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"Nous avons été bloqués dans les couloirs": pourquoi les sorties de secours de l'hôpital Marie-Curie de Charleroi sont-elles fermées?

"Nous avons été bloqués dans les couloirs": pourquoi les sorties de secours de l'hôpital Marie-Curie de Charleroi sont-elles fermées?
 
 

Une dame s'est retrouvée coincée dans un couloir de l'hôpital après une panne d'un ascenseur. Impossible de prendre les escaliers de secours. Il aura fallu attendre que les gardes viennent la délivrer. Si elle estime ce blocage scandaleux, il a en fait une grande utilité: gérer les flux de visiteurs et empêcher quiconque mal intentionné de pénétrer dans le bâtiment sans s'être identifié au préalable.

"Jeudi soir à l’hôpital Marie-Curie de Charleroi, nous avons été bloqués dans les couloirs suite à une panne d’un ascenseur. Quel manque de compétence ! Nous ne pouvions ni monter ni descendre par les escaliers", nous a dénoncé une jeune femme via notre bouton orange Alertez-nous.

Contactée par la rédaction de RTLinfo, elle nous a précisé que "le souci, c’est qu’on ne savait pas circuler dans l’hôpital. C’étaient les gardes qui devaient venir nous ouvrir. Les escaliers de secours étaient fermés. A un moment donné, on s’est retrouvés bloqués dans la cage d’escaliers. Ça nous a pris 20 minutes pour sortir. L’ascenseur, lui, est resté bloqué pendant plus de 2 heures avec une femme enceinte."


Huit personnes dont une femme enceinte bloquées 2h30 dans l'ascenseur

Philippe Thiebaux, le responsable de la sécurité de l’hôpital carolo, détaille ce qui s’est passé ce soir-là. "Nous avons eu une panne dans l’ascenseur qui permet de rejoindre le hall de nuit, celui qui est utilisé après 18h15 quand le hall principal est fermé", confirme-t-il.

"L’alarme de l’ascenseur a retenti à 21h25. Nous avons appelé la société de dépannage et quand on a vu que l’intervention pouvait prendre un certain temps, on a appelé les pompiers en renfort car il y avait 8 personnes dans l’ascenseur, dont une femme enceinte. Ils étaient là dans les 15 minutes et la société de dépannage aussi. Il y avait quand même 10 pompiers, 2 techniciens et 4 agents de gardiennage pour gérer le problème. Durant toute l’opération, on a pu offrir de l’eau aux personnes bloquées. Mais au final, ça a été une grosse et longue opération. Ils ont finalement dû quitter la cabine via la trappe de secours au-dessus de celle-ci. Ils ont été libérés à minuit. Quand ils sont sortis, une personne a été prise en charge aux urgences car elle était fort secouée. Les autres, dont la femme enceinte, allaient bien et ont pu rentrer chez eux."


Priorité aux patients, aux secours, et puis seulement aux visiteurs

Pour le responsable de la sécurité, les gardiens ont parfaitement appliqué les procédures de sécurité. "D’abord, il s’agissait d’un ascenseur visiteurs. En aucun cas les patients n’ont été impactés. Ensuite, l’urgence, c’est de porter secours. Puis seulement de gérer le flux sortant de visiteurs."

Donc juste après avoir géré l’arrivée des secours, "on a débuté une ronde dans les étages pour accompagner vers la sortie les visiteurs qui restaient dans le bâtiment à cette heure tardive. Ils ne devaient pas être plus de 15".

Face à la plainte de notre témoin, M. Thiebaux est allé voir toutes les images des caméras de surveillance. "Il y a effectivement un groupe de 6 personnes qui se sont retrouvées bloquées. Elles ont fait preuve de débrouillardise et ont utilisé les parlophones disponibles dans les couloirs. Six minutes plus tard, une infirmière les a pris en charge en les accueillant dans leur service le temps que les gardiens arrivent. Mais une infirmière leur a ouvert une case d’escaliers avec son badge et c’est là qu’ils se sont retrouvés coincés. En fait, ces personnes ont fait des allers-retours pour sortir fumer…"


En cas d'incendie ou d'urgence, les portes s'ouvrent

Mais notre témoin trouve le fait que les sorties de secours étaient fermées "honteux" et "insécurisant". "Et s’il y avait eu le feu, qu’aurions-nous fait ? Pire, s’il y avait eu une attaque terroriste ? Nous aurions tout simplement été pris au piège."

Premièrement, le responsable de la sécurité tient à préciser qu’en cas d’alarme incendie, toutes les portes des sorties de secours s’ouvrent automatiquement. Aucun risque donc de ce côté-là. Et en cas d’autre urgence, telle une attaque terroriste, "on peut aussi libérer tout le bâtiment manuellement endéans 2 à 4 minutes".


Des escaliers de secours justement fermés en raison de la menace terroriste

Mais si les portes de secours sont fermées, c’est justement pour protéger l’hôpital, son personnel, ses patients et ses visiteurs d’une éventuelle attaque. "Ces mesures ont été prises dans la cadre du niveau d’alerte 3 de l’OCAM. On ne rentre plus dans un hôpital sans montrer patte blanche. Tous les accès autres que l'ascenseur principal sont fermés. Et à partir de 18h15, toute personne qui rentrer dans l’hôpital par un autre accès que les urgences doit présenter sa carte d’identité et on effectue un contrôle des objets métalliques. Il y a encore deux ans d’ici, tout le monde pouvait passer, mais on ne peut plus l’imaginer."

Voilà pourquoi désormais, ce sont les gardiens qui badgent pour vous ouvrir les portes des escaliers de secours si une panne d’ascenseur se produit. "Ça ralentit un peu la sortie des visiteurs, mais c’est le prix à payer pour sécuriser le site à 100%."


 

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