Autre réouverture attendue ce mercredi à part celle du métro bruxellois, celle des crèches et écoles. Maternelles, primaires, secondaires, hautes écoles et universités, toutes accueilleront leurs élèves normalement. Mais selon de nombreux parents en colère, les mesures de sécurité annoncées sont inexistantes devant certaines écoles. Pourtant, et cela avait été annoncé, les centaines d'agents mobilisés dans toute la Région surveillent les écoles à distance via des patrouilles mobiles, et ne se postent donc pas en faction devant celles-ci.
Le mimistre de l’intérieur Jan Jambon a accédé à la demande des bourgmestres bruxellois, qui avaient demandé 288 agents de police en plus des équipes locales pour sécuriser ces écoles. Concrètement, des agents originaires des quatre coins du pays ont donc pris ce matin la direction de Bruxelles. Certaines zones ont cependant fait savoir qu'elles n'avaient pas la possibilité d'envoyer des hommes en renfort à Bruxelles.
Des mesures de sécurité différentes dans chaque école : tenez-vous au courant
La ministre francophone de l’éducation Joelle Milquet a expliqué que des mesures de renforcement de la vigilance, notamment en matière de contrôle renforcé des entrées et sorties, de gestion des flux et de réduction des rassemblements sur la voie publique, avaient été communiquées aux écoles.
A l’ULB, par exemple, toute personne se trouvant sur le campus devra porter de manière visible sa carte d'étudiant ou son badge de membre du personnel. Et selon un élève de la Haute Ecole ISFSC, qui nous a contactés via notre page Alertez-nous, il leur a été communiqué que seuls les personnes sans sac ou munies d’un "petit" sac "de préférence transparent" dont la taille maximale est celle d’un PC portable seront autorisées à pénétrer dans le bâtiment. Ces sacs seront systématiquement fouillés à l’entrée, qui se fera par une seule porte, et les cartes d’identité vérifiées.
Colère des parents et étudiants: aucune présence policière !
Les parents d'élèves s'attendaient donc ce matin à constater un minimum de présence policière devant les établissements scolaires bruxelles. Mais il n'en était parfois rien, provoquant l'exaspération de ceux-ci et de certains étudiants. Les messages en ce sont n'ont cessé d'affluer à RTLinfo.be ce matin via notre page Alertez-nous.
- "La surveillance à XXX: un gardien avec un talkie-walkie qui tourne en rond. Jje pense que les terroristes tremblent! Non mais, sérieux, ça ferme 4 jours pour rouvrir de la sorte?", nous a demandé Korentin.
- "Super la sécurité dans les écoles. Je viens de déposer mes enfants à l'école, pas de présence policière, personne de l'école à l'entrée pour faire rentrer les élèves donc attroupement devant l'école. Encore une belle promesse de nos chers ministres! Et je suis sensée être rassurée?", se demande également M et Mme Lampe.
- "Petit coup de gueule! La police censée être présente pour assurer la protection des étudiants ce matin s'est perdue! Aucune patrouille présente devant XXX, trouvez vous cela normal? Non! Où sont-elles? Ce ne sont pas des mesures respectées par le gouvernement", nous a envoyé Ben.
- "J'ai été déposer ma fille à XXX en ville et pas une seule trace de police! Merci le gouvernement!", nous témoignait aussi Lurdes.
- "Pas d'agents de police ni de présence d'agents de securité, rien à XXX! Uniquement le directeur et le prof de gym à l'extérieur de l'école", déplorait Nunzia.
- "Pas de police. Où est la police?", se demandait Carmen.
- "J'ai du fermer ma crèche de l'ONE lundi et mardi. Réouverture aujourd'hui sans changement. Je suis passée devant XXX: une entrée de chaque coté ouverte, avec la préfète qui vérifie les entrées. Mais aucune force de l'ordre! Mon fils est à XXX. Aucune vérification pour rentrer dans l'amphithéâtre! Bravo à nos politiciens pour leurs beaux discours", expliquait Sabrina.
- "Devant XXX, grosse école secondaire... deux malheureux APS (agents de prévention) sont là pour "assurer la sécurité". Tant que l'enquête et les arrestations ne permettront pas de diminuer la menace, je ne mettrai pas mes enfants à l'école", nous assurait pour sa part Michelle.
- "Sécurité hyper renforcée devant l'XXX de mes filles: juste un éducateur, rien de plus dans un diamètre de 300m! Wouaw, me voilà bien rassurée", ironisait Florence.
- "Aucune présence policière devant l'école de mon fils contrairement à ce qui a été annoncé hier", déplorait pour sa part Fatima.
- "Pas le moindre policier devant l'école ce matin à XXX... Quelle blague franchement", estimait Frédéric.
