Onze académiciens canadiens, spécialistes des traités de libre-échange, ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils demandent aux autorités wallonnes de résister aux pressions visant à leur faire changer de position sur le traité de libre-échange UE-Canada (CETA).
Ces universitaires estiment notamment que "les réformes de l'ISDS (NDLR: mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États) dans le CETA, invoquées trompeusement par les responsables canadiens pour qualifier le traité de 'progressiste', sont inadéquates pour répondre aux problèmes majeurs posés", à savoir "l'affaiblissement de la régulation démocratique, le privilège spécial des investisseurs étrangers, les manques d'indépendance judiciaire et d'équité procédurale dans les processus de décision, et le manque de respect pour les institutions et tribunaux nationaux".
Ils ajoutent que la déclaration interprétative conjointe publiée par le Canada et l'UE "ne résout en rien ces problèmes gigantesques".
"D'après ce que nous avons pu lire, vous avez fait preuve d'un grand courage dans votre opposition au CETA et, sachant comment l'ISDS a été imposé aux Canadiens au fil des années, nous tenons à exprimer notre soutien à vos choix démocratiques", concluent les auteurs de la lettre.
La Wallonie a confirmé vendredi son opposition au projet de traité commercial, appelant à la réouverture des négociations pour y intégrer ses préoccupations. L'exécutif régional a refusé de déléguer ses pouvoirs au Fédéral pour signer le projet de traité.
Les ministres européens en charge du Commerce se penchent, mardi à Luxembourg, sur les obstacles à la signature de cet accord de libre-échange entre l'UE et le Canada.
Onze académiciens canadiens félicitent la Wallonie pour son rejet du CETA et parlent d'un "choix démocratiques"
Publié le 18 octobre 2016 à 12h43
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