Au lendemain du refus wallon concernant le CETA, Benoît Lutgen a expliqué qu'il n'est pas contre ce traité de libre-échange avec le Canada, mais pas à n'importe quel prix. Le président du cdH souligne aussi les études économiques controversées à ce sujet.
Benoît Lutgen était l’invité de Bel RTL ce matin. Le président du cdH a répondu aux questions de Martin Buxant. Il est revenu sur le refus de la Wallonie d’octroyer au gouvernement fédéral la délégation de signature du traité de libre-échange avec le Canada (CETA). La majorité PS et cdH demandent du temps pour étudier ce texte.
Vous refusez le calendrier de la Commission européenne pour signer ce traité. Vous demandez du temps, mais jusque quand ?
"Il faudra plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour négocier un accord. Nous sommes bien sûr pour un accord de commerce…"
Pour négocier un accord… Donc, vous ne dites pas "non" ?
"Je suis pour le commerce, pour un marché mais il doit être régulé avec aussi des valeurs que l’on donne à la réalité du commerce, de droits humains, d’enjeux climatiques, d’enjeux sociaux. Je n’ai pas envie demain que nos petites et moyennes entreprises se fassent écraser par les multinationales ou que nos agriculteurs soient à la rue."
Est-ce que l’accès au marché canadien est quelque chose dont les entreprises belges peuvent se priver ?
"Les études économiques qui ont été étudié le CETA pour voir quelles seraient les conséquences pour la croissance et pour l’emploi sont controversées. Certaines études parlent de 0,08% de croissance en Europe grâce à ce traité. Un économiste des Nations Unies, qui n’est donc pas n’importe qui, affirme que cela va détruire plus de 200.000 emplois en Europe…"
D’autres études disent que cela va en créer…
"Hier, onze académiciens canadiens sont sortis pour dire que c’est une erreur économique qui va détruire l’emploi aussi chez nous. Donc, c’est plus que controversé sur la réalité des analyses économiques. C’est l’une des raisons pour lesquelles on demande du temps pour bien analyser les éléments. Pourquoi ? Parce que s’engager pour ce traité, c’est s’engager pas pour trois jours, mais pour l’avenir, pour longtemps."
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