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"Des enfants et des familles dormiront sans doute dehors ce soir": Unicef lance un appel au gouvernement pour le centre d'accueil du Petit-Château

"Des enfants et des familles dormiront sans doute dehors ce soir": Unicef lance un appel au gouvernement pour le centre d'accueil du Petit-Château
© Belga
 
 

Ce mardi à 13H, le personnel du centre d'accueil Fedasil du Petit-Château à Bruxelles a observé un arrêt de travail. En cause: le chaos qui règne aux abords du centre et des conditions de travail jugées dangereuses.

L'action des travailleurs ce mardi:


  

Face à la situation, Unicef dénonce la situation. "En soutien à Fedasil, UNICEF Belgique rappelle que cette situation dure plusieurs mois. Aujourd’hui, les enfants non-accompagnés ne parviennent plus à être identifiés et le risque est réel que d’ici ce soir, les enfants non-accompagnés et les familles ne soient plus accueillis. Ceci signifie que des enfants et des familles dormiront sans doute dehors ce soir", indique l'organisme dans un communiqué.

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance en Belgique demande à nouveau au gouvernement belge "d’apporter un soutien urgent à Fedasil, de trouver des solutions durables pour accueillir les enfants et les familles dans des espaces sûrs et de renforcer la capacité des dispositifs d’accueil pour tous les enfants, accompagnés ou pas de leurs parents".

Plusieurs journées de chaos

Le centre d'arrivée situé au Petit-Château à Bruxelles a vécu plusieurs journées particulièrement chaotiques. L'endroit n'a exceptionnellement pas été ouvert aux nouveaux demandeurs de protection internationale jeudi dernier au matin. D'après l'agence fédérale Fedasil, c'était pour des raisons de sécurité. Des plaintes pour nuisances ont été émises par des riverains. En conséquence, la police de Bruxelles-Capitale/Ixelles a déplacé mercredi soir les barrières délimitant les files d'attente de l'arrière vers l'avant du bâtiment. L'accès de ce côté est cependant réservé au personnel et aux demandeurs d'asile qui séjournent déjà au Petit-Château. La séparation des flux n'étant dès lors plus possible dans cette configuration, Fedasil a pris la décision de ne plus autoriser les nouveaux arrivants le temps de trouver une solution. Selon Médecins du Monde, entre 120 et 150 personnes ont fait la file chaque matin au cours de la semaine du 8 août devant le Petit Château pour introduire une demande de protection internationale. L'organisation humanitaire a déploré jeudi matin l'absence de mesures prises par Fedasil pour répondre à leurs besoins primaires.

Le centre a ensuite rouvert vendredi matin avec une organisation spéciale: les files sont devant le bâtiment et des policiers accompagnent les personnes sélectionnées jusqu'à l'entrée arrière. Les quelque 150 personnes dans la file réservée aux plus vulnérables (des mineurs, des familles et des femmes) ont toutes pu introduire une demande, a indiqué vendredi une porte-parole de l'agence. Les hommes isolés n'ont pas pu entrer. Selon une estimation grossière, vu qu'ils n'ont pas fait l'objet d'un enregistrement à l'entrée, ils seraient une centaine.

La situation vendredi dernier:

 

Lundi matin, la file de demandeurs de protection internationale était encore importante. Deux files se distinguaient, l'une formée par des femmes seules, mineurs d'âge, familles, personnes vulnérables et l'autre par des hommes seuls. Lundi matin, 19 mineurs non accompagnés, 153 personnes en famille et 21 hommes isolés ont pu s'enregistrer. Quelques bousculades sont survenues dans la longue file des hommes lorsqu'il est apparu que seuls certains d'entre eux pourraient se présenter. La police a dû intervenir pour un retour au calme.

Ce mardi, la police est intervenue pour disperser les demandeurs d'asile qui faisaient la file. L'attente a dégénéré en bousculade violente parce que chacun des demandeurs souhaitait obtenir l'une des dernières places d'accueil disponibles. Les demandeurs d'asile ont été contraints, par la police, d'attendre devant le Petit-Château du côté de la petite ceinture, bien que l'entrée se trouve derrière le bâtiment. La manoeuvre a provoqué un certain chaos. Les familles, les femmes seules, les mineurs et les personnes vulnérables sont prioritaires pour s'inscrire chaque jour. Les places restantes sont ensuite occupées par des hommes célibataires. C'est lors de cette distribution des places restantes que les choses ont mal tourné mardi.

Face à la situation, le personnel du centre d'accueil du Petit-Château a décidé de marquer un arrêt de travail ce mardi dès 13h00. Le personnel dénonce des conditions de travail devenues dangereuses pour sa propre sécurité. La secrétaire d'État à l'Asile et la migration Nicole de Moor (CD&V) va convoquer la direction de Fedasil afin de trouver des solutions à la grève spontanée du personnel, a-t-elle indiqué mardi à Belga. Elle demande que les portes du Petit-Château demeurent ouvertes.


 

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