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Selon Juliette, avec 750€ passés sous la table, des chômeurs peuvent éviter les contrôles: info ou intox?

Selon Juliette, avec 750€ passés sous la table, des chômeurs peuvent éviter les contrôles: info ou intox?
 
 

Une employée ayant requis l'anonymat a entendu parler d'un cas de fraude. Une de ses connaissances au chômage bénéficierait d'un arrangement avec un employé de l'Onem: contre 750€, ce dernier lui éviterait les contrôles de recherche d'emploi. L'Onem dément cette information. Cependant, l'organisme a bien connu un cas de "complaisance", en 2011.

Juliette (prénom d'emprunt) a eu vent d'une prétendue fraude concernant l'Onem de Charleroi (Office national de l'emploi, chargé de l'assurance-chômage, ndlr). Depuis, elle se pose de sérieuses questions. "Une de mes connaissances m'a affirmé que, moyennant 750€, un employé de l'Onem mettait son dossier "sous la pile", nous a-t-elle expliqué par téléphone, après nous avoir écrit via notre page Alertez-nous. Ainsi, cette personne n'est pas contrôlée par l'Onem pendant apparemment 8 à 10 mois et peut jouir des allocations de chômage sans se contraindre à chercher un emploi".

"Je ne me sens pas concernée car j'ai un emploi, poursuit cette employée. Par contre, je trouve ce genre de pratiques honteuses, car cela veut dire que des personnes bien intentionnées sont appelées et contrôlées malgré leurs recherches, tandis que d'autres sont tranquilles chez elles sans s'inquiéter du lendemain!" Outrée, Juliette a donc voulu savoir si cette allégation était vraie. Pour le savoir, nous avons contacté l'Onem de Charleroi.

L'Onem infirme l'information, mais parle d'un cas "de complaisance" en 2011

L'Onem affirme ne pas avoir connaissance de cette rumeur. Cependant, un cas d'évaluation "de complaisance" est déjà arrivé au sein du service. C'était en 2011. "A l'époque, une collaboratrice de bureau de Charleroi a été licenciée car elle avait, après enquête, avoué avoir accordé une évaluation positive (de complaisance) à une personne qu'elle connaissait", explique l'administration, dans un communiqué écrit. Cette personne a donc été licenciée pour faute grave.

L'Onem n'est plus en charge de ces contrôles: le Forem a pris le relais début 2016

Juliette l'affirme: cette rumeur circule depuis un petit temps. "J'en ai entendu parler beaucoup de fois, ce doit être répandu, pense-t-elle. J'ai même une amie qui a hésité à faire la même chose". C'est donc peut-être cette histoire qui, 5 ans plus tard, alimente encore des rumeurs sur un prétendu cas de fraude à l'Onem.

La fraude est possible, mais "très difficile à accomplir"

L'Onem rappelle également la rigueur avec laquelle ses collaborateurs travaillent et sont contrôlés. "La cadre déontologique est strict et tout manquement aux règles déontologiques est immédiatement sanctionné, ce qui a été le cas puisque cette personne, après enquête interne approfondie, a été licenciée. Après avoir entendu l'intéressée, l'enquête a été confiée au service de contrôle interne et la décision de licenciement pour faute grave a été rapidement prise". Selon l'Onem, les procédures mises en place rendent la fraude "très difficile à accomplir".

De plus, ce contrôle de comportement de recherche d'emploi, dans le cadre duquel la collaboratrice fraudeuse agissait en 2011, n'est plus pris en charge par l'Onem aujourd'hui. "Cette procédure a été régionalisée depuis le 1er janvier 2016, et est aujourd'hui exercée par le Forem en Wallonie", précise encore le communiqué.

Le Forem dément également un éventuel cas de fraude

Alors qu'en dit le Forem? L'organisme a-t-il eu vent de ce genre de faits? "Nous n'avons entendu parler d'aucune rumeur concernant une hypothétique fraude, indique le service communication du Forem. Avant que le Forem ne prenne en charge ce contrôle, l'Onem avait déjà mis en place une série de procédures permettant le contrôle des dossiers". Il y a donc des garde-fous: "Lorsqu'un agent réalise une extraction de liste, afin de contrôler les chômeurs, il ne peut pas choisir les personnes qu'il contrôle. Il s'agit d'un processus aléatoire". Une autre façon de renforcer le contrôle est de multiplier le nombre d'évaluateurs. Ainsi, l'opérateur qui recevra les personnes au chômage dans son bureau ne sera pas forcément celui qui a extrait son nom via la liste: "Ce deuxième employé dans la boucle permet de vérifier si une erreur a été commise. Puis, la personne au chômage sera reconvoquée par un troisième agent".

Enfin, le Forem précise que les dossiers sont contrôlés de façon aléatoire par un responsable tous les mois. Le service de communication conseille également, en cas de doute, de remplir le formulaire de réclamation, disponible en ligne sur le site du Forem.


 

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