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"Chaos total" pour le lancement de la taxe kilométrique: le point sur les barrages routiers des camionneurs

  • De nombreux axes bloqués par des camionneurs opposés à la taxe kilométrique

  • Le point sur les barrages routiers des camionneurs sur l

  • Une délégation de camionneurs a rencontré le ministre Lacroix

  • Forains et maraîchers doivent aussi s

 
 
 

Les camionneurs protestent contre l'entrée en vigueur ce vendredi de la taxe kilométrique des poids lourds. Depuis tôt ce matin, plusieurs blocages sont en place, notamment sur la E411 et la Nationale 4. De nombreux automobilistes ont vécu un véritable cauchemar, restant immobilisés plusieurs heures.

Les camionneurs sont sur le pied de guerre depuis hier. Ils manifestent contre la taxe kilomètrique qui entre en vigueur ce vendredi et remplace l'euro vignette. Après avoir bloqué plusieurs zonings wallons, jeudi, les routiers se sont installés sur certains axes routiers cette nuit. Sur la E411 à hauteur d'Achène notamment, où le trafic est bloqué dans les deux sens. "Bloqué à Achêne... Messieurs les camionneurs, merci de nous laisser travailler. Les patients attendent", nous a ainsi envoyé un médecin via notre bouton orange Alertez-nous

Image envoyée par Sylvain M.
Image envoyée par Sylvain M.

D'importants bouchons sont observés depuis le début de la matinée. Plusieurs kilomètres de véhicules à l'arrêt vers Bruxelles entre Custinne et Achêne. Même chose dans l'autre sens, entre Sovet et Achêne. Pour les usagers circulant dans le sens Luxembourg - Bruxelles, il est recommandé de quitter l'autoroute à la sortie 22 Rochefort pour reprendre ensuite la nationale 4. Dans l'autre sens, il faut prendre la sortie 18 Courrière et suivre la nationale 4.


 
D'autres routes à éviter

Mais la E411 n'est pas la seule autoroute impactée par cette grogne. La E40 est également fermée à Eynatten, près de la frontière allemande, en direction de Bruxelles.

Des barrages filtrants sont toujours d'actualité à la frontière franco-belge, sur la nationale 5 à hauteur de Bruly ainsi que sur la nationale 4 fermée dans les deux sens à hauteur de Trébuchet. "Et rien n'indique que ces barrages seront levés prochainement", a précisé notre journaliste Christophe Clément en direct du RTLinfo 13h. 

Une réunion se tenait vendredi matin au gouvernement wallon. "Nous attendons les nouvelles, mais nous sommes prêts à mener l'action au finish", indiquent les manifestants rassemblés sur la N4, qui espèrent notamment une réduction de la redevance, voire des aménagements. 

Plus loin, à Beaumont, plusieurs routes sont paralysées à cause de certains barrages filtrants mis en place. Le rond-point à l'entrée de Libramont est également complètement bloqué. Un barrage filtrant a aussi été installé sur la E411 à hauteur de Libramont vers Bruxelles et un autre sur la E25 à Villeroux, vers Bastogne.

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Plusieurs zonings bloqués

Enfin, l'accès à plusieurs zonings est bloqué, à Villers-le-Bouillet, au rond-point de Herstal, à Bastogne, à Courcelles et à Tournai-Ouest. Les camions peuvent entrer mais pas sortir de ces zonings. Ils se trouvent donc sur les accotements aux abords des ces lieux de distribution, précise la police.

Cela pourrait engendrer des remontées de file dans les sorties d'autoroute. Des barrages filtrants sont encore installés sur la N5 à Brûly (frontière vers la France) et sur la N97 à Onhaye.


En Flandre également

Des embarras de circulation sont aussi notés aux frontières entre la Belgique et les Pays-Bas, sur la E19, la E34 et la E314, avertit la police. Sur la E314, des files sont enregistrées à partir de la frontière jusqu'à la sortie 33 (Maasmechelen).

Des files de camions se sont formées dans la zone de transport de Meer, où les voies d'accès sont saturées, et au niveau du parking Mol/Postel (E34).

"Indirectement c'est le consommateur qui va la payer"

Pour rappel, à partir de ce 1er avril, les plus de 3,5 tonnes doivent désormais s'acquitter d'une taxe kilométrique, un prélèvement proportionnel à l'utilisation venant donc remplacer un système forfaitaire. "Cette taxe ne fonctionne pas à la base", a expliqué Fabrice Ausloos, gérant d'une société de transports basée à Villers-le-Bouillet. "Les boîtiers, il faut les commander sur Internet. La géolocalisation ne fonctionne pas non plus. Cette taxe est énorme, on ne pourra pas faire autrement que de la répercuter dans les prix, et donc sur le client finalement."

"Nous on va payer cette nouvelle taxe, mais indirectement c'est le consommateur qui va la payer", a confié Pascal Degraeve, patron d'une entreprise de transport.

"On est d'accord qu'il y a quelqu'un qui doit payer pour l'entretien de nos routes, qui ne sont pas bonnes. Mais ce qui ne va pas, c'est le prix qui est exorbitant", a expliqué David Liban, chauffeur routier.


Une rencontre prévue avec le chef de cabinet du ministre

Les camionneurs rencontreront vendredi matin le chef de cabinet du ministre régional du Budget Christophe Lacroix (PS) "en vue d'obtenir un accord", selon Fabrice Ausloos. "Sinon, on bloquera les autoroutes, les frontières."

Les routiers dénoncent aussi la concurrence déloyale des camionnettes immatriculées dans les pays de l'Est qui échappent à la taxe kilométrique.

Certains chauffeurs refusent néanmoins de soutenir le mouvement initié par leurs collègues. "Ces actions, je ne les comprends pas. Je trouve dommage qu'ils fassent cela", a indiqué Bart Destoop, chauffeur routier.


"Chaos total"

Enfin, la fédération des transporteurs Febetra a désigné le lancement de la taxe kilométrique en Belgique comme "un échec total, qui coûte beaucoup d'argent au secteur du transport". C'est le "chaos total", a-t-elle ajouté.

De nombreux boîtiers 'On Board Units' (OBU) ne fonctionnent toujours pas aujourd'hui, selon la Febetra. La procédure prévoit dans ce cas que le conducteur prenne contact avec le centre d'appel de Satellic et se rende dans un point de service de Satellic endéans les trois heures. Mais le callcenter qui doit donner les instructions nécessaires en cas de problème n'est pas disponible, et plusieurs points de service sont soit hors service soit il n'y a plus de boîtiers disponibles, explique la Febetra.

La fédération a pris contact avec les cabinets ministériels compétents et exigé qu'une solution réalisable soit trouvée immédiatement. "Il est temps qu'ils fassent face au chaos et à leurs responsabilités", a-t-elle ajouté.


 

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