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Sa voiture incendiée à Saint-Gilles, Kelly perd 18.000€: quelle assurance aurait-elle dû prendre?

Sa voiture incendiée à Saint-Gilles, Kelly perd 18.000€: quelle assurance aurait-elle dû prendre?
 
 

Kelly a retrouvé son véhicule détruit par les flammes lors du réveillon de la nouvelle année dans un quartier de Saint-Gilles en région bruxelloise. Selon la police, il s’agissait manifestement d’un incendie volontaire. Pas assurée en cas d’incendie, la Bruxelloise estime avoir perdu 18.000 euros. Wautier Robyns, porte-parole d’Assuralia (Union professionnelle des entreprises d'assurances), livre ses conseils pour se protéger contre ce type de situation.

"Notre réveillon de la Saint-Sylvestre qui devait être une fête s’est transformé en cauchemar. Ce soir-là, nous étions chez des amis quand nous avons été avertis que la voiture de mon compagnon avait été incendiée", se souvient Kelly Marcelis, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous.

Le 31 décembre 2015 vers 21h30 à l’avenue de la Porte de Hal, une BMW noire a pris feu. Kelly et son compagnon se trouvaient alors chez des amis, à quelques encablures de leur domicile, pour les festivités de fin d’année. À 3h du matin, elle est prévenue par son beau-frère que le véhicule de son compagnon, garé devant chez eux, a été "déplacé". Sur place, à la place de leur belle voiture allemande, il ne restait que certaines traces du brasier (morceaux de vitres et de pneus essentiellement).

Choquée, cette habitante de Saint-Gilles s’est rendue au commissariat de police. "Là, on m’a informé que ma voiture avait été visiblement incendiée volontairement et on m’a montré des photos de celle-ci entièrement détruite par le feu", relate-t-elle. "Elle a été transporté via un dépannage judiciaire où elle a été analysée (par le laboratoire de la police technique et scientifique) afin de prélever des traces utiles à l’enquête."

"D’après des témoins, des voyous ont cassé le parebrise de la voiture et y ont jeté quelque chose qui a mis le feu", assure-t-elle. "La voiture a fini par exploser, endommageant au passage la voiture de ma belle-sœur."  

Après avoir déboursé près de 18.000 euros depuis 2010 pour acquérir définitivement cette voiture d’occasion, les Marcelis ont mené différentes démarches pour tenter d’être dédommagés. "Nous venions de terminer de la payer et nous n’étions malheureusement pas assurés contre le vandalisme. Nous disposons seulement d’une assurance responsabilité civile."  Une seule solution leur permettrait d’être dédommagés: identifier les auteurs des faits pour être indemnisé par voie de justice.

En janvier, une enquête a bien eu lieu, mais elle n’a pas permis de déterminer les causes exactes de l’incendie. "Les experts ont regardé les caméras de la banque Crelan à l’Avenue de la Porte de Hal mais, elles ne fonctionnaient pas ce soir-là, tout comme celles de la rue Jean Volders.  Il n’y avait également pas d’images via le dispositif de vidéosurveillance de la Ville", poursuit Kelly.

voiturecramée

"Les gens ne témoigneront pas par peur de représailles"

Faute de renseignements suffisants, la police a abandonné les recherches. "Nous avons fait un appel à témoin via Internet, mais nous sommes quasiment sûrs que nous n’aurons pas de réponses. Les gens du quartier ne témoigneront pas, par peur de représailles", regrette Kelly. Un riverain a pour sa part filmé la scène (voir la vidéo en haut de l'article) et l’intervention des pompiers depuis son appartement.

Elle écrit au bourgmestre Charles Picqué qui lui répond

Cette mère d’une petite fille d’un an cherche toujours à réparer un "sentiment d’injustice" et a contacté récemment le bourgmestre de Saint-Gilles, Charles Picqué, pour tenter de trouver une solution face à l’insécurité qui règne au sein du quartier.

"J’ai envoyé ce courrier pour éviter que ça se reproduise, et non pour être indemnisée. On a déjà cassé à trois reprises les vitres d’une de mes voitures avant cet incendie. Les actes qui ont été commis, outre le fait que cela nous oblige à nous endetter pour acheter une autre voiture, font monter en nous un sentiment d’injustice, mais aussi de colère", a-t-elle fait savoir par écrit au maïeur de la commune. "Ils disent que la criminalité a baissé, mais, ce n’est pas le cas. Il faut vivre là pour s’en rendre compte. Je ne peux même pas sortir mon chien. Dans ce cas-ci, nous ne savons plus vers qui nous tourner pour éventuellement trouver le coupable."

À la mi-février Charles Picqué a répondu à Kelly Marcelis également par courrier pour lui exposer son point de vue sur la situation: "C’est pour cette insécurité que nous avons mis sur pied avec la police le programme UNEUS (NDRL : Union pour un Environnement Urbain Sécurisé). Si des progrès ont été enregistrés globalement nous sommes bien conscients que des problèmes demeurent en plusieurs endroits", concède-t-il.  Ce projet UNEUS, lancé par la Zone de Police Midi le 1er juillet 2012, a comme objectif de résoudre et améliorer le climat d’insécurité auquel les habitants de Saint-Gilles sont confrontés dans le quartier de la place Bethléem et du square Jacques Franck.

"Je suis déterminé à poursuivre notre action en cette matière", a poursuivi le bourgmestre qui a rencontré les responsables de la police à Saint-Gilles en janvier pour faire le point sur la situation dans ce quartier, en vue de mener d’éventuelles actions.

Quelles sont les conditions pour être indemnisé après un incendie de voiture? Y a-t-il des recours? 

Uniquement couverte par une assurance responsabilité civile (RC), qui est obligatoire, la famille Marcelis devrait plus que vraisemblablement ne pas être indemnisée et, ce même par voie de justice. La RC ne couvre en effet que les dommages corporels ou matériels causés à une autre personne. L'assurance incendie devant être contractée en complément.  

"Cette famille aurait dû avoir une assurance de type omnium ou mini-omnium. Les gens qui n’en possèdent pas ne seront pas indemnisés par leur compagnie d’assurance", explique Wautier Robyns, porte-parole d’Assuralia.

"La seule solution de ce type de situation est de porter plainte contre un inconnu (contre X), auprès de la police ou du parquet". Certaines preuves telles que des photos, le détail de ce qu’il s’est passé ou le procès-verbal de la police qui constate qu’un véhicule a pris feu sur la voie publique, devront être apportées. Mais surtout, cela nécessite que l'auteur du crime soit identifié et arrêté. Et aussi qu'il soit solvable...

Un conseil selon lui est de mise: souscrire une assurance de type "omnium" avant d’éventuellement y apporter quelques modifications. "Le jour, où les clients trouvent que cette assurance commence à leur couter trop cher, il est possible  de la limiter pour faire des économies.  On peut alors enlever tout ce qui concerne les heurts de véhicule et garder l’incendie, la tempête, les inondations, etc." Cette assurance est renouvelée de manière tacite jusqu'à intervention du preneur d'assurance. Les propriétaires de véhicules incendiés, mais bien assurés n’ont dès lors qu’à contacter leur assureur pour être indemnisés.

L’indemnisation procède de la valeur assurée selon le contrat, généralement entre ce que le véhicule aurait valu comme occasion (valeur de marché) et une valeur agréée, se rapprochant du prix d’acquisition. Ceci afin de permettre à la victime de racheter un véhicule semblable.

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