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"Il m'a fait sept piqûres, arraché huit dents d'un coup et posé l'appareil à vif. Je pissais le sang": les victimes du dentiste de l'horreur racontent leur calvaire

"Il m'a fait sept piqûres, arraché huit dents d'un coup et posé l'appareil à vif. Je pissais le sang": les victimes du dentiste de l'horreur racontent leur calvaire
 
 

Mutilations, violences sur personnes vulnérables, escroqueries, faux en écriture: le Néerlandais Jacobus Marinus - dit Mark - Van Nierop, surnommé "le dentiste de l'horreur" dans la Nièvre (une région de France, ndlr), est jugé à partir de mardi par le tribunal correctionnel de Nevers. Ses victimes ont raconté leur insupportable calvaire.

Passés entre les mains du dentiste néerlandais de Château-Chinon (Nièvre), ils racontent avoir eu "huit dents" arrachées d'un coup, un "trou énorme" laissé dans la bouche et des infections à répétition. Des souffrances payées au prix fort et qui perdurent. Sylviane Boulesteix, 65 ans, retraitée modeste et réservée, se souvient avec effroi de son rendez-vous chez Jacobus Van Nierop, en mars 2012, pour la pose d'un appareil dentaire: "Il m'a fait sept ou huit piqûres, arraché huit dents d'un coup et posé l'appareil à vif. Je pissais le sang. Pendant trois jours!"


Elle se réjouit de ne pas avoir été "recousue à vif"

N'y tenant plus, elle retourne au cabinet où le praticien se contente de lui dire d'enlever la prothèse en attendant la cicatrisation. Quelques mois plus tard, elle est orientée par la Sécurité sociale vers un dentiste-conseil qui constate que "l'appareil n'était pas conforme", souligne la sexagénaire, qui garde le sourire et se rassure en estimant avoir eu "la chance" de ne pas avoir été "recousue à vif", contrairement à d'autres patients.


Elle a dû contracter un emprunt

Selon elle, les souffrances touchent à la fois "moralement, physiquement et financièrement". Elle confie avoir dû contracter un emprunt, dont elle ne souhaite pas révéler le montant, pour payer notamment les 40% d'acompte qu'exigeait avant chaque acte le dentiste, qu'elle qualifie d'"escroc" et de "charlatan".


Une victime en est à 32.000€

A ses côtés, Thérèse Zbinden, 72 ans, fustige: "Actuellement, sans avoir tout fait, j'en suis à 32.000 euros." "Des bridges qu'il m'avait posés, il y en avait pour plus de 11.000 euros. Les devis pour me remettre la bouche en état, il y en a pour 11.000 euros pour le haut et 9.000 euros pour le bas", détaille-t-elle dans une colère rentrée.

Une succession de problèmes de facturation amène la Sécurité sociale à orienter Mme Zbinden, elle aussi, vers un dentiste-conseil. "Il s'est rendu compte que c'était la catastrophe", dit la septuagénaire qui parle en ouvrant la bouche au minimum.

"Pendant cette période, j'ai eu beaucoup d'infections, j'ai mangé des quantités d'antibiotiques. J'allais toutes les semaines chez lui (M. Van Nierop, ndlr) à refixer, refixer, limer. J'avais tout l'intérieur de la bouche abîmé", poursuit-elle, ajoutant qu'un stomatologue lui a ensuite "enlevé de la nécrose".


Jusqu'aux antidépresseurs pour surmonter la souffrance infligée

Bernard Hugon, métallier à la retraite de 80 ans, soulage lui ses douleurs à "l'ancienne": "Je prends de la gnôle et du clou du girofle et ça calme un peu." "Je souffre beaucoup parce qu'il faut que ce soit défait et que j'aille à l'hôpital. La dentiste m'a donné des antibiotiques et un peu d'antidépresseur", ajoute-t-il.

Casquette vissée sur la tête, il évoque l'arrachage d'une racine par M. Van Nierop avec "des bouts de chair qui pendaient partout" et un "trou énorme" laissé béant. Puis "un devis pour un appareil de quatre dents mais avec seulement trois dents" au final, qui sera déposé par le dentiste... dans sa boîte aux lettres.

M. Hugon préfère en rire: "J'ai fait une quinzaine de visites, il en compté 117 à la Sécurité sociale! C'est quand même gros."


 

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