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Dépités par la vague de vols à Obaix-Buzet, des riverains veulent surveiller eux-mêmes leurs maisons: "Nos pouvoirs publics sont laxistes!"

Dépités par la vague de vols à Obaix-Buzet, des riverains veulent surveiller eux-mêmes leurs maisons: "Nos pouvoirs publics sont laxistes!"
 
 

Lassés des vols à répétition dans leur entité, des habitants d'Obaix-Buzet, dans le Hainaut, envisagent de surveiller eux-mêmes les maisons du quartier. "Nous subissons le laxisme de nos pouvoirs publics", se plaint un habitant, irrité. De son côté, la police affirme agir et souhaite d'abord examiner l'élan citoyen souhaitant mettre en place une surveillance privée. Le bourgmestre, lui, insiste sur le travail de prévention mené par ses équipes et sur le fait qu'aucun vol n'a été commis depuis le 12 février.

Des habitants d'Obaix-Buzet, dans l'entité de Pont-à-Celles, dans le Hainaut, utilisent la page Facebook du quartier afin de réagir à la "vague de vols" dont ils sont victimes. Ils y affirment avoir identifié les lieux des vols: rue Cardinal Mercier, rue de la Station, rue du Village,… de nombreuses maisons semblent avoir été visitées aux alentours de la gare d'Obaix. "Nous subissons un laxisme de nos pouvoirs publics vis-à-vis d'une vague de cambriolage sur notre petite entité", accuse un riverain en colère, via notre page Alertez-Nous.

L'un d'eux a pris soin d'identifier sur une carte les lieux présumés où se sont produits les vols depuis le mois d'octobre 2015.

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La police a interpellé deux jeunes voleuses

La police a bien enregistré la série de cambriolages. "Il y a une vingtaine de vols depuis début 2016, concède Christian Marit, commissaire divisionnaire de la zone de police Fleurus, Pont-à-Celles, Bons Villers. Ce sont souvent les mêmes types de vols: les portes ou fenêtres sont cassées et des objets de valeur disparaissent, comme des bijoux, montres, bracelets ou colliers". Mais le commissaire dément l'inaction des pouvoirs publics. "Nous ne sommes pas restés inactifs pour ces vols, affirme-t-il. Le 19 janvier, nos services ont interpellé à Obaix deux jeunes filles de 14 ans qui avaient volé des bijoux. Elles ont été présentées au procureur".

Les deux jeunes filles n'ont pas été arrêtées: "La politique actuelle aboutit à un échec"

Cependant, bien qu'interpellées par la police, les deux jeunes filles n'ont pas été arrêtées. Cette information a suscité une indignation supplémentaire de la part de certains riverains. "Les gens n'en peuvent plus, des enfants ont peur suite aux vols et rien de la part de nos pouvoirs locaux...", poursuit le riverain en colère. 

En effet, les deux jeunes filles sont étrangères, dépourvues de documents d'identité et n'ont pas de domicile. Il est donc difficile d'une part d'établir un contact avec leurs parents, et d'autre part, de les traduire en justice. Il existe une IPPJ (Institution publique de protection de la jeunesse, ndlr) pouvant les accueillir pendant 15 jours, mais il s'agit d'un centre ouvert. "Souvent, elles restent là pour échapper à la pression familiale, mais la plupart du temps, elles ne restent pas dans le centre, explique Pierre-André Hallet, président de l'union francophone des magistrats de la jeunesse. La politique actuelle aboutit à un échec. Je comprends les riverains qui se plaignent, mais s'attaquer aux petites mains qui volent, ça ne sert à rien: il faut voir les adultes qui sont derrière".

En d'autres termes, à qui profite le crime? "Ces vols-là concernent souvent des bijoux, parfois de famille avec une grande valeur sentimentale pour les victimes, qui sont traumatisées de les perdre, reconnait le président. Qui sont les gens qui profitent de ça? Ils font une bonne affaire en rachetant ces bijoux", questionne le magistrat en renvoyant la balle à la police fédérale.

Confrontés à la vague de vols, certains riverains deviennent-ils paranoïaques?

Sur le groupe Facebook des voisins d'Obaix-Buzet, certains signalent des faits jugés suspects. Quitte à soupçonner tout un chacun.

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Les riverains deviendraient-ils paranos? "Effectivement, on peut se tromper, concède Johnny Van De Plas, riverain en faveur de la mise en place de patrouilles de surveillance citoyenne. On ne sait pas dire si quelqu'un a de mauvaises intentions sans preuve, donc on va soupçonner tout le monde".

