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Dispute dans une friterie qui engendre une grève partielle aux TEC Charleroi: un témoin présente une tout autre version des faits

 
 

Le licenciement pour faute grave d'une conductrice des TEC Charleroi suscite quelques perturbations dans le trafic des transports en commun mercredi. La direction accuse cette personne de "faute grave" pour des faits liés à une dispute qui se sont produits dans une friterie à Courcelles. Mais le compagnon de la victime a tenu à nous contacter. Il a une tout autre version de l'affaire.

Ce mercredi matin, quelques bus n'ont pas quitté les dépôts de Genson et de Jumet. En cause, le débrayage de plusieurs conducteurs affiliés au syndicat chrétien qui conteste le licenciement d'une faute grave d'une de leur collègue à la suite d'une altercation avec un contrôleur dans une friterie, en dehors des heures de travail. Le syndicat socialiste, comme la direction, semble avoir pris parti pour son affilié, le contrôleur, et n'a pas suivi le mouvement de grève.

L'affaire de la dispute dans une friterie de Courcelles oppose donc deux camps. Une conductrice TEC et un contrôleur TEC, soutenu par la direction. Du côté de la CSC, à laquelle la conductrice est affiliée, on souligne que les faits reprochés à l'intéressée relèvent de la sphère de la vie privée. La porte-parole des TEC Charleroi évoque, elle, une altercation assortie, dit-elle, de menaces de mort de la part de cette conductrice envers un contrôleur des TEC, alors qu'ils se trouvaient tous deux, il y a une huitaine de jours, dans cette friterie de Courcelles.

Selon les TEC, le contrôleur, se sentant menacé par ceux qui entouraient la conductrice, a fait appel au dispatching de la société afin qu'on l'aide à quitter les lieux. Informée, et après avoir entendu les parties, la direction a considéré que les faits méritaient un licenciement pour faute grave.


"Il y a dix témoins"

Mais suite à la publication de cette information, le compagnon de la conductrice licenciée a tenu à réagir pour présenter sa version des faits. Une version qui ne cadre pas du tout avec les événements tels qu'ils ont été présentés. "Nous, on a été agressé. Il y a dix témoins plus les membres de notre famille qui étaient présents. Et après que nous soyons partis, mes filles ont été menacées", nous a-t-il indiqué.

L'homme a ainsi raconté que le contrôleur avec qui la dispute a eu lieu lui avait déjà causé des soucis il y a quelques années. "J'étais employé aux TEC avant. Ce contrôleur m'a coûté ma place. En un an, il m'a dressé 117 rapports".

Et quand il mangeait à la friterie avec son épouse, il y a quelques jours, ce même contrôleur était là et les observait avec insistance. "A la friterie, il nous observait, donc je lui ai demandé gentiment s'il pouvait arrêter de regarder ma femme avec insistance. Il m'a fait un petit bisou narquois. Ma femme s'est ensuite levée pour lui demander s'il y avait un problème. Et là, la compagne du contrôleur s'est emportée et a insulté ma femme".


"On leur a pourtant présenté le rapport de police"

Notre témoin aurait alors, selon sa version, quitté les lieux avec tous les membres de sa famille qui étaient venus manger. Mais à la friterie, il y avait toujours sa fille, qui travaille là en tant qu'étudiante. C'est là que les choses se seraient envenimées. "Il est venu avec une dizaine de copains et ils ont commencé à menacer ma fille, à tel point qu'ils ont dû fermer les portes et tout verrouiller. De mon côté, je suis allé à la police et suis retourné sur place avec des policiers", a encore expliqué le compagnon de la conductrice licenciée.

L'affaire n'en resta pas là. Quelques jours plus tard, la conductrice a été licenciée pour faute grave. "La direction lui a dit: 'On ne vous croit pas', tenant compte uniquement du rapport du contrôleur stipulant que c'est nous qui avons déclenché les faits. On leur a pourtant présenté le rapport de police, mais ils n'ont pas voulu le consulter", a conclu notre témoin.


Les syndicats divisés

Suite au licenciement, la direction refuse tout dialogue à l'heure actuelle. "Dans ce cadre-ci, le bureau de conciliation n'est pas du tout l'instance qui va pouvoir rétablir un équilibre. A partir du moment où c'est une rupture de contrat pour motif grave, la seule instance compétente c'est le tribunal du travail", a expliqué Véronique Benoît, porte-parole des TEC Charleroi.


 

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