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Certains arguments de Macron et Le Pen n'étaient pas corrects durant le débat: voici lesquels

Certains arguments de Macron et Le Pen n'étaient pas corrects durant le débat: voici lesquels
 
 

Lors de leur face à face, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont avancé des arguments… qui n'étaient pas toujours tout à fait corrects. Nos confrères du Monde ont analysé certains dires des candidats pour faire la part du vrai et du faux.


Le Pen: "Votre Union européenne, c'est 9 milliards d'euros par an" (faux)

Marine Le Pen a affirmé que la contribution de la France à l'Union européenne s'évaluait à 9 milliards d'euros par an. Cependant, comme le rappelle le Monde, les chiffres du Parlement européen indiquent que cette participation était de 4,5 milliards d'euros pour l'année 2015. Un autre mode de calcul évalue le chiffre à 6,1 milliards d'euros. Le chiffre de la candidate FN est donc faux. D'autant qu'elle ne prend pas en compte les avantages et inconvénients liés à l'appartenance à l'UE.


Macron: "Nous sommes le seul pays d'Europe à ne pas avoir endigué le chômage de masse" (faux)

Emmanuel Macron a affirmé que la France était "le seul pays d'Europe à ne pas avoir endigué le chômage de masse". Le taux de chômage français approche les 10% de la population active. Une statistique moins favorable que la moyenne européenne (environ 9,5%), mais qui est bien moins élevée qu'en Espagne (18%) ou en Italie (11,5%).


Le Pen accuse Macron d'avoir vendu SFR au businessman Patrick Drahi (faux)

La candidate du FN a affirmé qu'Emmanuel Macron était ministre quand SFR a été vendue, ce qui n'était pas le cas. Listant les ventes d'entreprises effectuées sous le quinquennat Hollande, Mme Le Pen a affirmé qu'il avait vendu notamment SFR "à son ami Monsieur Drahi".

"Si vous étiez bien renseigné, vous sauriez que pour les cas industriels que vous citez, je n'étais pas ministre, notamment pour le cas de SFR", a répliqué Emmanuel Macron.

En effet, il n'était pas ministre de l'Economie, mais secrétaire général adjoint de l'Elysée, quand la vente de SFR à Patrick Drahi a été décidée. Emmanuel Macron a été nommé à Bercy le 26 août 2014. La vente de SFR, alors propriété de Vivendi, à Numericable, propriété de Patrick Drahi, a été actée près de quatre mois auparavant, le 5 avril 2014. Cette décision avait été prise malgré les réticences du ministre de l'époque, Arnaud Montebourg, qui avait fait savoir sa préférence pour le deuxième candidat à la reprise de SFR: le groupe Bouygues.

Emmanuel Macron est par ailleurs un proche de Bernard Mourad, ancien banquier conseil de Patrick Drahi, qui l'a notamment épaulé durant le rachat de SFR. Bernard Mourad a démissionné en octobre 2016 de ses fonctions de directeur général adjoint du pôle médias du groupe SFR pour rejoindre le mouvement En Marche!


Le Pen: "Vous êtes en train de créer des filières de gestation pour autrui à l'étranger" (faux)

Marine Le Pen a lancé à Emmanuel Macron "Vous êtes en train de créer des filières de gestation pour autrui à l'étranger". La GPA (gestation pour autrui) est interdite en France, ce qu'Emmanuel Macron ne remet pas en question. La question concerne le sort des enfants nés de GPA réalisées à l'étranger et adoptés par des parents français. Jusqu'en 2015, la citoyenneté de ces enfants était laissée à l'appréciation des cours judicaires. La question a ensuite été tranchée au niveau européen, qui a reconnu la nationalité des enfants nés de GPA à l'étranger, et l'ancienne ministre de la Justice française a créé une circulaire pour adapter les décisions en France.
Dans son programme, Emmanuel Macron prend acte de la jurisprudence européenne, ce qui est loin d'être la même chose que de "créer des filières à l'étranger".


Macron et Le Pen se trompent sur l'aménagement des courtes peines

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont attribué faussement mercredi à la loi dite Taubira la possibilité d'aménager les peines de prison ferme de moins deux ans. Cette possibilité d'aménager les peines de prison ferme de moins de deux ans, contre un an auparavant, a été introduite par la loi Dati de 2009, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. La loi Taubira de 2014 a elle introduit la contrainte pénale et supprimé les peines plancher notamment.

Le candidat d'En Marche a dit qu'il "reviendrait sur la loi qui a fait que pour toutes les peines de moins de deux ans il n'y a pas d'exécution de peine". Il fait en réalité référence au fait que la grande majorité des peines de moins de deux ans, mais pas toutes, ne sont pas exécutées en prison mais sont aménagées, par exemple avec le port de bracelets électroniques.

Marine Le Pen le relance: "Vous reviendrez sur la loi Taubira?". M. Macron répond qu'il y "reviendra totalement" car "c'est dans mon programme". "Madame Taubira avait tort?", lui lance Marine Le Pen. "Bien évidemment", lui répond-il.

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