Une source, présentée par Sudpresse comme "haut placée", révèle comment l'intervention visant à capturer Salah Abdeslam se serait orchestrée rue Delaunnoy à Molenbeek. Pourquoi l'assaut n'a eu lieu qu'à dix heures du matin ce jour-là? Pourquoi le quartier n'a pas été bouclé si l'on soupçonnait le terroriste présumé de se trouver dans cet immeuble?
Deux mois après les attentats de Paris et la fuite de certains organisateurs présumés, la presse révèle de potentiels ratés. Dernier en date: le fait que Salah Abdeslam ait pu s'enfuir en profitant d'un déménagement à Molenbeek, alors que sa "cache" potentielle était surveillée par la police. Selon nos informations, le suspect n'aurait pas pu s'enfuir dans un camion de déménagement.
Quant au parquet, il relativise ces accusations, mais d'autres sources livrent des éléments inédits.
La question que tout le monde se pose: pourquoi le quartier n'était-il pas bouclé?
Si la police craignait que Salah Abdeslam se trouve au 47, rue Delaunnoy à Molenbeek, qu'elle surveillait la maison mais sans pouvoir intervenir en raison des heures limitées pour les perquisitions (interdites entre 23h et 5h du matin, sauf exception), pourquoi le quartier n'a-t-il pas été bouclé pour empêcher la fuite du suspect? Selon une source haut placée, interviewée par Sudpresse, ce fut un choix délibéré. "Ils ont tiré les leçons de l'expérience de Verviers, raconte cette source, dans La Capitale. Là, on avait fait des écoutes plusieurs jours avant la perqui. On s'était rendu compte que les terroristes se levaient tous les matins, un peu avant 5 heures, pour être prêts à riposter au cas où".
Le parquet, quant à lui, invoque la sécurité des habitants dans une rue très fréquentée.
"Ils ont eu peur"
"Ici, ils ont eu peur, s'ils bouclaient le quartier en déployant des policiers en nombre pendant la nuit, que les médias rappliquent et que les habitants de ce quartier, qui est une zone difficile de Molenbeek, se mettent à provoquer des émeutes, faisant perdre le contrôle de la situation aux policiers", ajoute la source dans les colonnes de Sudpresse.
Pourquoi 10 heures du matin, et pas 5 heures?
Si la loi ne permet aux policiers ayant l'autorisation d'effectuer une perquisition de ne l'effecuer qu'après 5h du matin, pourquoi avoir attendu 10 heures? Selon cette source, le matin, les policiers auraient craint pour la sécurité des écoles proches de ce fameux n°47 de la rue Delaunnoy. "Ils ont donc préféré attendre le milieu de matinée", précise la source en ajoutant que les magistrats ont apprécié la situation en fonction des éléments qu'ils détenaient à ce moment-là et des risques connus. "Il est toujours facile de réécrire les choses sur papier. (…) Je pense qu'ils ont voulu bien faire".
"Après avoir démantelé la cellule de Verviers, on serait les plus cons du monde? Allons!"
Cette source rappelle que la Belgique a été félicitée par le monde entier lors du démantèlement de la cellule terroriste de Verviers, en janvier 2015. Les forces de l'ordre avaient, par ce coup de filet historique, empêché la commission d'actes terroristes. "Et aujourd'hui, nous serions les plus cons du monde?", questionne la source, qui demande de faire preuve de bon sens.
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