Hier soir, Elio Di Rupo, le président du Parti socialiste, était l’invité du RTLinfo 19H. Il est revenu sur l’annonce du cdH de se retirer des gouvernements régionaux, la qualifiant de "spectacle lamentable". Ce matin, sur Bel RTL, Alda Greoli, vice-président du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (cdH), a réagi à ces propos.
ANTONIO SOLIMANDO : "Une attitude indigne", "un spectacle lamentable"… Le président du PS Elio Di Rupo parle de vous et de la décision qu’a prise votre parti de faire tomber trois gouvernements. Que lui répondez-vous ce matin ?
ALDA GREOLI : "Je lui réponds quelque chose d’essentiel. Et je vais répondre aux concitoyens et aux citoyens. S’il y a bien quelque chose qui est lamentable en ce moment, c’est de faire croire que les gouvernements ne travaillent pas, de faire croire que les parlements ne travaillent pas. Rien qu’hier, le gouvernement de la Communauté Française a pris des décisions dans un accord non-marchand. Il a réservé les 5 millions qu’il s’était dit qu’il réserverait pour cet accord. Par ailleurs, si je prends le gouvernement de la Région wallonne, hier, 6 millions pour Durobor, pour sauver cette entreprise, les 144 emplois en jeu. C’est lamentable aujourd’hui de poursuivre une captation des citoyens pour essayer de leur faire peur. Je voudrais rassurer l’ensemble des citoyens, des associations, des entreprises. Les gouvernements des entités fédérées fonctionnent, et ils fonctionneront jusqu’au dernier jour."
Vous accusez le PS, mais même les syndicats du non-marchand le disent… Ils disent que c’est fini, qu’on leur avait promis une négociation et qu’on leur a annoncé hier qu’elle était rompue.
"Hier, effectivement, le cabinet du ministre-président a envoyé, sans concertation aucune, un message aux partenaires sociaux du non-marchand pour dire que les réunions étaient annulées. Nous l’avons appris en même temps que les partenaires sociaux. En ce qui me concerne, je travaillerai jusqu’au dernier jour et je suis disponible pour négocier avec les partenaires du non-marchand."
Cela veut dire qu’il n’y a plus aucune concertation au sein même des gouvernements qui sont censés toujours fonctionner, c’est cela que vous dites ?
"Il y a eu des concertations sur des points qui sont passés hier en gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour ce qui concerne le fait de continuer à faire peur aux citoyens, donc de les prendre en otage, seul le cabinet du ministre-président a envoyé un message. Je le répète, je suis disponible pour négocier."
Il y a un constat à tirer. Après l’annonce de Benoît Lutgen d’arrêter cette alliance avec le PS, on parlait d’audace de sa part lundi, aujourd’hui, on parle de coup de poker et d’impréparation. Comment expliquez-vous la différence entre les deux ?
"On a parlé d’audace et cela continue à être non seulement de l’audace, mais de la responsabilité. On ne peut pas continuer. Le scandale du Samusocial de Bruxelles a vraiment été la goutte, le lac, qui a fait déborder le vase. On ne peut pas poursuivre dans de bonnes conditions dans des politiques aussi essentielles que le pacte d’excellence, que la réforme de la culture, que la réforme de la gouvernance avec un parti qui continue à avoir un rapport à l’Etat complètement biaisé."
Comment expliquez-vous qu’aujourd’hui, on se demande si on va arriver à former un gouvernement, si le cdH n’a pas été un peu vite en besogne, sans prendre assez de contact, sans s’assurer qu’il y avait des partenaires pour le suivre dans cette voie ?
"On a changé de méthode de gestion. Aujourd’hui, le président du cdH est entré en dialogue avec une série d’autres partis, en faisant un appel. Il est tout de même normal que ce temps de dialogue nécessite un certain nombre de jours, voire de semaines. Vous auriez trouvé plus normal que tout soit fait avant et puis qu’on l’annonce ? Non. On est entré dans une démocratie participative, y compris dans un dialogue constructif, ouvert, avec ceux et celles qui veulent former une majorité demain sans le PS."
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