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Des militaires témoignent de l'horreur vécue le 22 mars: "Il y avait une odeur de chair et de sang"

 
 

Un mois après les attentats de Bruxelles, la Défense nationale a dressé le bilan des opérations menées, coûteuses mais essentielles. Les militaires mobilisés le 22 mars racontent aussi l'horreur qu'ils ont vécu et leur efficacité en situation de guerre. Reportage de Sebastien Rosenfeld et Michael Harvie.

Le 22 mars, les militaires belges sont aux avant-postes. Lorsque la première bombe explose à l’aéroport, Paul Henry est sur place en mission de sécurisation. 

"On a recommencé à descendre les escalators et à ce moment-là la deuxième bombe a explosé. Là, on a bien remarqué que c’était une bombe. On a monté l’escalator directement pour arriver à l’étage des arrivées et là, le scénario était apocalyptique", raconte le jeune militaire. "Les dalles de plafond étaient tombées, une conduite d’eau avait explosé, il y avait une odeur de chair et de sang entremêlée", décrit-il. 

Dans ce chaos Paul Henry retrouve vite ses réflexes, il évacue les blessés et aide une jeune hôtesse de l’air. "L’image qui me marque, c’est quand je déplace l’hôtesse. Sa chaussure qui se désagrège dans son pied, qui part en cendres."

Lorsqu’une autre explosion se produit à la station Maelbeek, l’ordre de mobilisation des forces armées est général. A l'hôpital militaire de Neder-over-Heembeek, les victimes se multiplient. David est responsable des opérations. Il coordonne les secours. "J’ai quand même 20 ans de pratique clinique derrière moi, où j’ai vu quand même pas mal de choses. C’était assez impressionnant, explique-t-il. J’ai un devoir de réserve. Je ne vais pas commencer à décrire tout ce que j’ai vu mais comme médecin, et comme être humain, ce fut très impressionnant."


"Il faut essayer de directement aller à l’essentiel"

Tout comme Paul Henry, Thomas se souvient de cette journée. Il est à l’aéroport avec son chien pour tenter de trouver d’éventuelles nouvelles bombes. "C’est le chaos en fait. Il y a des morceaux de verre partout. Il y a des sirènes partout, se souvient-il. Donc, il faut essayer de directement aller à l’essentiel et au maximum sécuriser la zone."

"Je crois que ce qui m’aide essentiellement c’est que je n’ai pas vu la personne mourir dans mes bras et par la suite, ce qui m’a fait du bien, c’est écrire ce que j’avais vu", confie Paul Henry.

Depuis cette journée particulière, l’armée belge continue ces missions malgré la fatigue et les angoisses.


 

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