En ce moment
 
 

Visite de la maison d'Ayoub Bazarouj à Molenbeek, un lieu fortement impacté par les perquisitions (vidéo)

 
 

Ayoub Bazarouj, l’un des suspects arrêtés dans le cadre des attentats de Paris, a été libéré ce matin. Le parquet a retiré toutes les charges qui pesaient sur lui concernant les attaques de Paris, mais il maintient les charges relatives à la participation aux activités terroristes. Notre journaliste Benjamin Samyn et le cameraman Vincent Wilbert ont pu visiter en exclusivité la maison qu'occupait Ayoub Bazarouj à Molenbeek.

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a remis vendredi Ayoub Bazarouj en liberté. L'homme avait été arrêté dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Il demeure inculpé d'assassinats terroristes et de participation aux activités d'un groupe terroriste, a indiqué le parquet fédéral.

Ayoub Bazarouj occupait la fameuse maison de la rue Delaunoy, à Molenbeek, qui a beaucoup fait parler d’elle. Salah Abdeslam en serait parti caché dans un meuble lors d’un déménagement, avaient un moment pensé les enquêteurs. Une information qui s’est révélée inexacte.

Notre journaliste Benjamin Samyn et le caméraman Vincent Wilbert ont suivi l’un des frères d'Ayoub Bazarouj dans cette maison familiale perquisitionnée à deux reprises par les forces spéciales. C’était lui sur cette photo le 16 novembre, arrêté administrativement le temps des vérifications d’usage lorsque la police était à la recherche de Salah Abdeslam.



"Ils nous terrorisent"
 
Ci-dessous, c’est son locataire qui devait répondre aux injonctions. Nous lui posons alors une question simple : Salah Abdeslam est-il passé dans ces murs ? "Jamais. Ils ont fait des tests ADN, pris des empreintes. Ils n’ont rien trouvé. Rien, rien, rien…", déclare-t-il. "C’est un informateur qui a dit ça. Ils se permettent de venir casser, rentrer chez nous et ils nous terrorisent", poursuit-il.



Une maison fortement impactée par les différentes perquisitions

Ces recherches d’empreintes ont laissé des traces partout dans la maison, mais pas seulement. Nous constatons aussi des impacts laissés suite à l’utilisation de gaz lacrymogènes. Toutes les vitres sont brisées, une partie des toits. Dans la chambre du locataire, un trou a été fait pour qu’un robot muni d’une caméra puisse inspecter les lieux. Les grands moyens ont été utilisés.


Une famille séparée par le djihad

Cela peut s’expliquer par le fait qu’une partie de la famille ait été radicalisée. Trois frères et une sœur sont partis en Syrie. L’un d’entre eux y a d’ailleurs trouvé la mort. Nous demandons à notre interlocuteur son avis sur leur départ. "Ça me fait mal mais bon, ils sont majeurs, ils ont fait leur choix et moi je veux rester en bons termes avec eux et j’espère encore les voir un jour", déclare-t-il.

"La partie de la famille qui n’est pas radicalisée condamne tout ce qui est terrorisme. Ils condamnent également les actes qui sont posés par les membres de leur propre famille, affirme Yannick de Vlaemynck, avocat de Ayoub Bazarouj. Eux, aujourd’hui sont punis, eux se retrouvent dans des conditions de vie qui sont à mon sens totalement inhumaines parce que, en tout cas, l’état ne répond pas à ses obligations." Car la propriétaire de la maison est la mère, et elle n’est pas inquiétée par la justice. Elle pourrait donc être dédommagée.


 

Vos commentaires