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Scandale Publifin: que fait le comité d'éthique du PS?

Scandale Publifin: que fait le comité d'éthique du PS?
 
 

Un conseil d'administration s'est tenu chez Publifin hier soir. Il a débouché sur un simple communiqué, qui rappelle que le système de rémunérations des mandataires n'a rien d'illégal ou d'irrégulier. Le CA confirme aussi que "toutes les voies de droit" seront utilisées pour faire cesser "les allégations à l'encontre de la société Publifin et de ses dirigeants", a-t-on appris suite à la diffusion du communiqué de Publifin.


Onkelinx demande à Stéphane Moreau de faire un pas de côté

Hier, la cheffe de groupe PS à la chambre Laurette Onkelinx a appelé Stéphane Moreau à faire un pas de côté. Ce dernier est contraint au repos après un malaise cardiaque dans la nuit de mercredi à jeudi.


Son conseiller stratégique touche 600.000 euros par an

L'Echo nous apprend par ailleurs que son conseiller stratégique Daniel Weekers, perçoit un salaire de 600.000 euros par an sans compter les avantages divers. Daniel Weekers perçoit ce salaire à travers une société afin d'en diminuer la charge fiscale, selon le journal. "A l'intérieur même de la galaxie Nethys, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer une rémunération injustifiée. 'Il travaille 10 heures par semaine', assure une source" à L'Echo. Daniel Weekers a refusé de commenter cette information expliquant que Nethys est une société privée et qu'il n'a pas à se justifier.


Et les comités d'éthique?

La question que l’on se pose ce matin: que font les comités d'éthique des partis politiques? Antonio Solimando a demandé au politologue Pierre Vercauteren pourquoi le comité d'éthique du parti socialiste n’a pas réagi plus tôt. "Nous ne savons pas si, effectivement, le comité de déontologie du parti socialiste a soulevé cette question, puisque la vocation d’un tel comité est de rester à usage strictement interne. Deuxième élément : effectivement, à chaque fois qu’un mandat est accordé, la question mérite d’être posée à la fois en termes de conflit d’intérêts, mais également sur la nature du travail qui est demandé et sur le montant de la rémunération qui peut être accordé. La question qui se pose, c’est de savoir dans quelle mesure ces comités d’éthique ou de déontologie ont suffisamment de poids à l’intérieur de leur parti pour pouvoir entraîner des modifications, voire des prises de positions radicales de la part du parti". 

RAPPEL DES FAITS: CHRONOLOGIE

17 janvier: le vice-président de Nethys démissionne de son poste de président du comité d'éthique du cdH

Le vice-président de Nethys, Dominique Drion, a démissionné mardi des fonctions de président du comité de déontologie et d'éthique du cdH qu'il occupait jusqu'à présent. Conseiller provincial et patron du cdH liégeois, M. Drion a également été administrateur de Publifin. Il a à ce titre bénéficié du régime de rémunérations litigieux mis au jour ces dernières semaines.


17 janvier: trois administrateurs indépendants de Nethys dénoncent un lynchage immérité

Trois administrateurs indépendants de Nethys, société privée opérationnelle du holding financier public liégeois Publifin, ont défendu mardi l'image de cette société, écornée à leurs yeux par un "bashing" immérité et potentiellement destructeur de valeur. Ces trois administrateurs indépendants - Philippe Delaunois, ex-CEO de Cockerill Sambre, Pierre Meyers, ancien vice-président de CMI et du groupe FN et Diego Aquilina, directeur d'Intégrale - sont entrés dans la structure en 2014, dans un souci de renforcement de la bonne gouvernance dans l'ex-Tecteo et d'un renforcement de son expertise. 

Dans un communiqué, ils rappellent l'ampleur de Nethys (3.000 emplois directs pour un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros) dans des secteurs très concurrentiels (télécoms, médias, énergie, finance, assurances et participations). Ils notent que la structuration - légale - du groupe Nethys est similaire à des acteurs tels qu'Ethias, la FN, la Sonaca, Elia ou Fluxys.


16 janvier: démission de Claude Parmentier, le chef de cabinet-adjoint de Paul Furlan

La même journée, l'hebdomadaire Le Vif avait révélé que Claude Parmentier, par ailleurs bourgmestre de Wanze, a touché depuis fin juin 2013 plus de 153.000 euros brut en tant qu'administrateur de Nethys SA, l'entité opérationnelle de Publifin. L'homme fait également partie du conseil d'administration de Publifin, holding public liégeois qui secoue actuellement le monde politique wallon en raison des rémunérations très généreuses perçues par certains mandataires locaux en tant que membres de ses comités d'avis.