- "Lamentable! Aucune présence policière ce matin devant l'école de mon fils mais juste le directeur; sachant en plus que c'est une école avec plusieurs entrées accessibles à tous. Et cerise sur le gâteau: la cours de récréation des maternelles est ouverte au trottoir de la rue. Vive la sûreté de l'Etat!", déplorait Brahim.
- "7h40 ce matin, pas l'ombre d'un policier ou militaire devant l'école des enfants à XXX. 1200 élèves, ce n'est pas ce que l'on peut appeler une petite école. Seul le personnel de l'école était sur le pont", selon Denis.
"Il en est de même au XXX. Pas de policier devant l'école. Que de belles promesses de notre Premier ministre et Joelle Milquet! Honte à eux", estimait Mariel.
- "Aucunes présence policière ou militaire devant l'école XXX. Par contre, interdiction pour nous de rentrer dans l'école. Mon fils de 2 ans et demi a dû être accueilli par les surveillantes. Heureusement qu'il a l'habitude avec celles-ci. Situation très bizarre", nous disait Sanaa.
- "Je suis dégoûté de voir comment nos ministres nous manipulent et décident pour nous. Devant l'école de mon fils, à deux pas de XXX, aucun policier aucune sécurité. Mais devant XXX, juste de l autre côté, la sécurité est renforcée. Bien sûr, les enfants d'une de nos ministres sont là donc faut la sécurité. Et nos enfants à nous, c'est quoi? Du bétail pour les teriristes?"
"On habite la commune de Molenbeek. Le plus petit va à XXX. Je crois que là il faut de la présence policière, mais rien, beaucoup de blabla et pas que dans ma commune comme j'ai pu lire", expliquait Olivier.
- "Malgré le manque de police devant les écoles, je trouve que les directeurs et les professeurs font un travail exceptionnel en assurant la sécurité des enfants qui rentrent à l'école aujourd'hui", voulait remercier Carla.
- "La petite école XXX: Très déçu de voir que les enseignants jouent le rôle de la police devant l'école. Aucune présence des forces de l'ordre et pourtant la brigade canine se situe au bout de la rue", déplorait Thomas.
"Je suis enseignante dans le secondaire et je constate tristement qu'il n'y a aucune présence policière dans mon école. Ici, ce sont les éducateurs et les profs qui assurent la sécurité. Les parents sont inquiets, les élèves stressés, c'est n'importe quoi cette reprise", estimait Cyrielle.
Que fait la police? Elle patrouille autour des écoles
Pourtant, cela avait été annoncé: les écoles sont sécurisées par des patrouilles mobiles et non par des patrouilles fixes à l'entrée des écoles.
Certains parents ne s'y sont pas trompés: "Contrairement à d'autres, j'ai bien constaté la présence de 3 policiers devant les 2 écoles de mes enfants à Jette. Ils n'étaient pas statiques devant l'entrée mais surveillaient les abords. Les entrées étaient gardées par les professeurs ou la direction." Selon d'autres témoignages, des parents ont bien vu des patrouilles tourner autour des écoles. Le recours à ces patrouilles mobiles est plus efficace qu'une présence attentiste devant les écoles, selon le bourgmestre de Schaerbeek Bernard Clerfayt, qui expliquait ce matin dans le journal La Dernière Heure: "Les zones sont divisées en secteurs de patrouilles dans lesquels les écoles sont une priorité, et qui seront saturées de patrouilles en mouvement. C'est plus utile que d'avoir des policiers en faction. S'il devait se passer quoi que ce soit, il y a un nombre très important de policiers prêts à intervenir dans le secteur."
Pas en uniformes?
De plus, il n'est pas impossible que la plus grande discrétion ait été demandée aux policiers qui patrouillent. "Avez-vous pensé que beaucoup de policiers sont actuellement en civil afin de continuer discrètement de traquer les indésirables? S'ils étaient tous en uniforme, ils seraient très vite repérés aussi par les recherchés qui, de loin, pourraient les voir et dès lors emprunter un autre chemin", avançait un autre internaute comme raison pour laquelle si peu de parents ont vu des policiers près des écoles bruxelloises ce matin.
Non, les écoles ne sont pas répertoriées comme cibles potentielles des terroristes
Le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, avait souligné lundi soir que les écoles ne sont pas répertoriées comme cibles potentielles par l'Organe de coordination et d'analyse de la menace (OCAM). Leur fermeture était une mesure de précaution, pour trouver le temps d'assurer la sécurité au moment de l'arrivée et du départ des élèves. On compte plus de 500 implantations scolaires francophones dans la Région-Capitale. A cela, il faut ajouter 162 écoles maternelles flamandes, 146 écoles primaires flamandes et 58 écoles secondaires flamandes sans statistiques possibles sur le nombre d'implantations. Côté francophone, on dénombre 323 écoles dans l'enseignement fondamental pour 366 implantations, 110 établissements de l'enseignement secondaire sur 144 implantations, et 52 écoles spécialisées et 19 implantations.
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