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Il n'y a pas que les allocations familiales qui sont différentes: quelle région offre la fiscalité la plus attractive ?

 
 

Il n’y a pas que les allocations familiales qui sont régionalisées. De nombreux pans de la fiscalité belge l'ont été au cours des dernières années. Conséquence: des différences, parfois marquées, entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre. Quelle région offre la fiscalité la plus attractive ? Et dans quel domaine ? Ludovic Delory et Benoît Demaret apportent des réponses pour le RTLINFO 19H.

D’un côté, il y a Salvatore, de Tubize. De l’autre, Najoua, de Willebroek. De part et d’autre de la frontière linguistique, les petits plaisirs du soir s’apprécient différemment. La redevance télé coûte 100€ par an par ménage wallon, 0€ pour les Flamands et les Bruxellois. Salvatore habite pourtant à un kilomètre de la Flandre. "Je ne vois pas pourquoi moi je dois les payer, et pas les autres, je ne gagne pas plus qu’eux ni moins qu’eux, mais dans le budget à la fin du mois, 100€ par ci, 50 par-là, on voit la différence et on doit ramer pour y arriver".


"Si les taxes étaient les mêmes qu’ici à 100 mètres, on en vendrait beaucoup plus"

La régionalisation des compétences fiscales a aussi un impact sur les déplacements. Salvatore a acheté une voiture, une petite cylindrée. Sa TMC (taxe de mise en circulation) dépend de la puissance du moteur. En Flandre, elle se calcule sur base des émissions.

Ce bolide de 200 chevaux a été vendu il y a deux jours à un Flamand. La TMC s’élevait à 502,74€. Cela aurait coûté 5 fois plus à un Wallon ou un Bruxellois. A ce rythme, les concessionnaires font la grimace. Un seul exemplaire de ce modèle a été vendu depuis sa sortie il y a 10 mois. "C’est pénible de vendre des grosses cylindrées, c’est très pénible. Si les taxes étaient les mêmes qu’ici à 100 mètres, on en vendrait beaucoup plus", explique Ami Macchione, vendeur.


"Nous aurons de plus en plus de glissements vers une fiscalité régionale"

Taxes fédérales, régionales, communales : les comptables-fiscalistes se noient dans les nouvelles normes et l’addition de celles-ci ne facilite pas non plus la tâche des citoyens qui souhaitent rentabiliser leur situation budgétaire. "Parlons des entreprises et des indépendants. Les réductions d’emploi sur les travailleurs qu’ils engagent sont totalement différentes d’une région à l’autre. Là, c’est encore un grand changement et nous aurons de plus en plus de glissements vers une fiscalité régionale", explique Marc Van Thournout, membre de l’institut professionnel des comptables et fiscalistes agréés (IPCF).


Plus facile de faire des donations de son vivant

La fiscalité peut aussi se révéler plus simple. Cela concerne par exemple les droits de donations en ligne directe. Salvatore ne s’acquittera plus que de 3,3% pour faire un don de son vivant à sa fille Louana. Quant à Najoua, en Flandre, elle paiera un taux de 3% pour sa fille Yasmine.

"Avant, on subissait un petit peu, on avait peur. Les gens qui n’avaient pas d’enfants, on montait jusqu’à 70, 80% de taux, donc maintenant on est arrivé à un maximum de 40%, donc on a vraiment une possibilité de réguler cette donation de son vivant", ajoute Marc Van Thournout.


Najoua tire un bilan positif de sa vie en Flandre, Salvatore pense à déménager

Habiter à Bruxelles était trop cher pour Najoua. Elle a quitté la capitale il y a trois ans pour se rapprocher d’Anvers. Elle tire aujourd’hui un bilan positif. "J’ai toujours entendu dire, évidemment, que les taxes étaient plus intéressantes en Flandre, en tout cas qu’à Bruxelles, sur certaines choses, comme l’assurance auto", dit-elle.

Salvatore, lui, se sent pousser des ailes pour faire les quelques kilomètres vers les nord. "J’y pense, sérieusement, surtout que mon boulot se trouve de ce côté-là, donc pourquoi pas".

En 2015, 7500 Wallons sont partis s’installer en Flandre pour des raisons, essentiellement, fiscales.


 

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