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Soupçons d'abus sexuels dans une école de la région bruxelloise: les parents réagissent

Soupçons d'abus sexuels dans une école de la région bruxelloise: les parents réagissent
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Une enquête a été ouverte pour de possibles faits de mœurs à l'école fondamentale néerlandophone Floralia, situé à Woluwe-Saint-Lambert, a indiqué vendredi le parquet de Bruxelles, confirmant ainsi une information divulguée par le quotidien La Dernière Heure (DH). Le parquet de Bruxelles se refuse à faire d'autres commentaires à ce stade.

Il serait question de soupçons d'abus sexuels perpétrés par un enseignant envers des élèves de maternelle, selon la DH. Le quotidien ajoute, sur base d'une de ses sources, que la police aurait demandé à des parents de soumettre leurs enfants à des consultations médicales.  Dans un courrier de la direction d'école adressé aux parents, il est expliqué que l'enquête a été ouverte à la suite d'une plainte pour des faits de mœurs. Le document invite à ne pas faire état de ces suspicions à la presse, toujours selon la DH. L'instruction suit son cours.

Les parents d’élèves en appellent au calme, au respect et à la dignité

Lettre des parents :

Suite aux articles parus dans la presse la semaine dernière à propos de soupçons d’abus sexuels à l’école fondamentale Floralia de Woluwe-Saint-Lambert, nous, parents d’élèves de cette école, tenons à mettre les choses au point et à dénoncer certaines dérives.

Nous déplorons tout d’abord profondément les faits présumés, non encore établis. Inquiets pour le bien-être physique et moral de nos enfants, nous vivons en effet le pire cauchemar de tout parent. La publication de rumeurs, voire de mensonges, sur l’affaire ne fait que dramatiser la situation et, ce
qui est plus grave, celle des potentielles victimes et de tous nos enfants.

Nous regrettons par ailleurs que la presse ait été informée de l'affaire, qui plus est, de façon anonyme et partiellement erronée, ce qui est de nature à nuire à l'enquête et à la sérénité du climat scolaire. Le secret de l’instruction est un principe de base à respecter dans toute enquête judiciaire. Nous regrettons encore qu’une certaine presse, avide de sensations, ait relayé de fausses informations sans prendre la peine de les vérifier, notamment le fait que la police aurait demandé aux parents d'aller tous faire consulter leurs enfants par un médecin. Nous en appelons au respect de la déontologie journalistique, qui consiste à vérifier et croiser plusieurs sources d’informations, plutôt que de prêter l’oreille à des rumeurs.

Ce principe est d’autant plus important, que les enfants et les adolescents sont malléables et influençables et peuvent être facilement manipulés par des informations à forte connotation émotionnelle.

Dans le cas présent, la médiatisation de cette « affaire » pour faire le buzz risque de déclencher une situation désastreuse où tout le monde serait perdant: la ou les victimes présumées, le professeur incriminé, sa famille, ses collègues et nos enfants qui sont placés dans une détresse insupportable…

Par ailleurs, nous dénonçons le fait que certaines personnes mal intentionnées profitent de la situation pour tenter de semer le chaos en diffusant des rumeurs via les réseaux sociaux, en condamnant a priori un professeur qu’ils désignent comme coupable, en faisant circuler sa photo et son nom ainsi que son lieu de vie, alors que la police n’a, à aucun moment, révélé le nom d’un éventuel suspect. Ces mêmes personnes relayent des rumeurs sur la nature explicite des actes présumés, portant ainsi gravement atteinte à la dignité du professeur visé, de la ou les victimes potentielles, de leur famille, et appellent les parents à manifester.

Nous refusons cette haine, ces diffamations gratuites et ces atteintes à la vie privée et regrettons que le principe démocratique fondamental de présomption d'innocence soit bafoué.

Pour le bien-être de nos enfants, des professeurs et de tous les membres du personnel de l’établissement, nous en appelons au calme et à la sérénité au sein de Floralia, une école familiale, accueillante, ouverte et riche de son public multiculturel et multilingue.

Enfin, nous exprimons notre profond soutien à la Direction et à toute l’équipe de Floralia et déclarons faire entière confiance à la Justice. Comme tous les parents, nous souhaitons que les autorités compétentes puissent mener leur enquête sans pression extérieure. Et que, en toute hypothèse, si des soupçons d'abus étaient avérés, elles condamnent la personne déclarée coupable et que, dans le cas contraire, elles la blanchissent.

Mélanie Beauvois
Julia Calay
Sandrine Dutrieux
Isabel Fernández Sarabia
Karl Guilbeau
Maria Kleis Walravens
Dieter Laurent
Tatiana López Garrido
Delphine et Mohamed Mesfioui Raja
Patrick Stiernet
Cindy Vervaene
Jonathan Walravens


 

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