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Débat présidentiel: "L’objectif de Le Pen, c’était que Macron pète les plombs avec sa petite voix aigüe" (vidéo)

 
 

Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste et directeur du magazine "Le Point", était l’invité de Martin Buxant ce matin sur Bel RTL. Il est revenu sur le duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron hier soir à la télévision.

FRANZ-OLIVIER GIESBERT: "N’oubliez pas qu’elle (Marine Le Pen) a commencé la campagne avec un slogan qui était excellent, une sorte de contrepoint à tout ce qu’elle était jusqu’à présent, "La France apaisée". C’est vrai qu’hier soir, elle n’est pas du tout parue apaisée. Je pense qu’elle avait un objectif. Dans ce genre de débat, il y a toujours un objectif au départ. C’est faire sortir Macron de ses gonds, qu’il pète les plombs avec sa petite voix aigüe, qu’il parte en vrille… Ça n’a pas fonctionné."

MARTIN BUXANT: Marine Le Pen était-elle à court d’arguments sur le fond ?

"Ce n’est pas le problème des arguments. Elle assène des trucs très bizarres : on va sortir de l’Euro, ça va aller mieux, après on pourra dépenser plein d’argent… Tout cela est grotesque. Donc on ne peut pas prendre au pied de la lettre toutes ses propositions. Personnellement, je trouve cela absurde, c’est tellement bête. Je ne suis pas en train de l’insulter, je parle simplement de ses propositions, notamment sur l’Europe, sur l’économie… Ce côté "on vide les caisses, on ne sait pas d’où vient l’argent parce que brusquement, il y aura un coût de baguette magique, on va sortir de l’Euro et tout va aller mieux", on sait que ce n’est pas vrai. On sait que s’il y a une dévaluation du franc de l’ordre de 30%, c’est absolument ce que prédisent tous les économistes de droite ou de gauche, des Français vont en baver, notamment les plus pauvres qui sont censés voter pour elle. C’est donc l’un des programmes les plus absurdes que l’on n’ait jamais vus."

Vous qui avez vécu beaucoup des débats, cela vous en a-t-il rappelé un autre ?

"Non, franchement, ça m’a un peu dégoûte d’ailleurs. J’étais déprimé avant de regarder les débats, j’ai rarement été aussi déprimé d’ailleurs… Politiquement ! Parce qu’on se demande où va notre pays. Je fais partie de ceux qui pensent que Marine Le Pen n’est pas fasciste. Je trouve ça ridicule…"

Elle est d’extrême-droite…

"Ce n’est pas tout à fait la même chose, je suis désolé. On est dans une espèce de populisme forcené, qui joue sur la haine. Elle joue sur la haine, mais n’est pas la seule à l’avoir fait dans cette campagne électorale, hélas. Et là-dessus, l’extrême gauche a de très lourdes responsabilités. On arrive aujourd’hui dans une espèce de France ingouvernable, avec une grande partie de la classe politique qui dit absolument n’importe quoi. C’est son cas à elle, c’est le cas de Jean-Luc Mélenchon."

Peut-on raisonnablement croire ce matin que Monsieur Macron sera le prochain président de la République ?

"Oui, je crois. J’avais de petits doutes à un moment. Je pense qu’il fera plus que ce que lui donnent les sondages. J’ai peut-être tort, parce que je me suis beaucoup trompé dans cette campagne électorale."

C’est ce débat télévisé qui lui a donné la stature ?

"Franchement, il m’a étonné. Il est descendu aussi bas que là où Marine Le Pen l’emmenait, il n’avait pas peur. C’est cela qui est important."


 

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