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"Celui qui ouvre la porte de cette cellule est sujet à des insultes, à de la violence": le directeur de la prison de Mons compréhensif à l'égard de ses gardiens

 
 

Les directeurs de prison comprennent aussi, parfois, la grogne des gardiens. C'est le cas du directeur de la prison de Mons qui plaide pour une reconnaissance d'un statut particulier pour ses agents. Reportage de Julien Crête et Aline Lejeune

Axel Piers est à la tête depuis 6 heures ce vendredi matin d'une prison en grève. Pour la gérer, 14 agents, au lieu de 37. Une situation qui se répète dans un univers carcéral en crise. Selon le directeur, la pénibilité du travail est un élément essentiel: "Dans une prison, il y a des gens qui sont bloqués dans une cellule fermée pendant 22 heures sur la journée. Celui qui ouvre la porte de cette cellule est sujet à des insultes, à de la violence. Savoir gérer toute cette violence, toutes ces insultes, suppose des habilités sociétales extrêmement développées. "


Manque de cadres liés à la profession

Pour ce directeur, le malaise dans le secteur carcéral est dû à une absence de cadres liés à la profession. Pour lui, la création d'un statut est déterminant: "D'abord, il faudrait un certain nombre de droits, comme accéder à la pension plus tôt que la moyenne de la population, par exemple. Ensuite, en terme salarial, il faudrait reconnaître la pénibilité de ce travail. Et en contrepartie de ces obligations, il y aurait notamment un service minimum assuré."

Ce matin, le directeur a choisi de ne pas faire appel à la police pour les préserver. Pour lui, clairement, ces renforts ne sont à utiliser qu'en cas d'extrême urgence. Mais il pose la question d'une garantie de surveillance permanente dans nos prisons. "On partage avec l'Albanie le privilège de ne pas avoir de service minimum dans les prisons. Mais dans les même temps, tous les pays qui ont un service minimum ont aussi un statut qui permet aux agents d'avoir tout l'environnement réglementaire qui leur permet d'accepter ce service minimum", explique-t-il au micro de Julien Crête pour le RTLinfo 13H.

La prison de Mons s'apprête à vivre au ralenti pendant quelques jours, avec pour les détenus, des frustrations que comprend le directeur.


 

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