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Projet d'attentat déjoué en France: la "mouvance Zerkani" à nouveau mise en cause

Projet d'attentat déjoué en France: la "mouvance Zerkani" à nouveau mise en cause
Perquisitions dans un immeuble évacué de ses occupants dans la nuit du 24 au 25 mars 2016 à ArgenteuilGEOFFROY VAN DER HASSELT
 
 

Encore un. L'homme interpellé jeudi pour un projet d'attentat en France, Reda Kriket, fait partie de la mouvance du prédicateur bruxellois Khalid Zerkani, tout comme Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques de Paris, ou encore Najim Laachraoui, l'un des kamikazes de Bruxelles.

Zerkani, un homme de 42 ans portant la barbe et à l'allure négligée, est décrit par la justice belge comme le "plus grand recruteur" de jihadistes en Belgique.

Sous le coup d'une enquête ouverte dès avril 2012 par la justice belge parce qu'elle organisait des "réunions séditieuses à visées jihadiste" dans la commune bruxelloise de Molenbeek, la nébuleuse Zerkani, bien que surveillée, a été laissée en liberté jusqu'à ce que la police belge procède à de vastes coups de filet début 2014.

Entre-temps, plusieurs de ses membres ont multiplié les allers-retours en Syrie, en proie à la guerre.

Finalement, lorsque le procès s'est ouvert au printemps 2015 devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, seuls 13 des 32 prévenus étaient présents --parmi eux Zerkani--, les 19 autres étant à l'époque considérés comme étant en Syrie ou y avoir été tués.

Lors de ce procès, Reda Kriket, l'homme arrêté jeudi en France, avait écopé de dix ans de prison par défaut. L'interpellation de ce Français de 34 ans, un ancien braqueur, a conduit jeudi soir les policiers à un appartement d'Argenteuil, près de Paris, où une petite quantité d'explosifs a été découverte. Selon le gouvernement français, il préparait un nouvel attentat.

Né le 23 septembre 1973 à Zinata (Maroc), Zerkani, qui se faisait également appeler "Abou Riad", avait quant à lui écopé d'une peine de douze ans de prison pour avoir recruté et envoyé en Syrie de nombreux jeunes.

Dont le Belgo-Marocain Abdelhamid Abaaoud, soupçonné d'avoir joué un rôle central dans les attentats jihadistes du 13 novembre à Paris (130 morts), et tué cinq jours plus tard dans un raid policier en banlieue parisienne. Abaaoud avait été condamné par contumace à 20 ans de réclusion.

Le tribunal avait également condamné à cinq ans Gelel Attar, un Belge d'origine marocaine finalement arrêté au Maroc le 15 janvier 2016.

- Accusé d'avoir perverti la jeunesse -

Attar est soupçonné de s'être rendu en Syrie en septembre 2012 avec Chakib Akrouh, dont on sait aujourd'hui qu'il a été l'un des membres des commandos jihadistes du 13 novembre et qu'il s'est fait exploser lors de l'assaut policier de Saint-Denis (nord de Paris) cinq jours après. A Bruxelles, Akrouh avait écopé de 5 ans par contumace.

Khalid Zerkani, qui nie en bloc les accusations portées contre lui, a fait appel de sa condamnation à 12 années de réclusion.

Le 18 février, le procureur, Bernard Michel, a requis contre lui une peine de 15 ans, le décrivant comme "le plus grand recruteur de candidats au jihad qu'on ait jamais connu en Belgique".

"Monsieur Zerkani a perverti toute une jeunesse, particulièrement celle du quartier Maritime de Molenbeek-Saint-Jean", le fief notamment des frères Abdeslam et d'Abaooud, avait-il accusé. Le jugement de la cour d'appel est attendu le 14 avril.

Dans un autre procès, qui s'est déroulé au début de l'année devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, la procureur a requis des peines de deux à 15 ans de prison à l'encontre de 30 membres d'une autre filière qu'aurait également dirigée Zerkani.

Parmi les absents de ce procès, dont le jugement est attendu le 3 mai, figurait Najim Laachraoui, contre qui une peine de 15 ans avait été requise. L'homme de 24 ans, soupçonné d'être l'artificier des attentats de Paris, s'est fait exploser à l'aéroport de Bruxelles mardi.

Khalid Zerkani avait obtenu lors de l'ouverture de ce procès le 15 février d'être jugé séparément, lors d'un procès qui aura lieu après l'arrêt de la cour d'appel.


 

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