parole de la fédération unie de groupements d'agriculteurs.
Les agriculteurs défendent aussi leur attention au bien-être animal, qui ne serait pas si important dans les exploitations nord-américaines.
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