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Yves donne 20 euros à ses enfants pour prendre un bus TEC "Le chauffeur a refusé et les a sommés de descendre du bus"

Yves donne 20 euros à ses enfants pour prendre un bus TEC: "Le chauffeur a refusé et les a sommés de descendre du bus"
 
 

Les enfants d'Yves ont dû exceptionnellement prendre un bus TEC pour rentrer de l'école, faute de train. Mais dans le véhicule, au moment de payer, le chauffeur a refusé leur billet de 20 euros et leur a demandé de quitter le bus. Motif: le montant avancé était trop élevé. Pour leur père, c'est "scandaleux". Du côté des TEC, on justifie la décision du chauffeur en se référant au règlement.

Jeudi 7 janvier, jour de la grève SNCB, Arno et Thomas ont dû s'adapter à la situation et utiliser un bus TEC pour rejoindre Tubize depuis leur école située à Hal. Une nouveauté pour ces deux garçons âgés de 12 et 15 ans. Mais l'expérience a rapidement pris fin.

"Comme c'était une journée de grève SNCB, mes fils qui prennent normalement le train pour rentrer à la maison devaient prendre le bus. Je leur ai donné un billet de 20€ pour payer, me disant que ce serait suffisant. Mais quand ils ont payé, le chauffeur a exigé un plus petit montant. Comme ils n'avaient rien d'autre, il leur a sommé de descendre du bus", nous a déclaré Yves, leur papa, via notre bouton orange Alertez-nous.

"On parle ici d'un billet de 20 euros. Un billet quand-même assez courant. Je comprendrais, si j'avais donné un billet de 100 euros ou 50 euros, qu'on me dise que c'est inapproprié. Mais 20 euros, si on ne sait pas rendre là-dessus, c'est triste je trouve", a-t-il ajouté.


"Il y a des contraintes à respecter dans le transport public"

Contacté par nos soins, le porte-parole des TEC a expliqué que tous les renseignements nécessaires pour les paiements étaient disponibles sur le site Infotec.be. "10 euros, c'est la limite maximale du montant utilisé par le voyageur que le chauffeur doit accepter. Mais s'il a la possibilité de rendre la monnaie sur des billets plus élevés, il va le faire bien entendu", a précisé Stéphane Thiéry, avant d'appeler les utilisateurs, habituels comme occasionnels, à se montrer prévoyants. "Il est conseillé de prendre un peu de temps pour préparer son voyage. En amont, on essaie de faire en sorte que ce soit simple pour tout le monde, mais il y a quand-même des contraintes à respecter dans le transport public", a-t-il ajouté.

Yves, de son côté, ne décolère pas. Il est finalement allé chercher ses enfants en voiture, mais regrette la situation vécue, d'autant plus que son fils aîné, Thomas, est autiste léger. "Moi ce qui m'enrage surtout dans cette histoire, c'est que le chauffeur n'a absolument pas cherché d'alternative. Il a tout simplement mis les gosses dehors, alors que le plus âgé de mes fils est légèrement autiste. Pour lui, c'était très difficile à comprendre, d'autant plus que c'était déjà une journée où il a vécu pas mal de changements dans ses habitudes. Et en plus il pleuvait".

Une situation particulière que "regrette" Stéphane Thiéry. Mais le porte-parole des TEC a malgré tout ajouté que "la situation n'avait pas du tout été présentée comme cela au chauffeur. Alors quand un jeune garçon de 12 ans accompagne son frère autiste de 15 ans, je comprends qu'il descende du bus sans rien dire et sans expliquer les faits. Mais le chauffeur ne pouvait pas le deviner", a indiqué monsieur Thiéry, appelant là encore à l'anticipation. "La situation est certainement complexe pour les parents, j'en conviens. Mais raison de plus pour préparer le voyage et s'assurer avant que tout soit bien en ordre pour pouvoir payer le ticket selon le règlement de la compagnie".


"Les TEC auraient aussi pu anticiper"

Qu'à cela ne tienne, pour Yves, lors d'une journée particulière comme le 7 janvier, où il n'y avait pas de train, la société publique wallonne des transports en commun aurait dû se montrer plus souple. "Je ne vois pas de quelle manière je pourrais mieux préparer leur voyage, sachant quelle ligne ils devaient prendre et en leur donnant suffisamment d'argent pour payer deux tickets", martèle-t-il.

Mais surtout, il renvoie la balle en ce qui concerne l'anticipation des faits. "Les TEC disent qu'on aurait dû être prévoyants. OK. Mais moi je dis aussi que les TEC auraient dû être prévoyants, sachant qu'un jour où il y a grève de la SNCB, il y aura des usagers qui n'ont pas l'habitude de prendre le bus. N'auraient-ils pas pu, dans des cas comme ça, donner plus de monnaie aux chauffeurs, sachant qu'il y aura plus d'usagers qui achèteront leur ticket de transport à bord du bus?"

Mais le règlement des TEC ne mentionne pas d'exception quelconque en cas de grève SNCB ou autre. De toute évidence, changer les règles en fonction d'une situation indépendante à la société pourrait générer une certaine confusion chez les utilisateurs. Au sein des TEC, on privilégie donc le paiement via une carte Mobib, nominative, et sur laquelle on peut charger et recharger n'importe quel titre de transport, y compris les abonnements. Cette carte est, en outre, valable pour charger des titres de transport de la Stib, De Lijn et la SNCB.


La carte Mobib: pas que pour les usagers fréquents

"Les TEC parlent d'une espèce de pass électronique à charger, mais ici ils prennent le bus de façon exceptionnelle parce que d'habitude ils rentrent de l'école en train", a alors rétorqué Yves. Mais le porte-parole a précisé qu'il existait aussi une carte Mobib Basic, spécialement conçue pour les utilisateurs non-habituels. "Cette carte est rechargeable et non nominative. Si vous ne voulez charger qu'un seul trajet, vous pouvez. Dans le cas qui nous concerne, une carte Mobib Basic aurait donc parfaitement fait l'affaire. Il aurait suffi d'y charger deux voyages, ou 4 en cas d'aller-retour, et tout était OK. Cela peut être fait en quelques clics via internet, ou aussi par virement bancaire, ou encore via les automates, les espaces TEC ou tout point de vente TEC", a précisé Stéphane Thiéry.

Si on peut penser que le papa d'Arno et Thomas agira de la sorte à l'avenir, les faits qui se sont produits à Hal début janvier lui laissent un goût amer, tant il estime qu'un tel acte relève de la mauvaise foi. Fâché, il confie qu'il agira de la même manière la prochaine fois, à un petit détail près: "Le règlement interne de la TEC dit qu'un chauffeur doit pouvoir remettre la monnaie sur un montant de 10 euros. Bon ben alors, la prochaine fois, au lieu de donner un billet de 20 euros pour eux deux je donnerai deux billets de 10 euros. Mais c'est stupide parce que ça revient exactement à la même chose que de remettre sur un billet de 20 euros", a-t-il conclu.

@ArnaudRTLinfo


 

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