Obaix-Buzet serait un endroit "attractif" pour les voleurs

Alors comment la police lutte-t-elle contre ces délits? "Nos équipes sont sur place en journée et pendant la nuit pour sécuriser les quartiers, assure le commissaire divisionnaire, qui précise cependant de pas pouvoir être partout à la fois. Les vols sont ce qu'il y a de plus difficile à empêcher. Ce qu'on peut faire, c'est patrouiller, faire de la prévention, des contrôles, vérifier les véhicules, etc. Mais les malfaiteurs sonnent aux portes, insistent, et s'ils constatent qu'on ne répond pas, ils ont le loisir de commettre leur méfait". Christian Marit affirme que la police fédérale effectue des analyses afin "d'aider les polices locales à agir contre ces méfaits aux modus operandi identiques".

Mi-février, les patrouilles de police ont d'ailleurs été remarquées et appréciées par les riverains, qui ont exprimé leur satisfaction sur le groupe Facebook.

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Les riverains veulent sécuriser le quartier eux-mêmes

Selon le commissaire, Obaix-Buzet se trouve à un endroit stratégique pour les malfrats. "C'est une commune fort proche du Brabant wallon, et de par ce fait, attractive pour un certain nombre de malfaiteurs, considère Christian Marit, qui observe cependant une diminution globale des vols ces dernières années.

Face à cette situation, les riverains ont un projet: s'organiser pour surveiller les quartiers. "On va examiner la situation, car c'est bien de créer ce genre de réseaux, mais il faut que les participants soient volontaires et de qualité", avertit Christian Marit.

L'initiative est d'ailleurs défendue par d'autres habitants de la région, notamment à Luttre, un autre village de Pont-à-Celles: "Cela fait 2 ans que je tente de mettre un partenariat avec la police, pour mettre en place un PLP (partenariat local de prévention, ndlr), explique Johnny Van de Plas, riverain. Pour moi, c'est un bon moyen de lutter contre l'insécurité: les riverains surveillent les maisons de leurs voisins, et c'est gratuit. Ce qui plaît à Johnny, c'est la structure du PLP: "Quand on voit quelque chose de suspect, on informe une personne de contact, qui envoie par la suite un sms gratuit à une série de personnes qui sont dans les environs. De plus, il y a un panneau à l'entrée du village qui indique que les riverains surveillent".

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Le bourgmestre, lui, se dit favorable à cette initiative, à une condition: "Vu la typologie du quartier à Obaix-Buzet, où les habitants ont des activités professionnelles qui les éloignent de leur habitation, c'est une bonne chose qu'il y ait une présence, un œil, une oreille, reconnaît Christian Dupont (PS). Mais on exige une vraie demande des habitants. Nous ne sommes pas d'accord de mettre en place un PLP si les avis dans la commune sont partagés. Si le souhait est global, nous nous pencherons sur la question et avons d'ailleurs rendez-vous prochainement avec les habitants et la police pour faire le point sur nos initiatives". Le bourgmestre précise également que plus aucun fait de vol n'a été commis depuis le 12 février dernier.

"Les gens du voyage et les réfugiés ne sont pas plus inquiétants que le "bon Belge" qui vit à 100 mètres de chez moi"

Johnny Van de Plas, lui, habite Luttre depuis presque 40 ans. A-t-il vu une évolution dans le nombre de vols commis? "Franchement, non, estime-t-il. Je pense qu'il n'y en a pas plus qu'avant, en revanche, on le sait plus vite".

Et le riverain d'avoir un mot de sympathie pour les gens du voyage, parfois accusés à tort de vols. "Je ne suis pas du tout inquiet lorsque des camps se mettent en place près de chez nous, affirme-t-il. Les vols sont commis par n'importe qui. D'ailleurs, je pense que certains voleurs profitent de l'installation de gens du voyage pour commettre leur méfait. Ils savent que c'est facile de les accuser. On les stigmatise beaucoup, ainsi que les réfugiés, mais même quand ils ne sont pas là, il y a des vols. Je ne dis pas qu'ils ne font rien, mais ils ne sont pas plus inquiétants que le "bon Belge" qui vit à 100 mètres de chez moi".

 

Il existe une série d'astuces pour dissuader les malfaiteurs

Les victimes de vol attendent des conseils précis. Concrètement, comment se prémunir contre ces méfaits? Le commissaire rappelle l'importance de la prévention, surtout dans les quartiers ciblés par les voleurs. "Nous avons des tecno-préventionnistes qui peuvent passer et donner des conseils propres à l'habitation pour la sécuriser", avance Christian Marit. Une des techniques est de retarder l'intrusion du malfrat le plus possible. "Quand un voleur est retenu pendant un certain temps, il abandonne et passe à une maison suivante", constate le commissaire qui conseille donc l'installation de système d'alarme, de verrous placés à l'intérieur des volets une fois fermés, ou encore d'une serrure avec cylindre qui ne dépasse pas. "Ces petites mesures peuvent dissuader les malfaiteurs", assure Christian Marit.

Le commissaire conclut par un appel aux riverains: "Qu'ils n'hésitent pas à appeler le 101 s'ils constatent un fait suspect ou une personne au comportement suspect, encourage-t-il. Ce ne sont pas des appels intempestifs, ils ne doivent pas hésiter".


 

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