13 janvier: "Je suis en colère parce qu'on m'a roulé dans la farine" dit Furlan

Le ministre wallon des Pouvoirs locaux Paul Furlan est en "colère" et estime avoir été "roulé dans la farine" dans le contexte des révélations sur les rémunérations des comités de secteur de Publifin, lit-on vendredi dans L'Avenir. Il promet d'être "intransigeant" lorsqu'il aura les résultats de l'enquête demandée à son administration au sujet de l'affaire.

22 décembre: Publifin supprime les comités de secteur controversés

Le conseil d'administration du holding public liégeois Publifin, ciblé par les critiques ces derniers jours en raison des montants jugés abusifs de rémunération des membres de ses comités de secteur, a décidé jeudi de supprimer ces organes consultatifs, ainsi que le lui avait enjoint la veille le ministre des Pouvoirs locaux, Paul Furlan.


20 décembre: l'affaire "Publifin" éclate grâce au magazine Le Vif

Vingt-quatre mandataires locaux perçoivent de très généreuses rémunérations pour siéger dans trois organes d'avis internes à Publifin, l'intercommunale qui contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir), rapporte alors Le Vif sur son site internet.

Celui-ci s'appuie sur les propos de l'échevin des Finances d'Olne, l'une des 76 communes actionnaires de Publifin, qui, à ce titre, a pu consulter des données internes sur la composition et l'activité de ces organes d'avis, qualifiés de "bidon" par Le Vif, ainsi que les rémunérations dont bénéficient leurs membres.

Celles-ci oscillent entre 1.340 et 2.871 euros bruts par mois et ce, pour quelques réunions où la présence n'est pas obligatoire pour être rémunéré, soit un salaire horaire de... 9.800 euros bruts, avait calculé Le Vif.

Ces organes d'avis, qui portent le nom de "comités de secteur", sont censés "éclairer" le conseil d'administration de Publifin mais "servent en réalité à rémunérer des élus rendant ou ayant rendu service à leur parti", ajoute le site d'information.

Le mécanisme profiterait au total à 24 mandataires locaux issus du PS, du MR ainsi que du cdH.

Dans un communiqué envoyé mardi soir, Publifin contestait toute mauvaise gouvernance et souligne qu'elle fut à l'origine de "la plus grande rationalisation du nombre d'intercommunales en Wallonie" par l'absorption de toutes les intercommunales wallonnes de câblodistribution ainsi que plusieurs autres actives dans l'énergie.

"Dans ce cadre, et afin d'intégrer ce processus de rationalisation, il a été décidé par les différentes forces politiques liégeoises de conserver un comité de secteur pour chaque activité relative à un secteur industriel: l'énergie, les télécoms et plus spécifiquement l'ancienne Intermosane", expliquait Publifin.

"Cette logique permettait à un nombre plus large de mandataires de rester en contact avec les activités menées tout en supprimant les conseils d'administration et en maintenant uniquement l'équivalent de trois anciens comités de gestion exécutifs sur dix", ajoutait le holding.

Quant aux rémunérations évoquées par Le Vif, celles-ci sont "exactement calquées sur les barèmes établis par la Région wallonne", poursuivait le communiqué.

"Pour le surplus, une fois constitué, chaque comité, sous la conduite de son président, est responsable de son fonctionnement, du nombre de ses réunions et du rappel à l'ordre de ses membres et ce, en toute autonomie. Les objectifs poursuivis par chaque comité de secteur et leurs travaux figurent dans le rapport annuel de Publifin en toute transparence", insiste Publifin.

Réagissant aux informations du Vif, l'opposition Ecolo avait exigé "la plus grande transparence et le retour à la raison" au sein de "la nébuleuse Publifin-Nethys". "Ce nouveau scandale s'ajoute aux dérives et à la faiblesse du contrôle sur Nethys, dont de nouveaux éléments ont encore été dévoilés il y a quelques jours", commentait Stéphane Hazée, chef de groupe au Parlement de Wallonie.

Pour les Verts, ces "rémunérations exorbitantes apparaissent d'autant plus scandaleuses qu'il s'agit d'argent issu de la collectivité: en effet, Publifin est 100% public et le financement des comités de secteur est donc payé par les citoyens", soulignaient-ils.

Une affirmation que le holding contestait avec force: "Publifin n'est aucunement financé par une quelconque dotation publique et donc de l'argent de la collectivité. Publifin vit uniquement de ses activités industrielles et commerciales et a d'ailleurs réalisé un bénéfice de 68,2 millions d'euros en 2015".


 

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