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Cauchemar pour Victoria, de Nandrin, après une journée à Disneyland Paris: son TGV retardé par un chevreuil, on lui propose un "train dortoir"

Cauchemar pour Victoria, de Nandrin, après une journée à Disneyland Paris: son TGV retardé par un chevreuil, on lui propose un "train dortoir"
 
 

Le dernier voyage en train de Victoria, une habitante de Nandrin, ne s'est pas passé comme prévu. Après plusieurs péripéties, son train s'est retrouvé bloqué, en pleine nuit, en gare à Lille. La jeune femme a donc opté pour un taxi dont la facture s'élève à 270€. Aujourd'hui, elle dénonce "l'absence" de la Sncf.

Victoria se souviendra longtemps de sa journée passée à Disneyland Paris. Ce lundi 20 juin, elle se rend avec sa famille et des amis au parc d'attractions parisien. "La journée s'est très bien passée", confie la jeune femme. Vers 20h, le petit groupe prend la direction de la gare de Marne-la-Vallée pour prendre son train retour. Ce train est affrété par la compagnie française, la SNCF. Son départ est prévu à 20h54. Le voyage doit durer près de deux heures. 

Pourtant, à son arrivée à la gare, Victoria constate un premier problème. Son train affiche 30 minutes de retard. Elle patiente donc avant de pouvoir embarquer dans le train censé la conduire à Bruxelles. Pendant le voyage, le groupe s'assoupit jusqu'à être violemment réveillé par un choc. Après un freinage d'urgence, le train s'immobilise. L'engin vient de percuter un chevreuil qui traversait la voie. Comme l'exigent les procédures de sécurité, le conducteur se voit contraint de stopper le voyage le temps d'inspecter le train et les rails. Le but étant de garantir un voyage en toute sécurité. "Il y a eu plusieurs tests. On roulait quelques mètres puis on faisait marche arrière", décrit Victoria. "Une annonce nous a dit qu'on arriverait à Bruxelles vers 1h30 au lieu de 22h45. On s'est dit 'Ce n'est pas grave, ce n'est pas de la faute de la SNCF. Un peu de retard, ça peut arriver", se rappelle la jeune femme. 

On a dû prendre les choses en main

Après 1h15 d'inspection, le train repart. Mais là encore, les galères continuent. "10 minutes avant d'arriver à Lille, on nous a expliqué qu'il y avait des travaux sur les rails donc qu'on ne pourrait pas aller jusqu'à Bruxelles. Donc qu'on allait nous mettre un train dortoir à la gare de Lille", rapporte Victoria. Avant d'ajouter: "Les gens ont commencé à paniquer. Il y avait une maman en pleurs car elle était avec son bébé et n'avait pas de pampers, ni de lait. Moi, j'avais mes chiens chez moi. Je ne voulais pas les laisser plus de 24h tout seuls". 


Selon Victoria, arrivé en gare de Lilles-Flandres, le personnel de cabine quitte le train. Il est remplacé par des agents qui se sont chargés d'informer les voyageurs. "On nous a dit que tous les hôtels étaient complets, et qu'il n'y avait plus de taxis ni de car pour nous rapatrier. Ce qui me paraît très peu probable. Nous mettre un train pour nous dire de dormir dedans, c’est facile. On a dû prendre les choses en main", témoigne la jeune femme. Victoria décrit un train comme celui dans lequel elle avait pris place jusque présent. Pas de train couchette mais uniquement "un train propre avec des collations".

La Sncf n'a même pas trouvé de solution pour nous aider

Ne souhaitant pas passer la nuit dans ce train, elle multiplie les appels pour trouver une société de taxis. "On avait quasiment plus de batterie dans nos téléphones. Ça devenait compliqué de téléphoner à droite, à gauche", se remémore-t-elle. Le groupe finit par trouver deux taxis capables de les conduire jusque Bruxelles. 

Après 1h30 de taxi, Victoria et ses proches arrivent à la gare de Bruxelles-midi. Le coût ? 270€ pour chaque taxi. Au total, la facture s'élève donc à... 540€. Arrivé dans la capitale, Victoria récupère ensuite son véhicule stationné avant de repartir à Nandrin, sa commune de résidence située en province de Liège. Heure d'arrivée: 4h30. "Heureusement, on a pu s'arranger pour ne pas travailler le mardi", explique-t-elle. Aujourd'hui, la jeune femme ne veut plus entendre parler de la SNCF. "La SNCF nous a abandonnés. Elle n'a même pas trouvé de solution pour nous aider", regrette-t-elle. Face à cela, elle a préféré annuler ses billets de train réservés pour septembre prochain en direction de Paris. "Je prendrais ma voiture. Je n'ai pas envie que ça m'arrive une deuxième fois", conclue-t-elle.

Contacté par nos soins, un porte-parole de la SNCF nous confirme que le train a heurté un animal. Cela a donc entraîné une immobilisation et un retard important du train. Dès lors, "Infrabel nous a refusé le passage du train à cause de travaux", explique ce porte-parole. La Sncf a hébergé 56 personnes dans des hôtels à Lille. Mais il n'y avait pas de place pour tout le monde, nous assure-t-on. Ce sont les personnes sensibles (enfants, personnes âgées et personnes sensibles) qui ont été prises en charge en priorité. Aucun bus ni taxi n'était disponible pour conduire le reste des passagers (on ignore leur nombre). C'est pour cette raison que la SNCF a mis à disposition un train dortoir avec des plateaux repas.

Un remboursement des taxis ? 

Pour le remboursement de son billet, chaque passager est invité à introduire une réclamation. La facture de 540€ de Victoria lui sera-t-elle remboursée ? Rien n'est moins sûr. On comprend que lors de tels incidents, la Sncf fait appel à des taxis à des tarifs avantageux. Lorsqu'un particulier commande, par ses propres moyens, un taxi, le prix n'est bien sûr pas le même. Pas sûre donc que la société ferroviaire française décide d'en assumer les coûts. Là encore, "il faut faire une réclamation", répète le porte-parole. 

De son côté, Infrabel (legestionnaire de l'infrastructure ferroviaire belge) nous confirme que des travaux s'opèrent actuellement durant la nuit sur les lignes grande vitesse. Ces derniers concernent d'une part l'entretien des voies, on veille à leur parfaite géométrie. Cet ouvrage est renforcé en période de forte chaleur. De plus, s'opère également le remplacement des traverses en béton, ces pièce posées en travers des voie, sous les rails, pour en maintenir l'écartement et l'inclinaison. "Les équipes sont obligées de travailler la nuit sur ces lignes grande vitesse car le trafic y est trop important durant la journée", nous explique Frédéric Sacré, porte-parole d'Infrabel.

Pour mener à bien ce type de travaux, l'introduction d'engins sur les rails est primordial. Et celui-ci ne peut se faire que pendant la nuit. "Les travaux sont planifiés longtemps à l'avance via un cahier des charges. Les équipes ont déjà peu de temps de travailler", précise le porte-parole qui comprend la gêne occasionnée et s'excuse auprès des voyageurs. 


 

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