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"Le toit menace de s'effondrer": Raymond, handicapé mental léger, est obligé de quitter la maison de son enfance à Huy

"Le toit menace de s'effondrer": Raymond, handicapé mental léger, est obligé de quitter la maison de son enfance à Huy
 
 

Raymond a vécu toute sa vie dans une petite propriété familiale sur les hauteurs de Huy. Aujourd’hui, la toiture de la maison menace sérieusement de s’effondrer et sa famille, la mort dans l’âme a dû se résoudre à lui trouver un nouveau logement dans la commune car le coût des travaux de remise en état n'est pas supportable.

Parti pour vivre jusqu’à la fin de ses jours dans l’habitation familiale, le Hutois Raymond Shippers a dû déménager et quitter un espace qu’il a occupé durant 51 ans. Le toit de la maison menaçant de s’effondrer, ses proches ont pris la décision de le mettre en sécurité avant qu’un incident n’intervienne.

Raymond, 58 ans, est handicapé mental léger depuis son plus jeune âge. A 18 mois, un accident malheureux lui est arrivé. "Il a accroché une cafetière qui lui est tombée dessus alors qu’il n’avait qu’un an et demi. Il a été brûlé au troisième degré et a perdu l'usage de la parole. Il a commencé à s’exprimer avec difficulté à 12 ans et demi. Maintenant, on le comprend mais, c’est compliqué", raconte Jean-Mary Druard, son beau-frère, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous.

Depuis le décès de ses parents, il y a près de vingt ans, lui et ses trois sœurs ont hérité de la propriété. A l’époque, le notaire leur a suggéré de vendre la maison mais Martine, Nicole et Liliane ont préféré confier le bien familial à leur frère handicapé, sans loyer à payer. "Cette maison va à la ruine petit à petit et je ne voulais plus y laisser Raymond, car j’avais peur qu’en cas d’accident, on nous reproche de n'avoir rien fait pour l’aider", poursuit Jean-Mary, qui réside lui actuellement à Bruxelles. Depuis plus de dix ans, le toit du bâtiment connaît principalement des problèmes l’humidité tandis que dans la maison, le plafonnage est tombé à certains endroits.

Pour comprendre l’état actuel de cette petite résidence qui se délabre, il faut en remonter en 1965, année durant laquelle la famille Shippers a débarqué au Chemin de la Cave à Huy.

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"La maison a résisté à tous les temps mais, tout matériau a ses limites"

"La maison nécessitait déjà une sérieuse rénovation ainsi qu'une extension comprenant une cuisine, une salle de bain, une salle de séjour et un garage en cave", précise le beau-frère de Raymond qui est plombier, chauffagiste et électricien de profession dans le secteur du bâtiment. "Ces années-là, les règlementations étaient sans doute moins sévères et, un propriétaire pouvait s’improviser entrepreneur bâtisseur moyennant le dépôt d’un plan détaillé et approuvé par un architecte. Le père de Raymond ne tarda alors pas à se mettre à l’ouvrage et consacra tous ses loisirs au besoin de la construction de ce qui sera le noyau familial."

Et d’ajouter: "Il y a eu des malfaçons involontaires dans certains ouvrages, car il n’était pas professionnel, ce qui peut se comprendre. Mais les finances de la famille ne permettaient pas d’engager une entreprise pour le gros œuvre. L’ouvrage a résisté à tous les temps, mais tout matériau a ses limites."

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Pour 100.000 euros de travaux

D'année en année, les dégradations sont devenues de plus en plus importantes, et face à l’étendue des travaux, la famille s'est sentie impuissante face à des frais insurmontables. La mise en conformité concernant principalement l’installation électrique, l’évacuation des eaux usées et l’installation d’une nouvelle toiture.

D’autres tâches sont églament nécessaires: remplacer les planchers du premier étage, plafonner les murs, réparer les fenêtres, remplacer des vitres ou encore remettre les sols du rez-de-chaussée en état.

"Il faut entreprendre des travaux mais, le prix est énorme. C’est infaisable. Un devis a été réalisé et s’élevait à 100.000 euros", confie Jean-Mary.

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Au vu de leurs situations financières, les différents héritiés de la maison ne parviennent pas à contracter un prêt pour la rénover et n'entrevoit pas de perpectives. "Financièrement, on ne sait pas le faire. Liliane, ma femme, Martine, sa sœur, et moi avons la soixantaine (la troisième soeur, Nicole, s’en est allé). Les membres de la famille sont vieux et quand on veut demander un prêt, vu nos revenus faibles (les deux ménages disposent de 1500 euros chaque mois), on ne peut plus nous accepter. Donc cette maison va sans doute partir pour rien, au grand dam de tout le monde."

De son côté, après plusieurs semaines de recherches, Raymond a pu compter sur son entourage pour lui trouver provisoirement un appartement dans la commune de Huy. Il devra à présent s’acquitter d’un loyer de 470 euros sans les charges, lui qui n’avait rien à débourser auparavant. S’il a suivi une formation pour être carrossier, Raymond est en incapacité de travailler depuis plus de trente ans et perçoit quelque 1200 euros par mois (400 euros en revenus d’intégration et 800 euros d’allocation de chômage).

"Personne ne veut vendre la maison"

Jean-Mary annonce toutefois que personne dans la famille Shippers ne veut vendre la maison qui représente "plus qu’un capital financier, c’est aussi le cœur de la famille." Dans quelques semaines, il fera à nouveau appel à un entrepreneur pour réévaluer le coût des travaux et tentera de trouver une solution, sans grands espoirs.

Dans un coin de sa tête, il garde un souhait compliqué à réaliser: "Dans cinq ans, mon épouse et moi serons pensionnés et nous espérons toujours partager la maison avec Raymond et vieillir ensemble, mais il faudrait un miracle."


 

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