L'enquête sur la petite Maëlys, introuvable depuis neuf jours en Isère, s'est concentrée mardi sur la maison de l'homme suspecté de l'avoir enlevée : là où il dit avoir fait un aller-retour, la nuit de sa disparition, pour changer un short taché de vin.
Cette perquisition du pavillon où le suspect de 34 ans, mis en examen et écroué depuis dimanche, vit avec ses parents à Domessin (Savoie), s'est achevée en début de soirée. Elle a donné lieu à des prélèvements, dont les résultats sont attendus dans les prochains jours, ont indiqué les gendarmes à l'AFP.
Le suspect était présent, mais "il n'était pas là pour être entendu", a-t-on ajouté de mêmes sources.
Cette perquisition a été ordonnée par les deux juges qui instruisent l'affaire et effectuée en présence d'experts de la gendarmerie. "Nous opérons aujourd'hui des vérifications sur certains points", avait déclaré à l'AFP plus tôt dans la journée une source proche du dossier, sans plus de précisions.
La rue pour accéder à la maison familiale, nichée dans la verdure, un peu à l'écart, a été barrée par les gendarmes pendant l'opération. Ce village est distant de quelques kilomètres de Pont-de-Beauvoisin (Isère), où la fillette de 9 ans a mystérieusement disparu dans la nuit du 26 au 27 août, alors qu'elle participait à une fête de mariage avec ses parents.
Le suspect, arrivé sur le tard au mariage, avait initialement été placé en garde à vue parce qu'il s'était absenté, durant la fête, à un moment pouvant correspondre à celui de la disparition de la fillette de 9 ans, selon le parquet.
Il a depuis expliqué qu'il s'était alors rendu chez lui pour changer un short taché de vin, jeté ensuite à la poubelle, car trop vieux et trop sali. Selon son avocat, Me Bernard Méraud, cet aller-retour, confirmé par la mère du suspect, "est antérieur au moment de la constatation de la disparition de la fillette", vers 03H00 du matin.
Placé en garde à vue dès jeudi, cet ancien militaire maître-chien, adepte de boxe et d'arts martiaux, avait été libéré le lendemain dans l'attente des résultats de l'expertise de son véhicule, qui a mis au jour une trace ADN de Maëlys, mélangée au sien, sur une commande du tableau de bord.
- "Il nie totalement' -
Après avoir affirmé le contraire dans un premier temps, le suspect a reconnu que l'enfant était montée dans sa voiture durant la soirée du mariage, en compagnie d'un petit garçon non identifié, pour voir si ses chiens, dont il leur avait parlé, étaient dans le coffre, selon Me Méraud.
Mais "il nie totalement être en quoi que ce soit acteur ou complice" de sa disparition et sa mère et son frère aîné le défendent avec force dans les médias, en parlant de bouc émissaire.
"On s'acharne sur lui", clame sa mère. "Mon fils n'est pas capable de s'attaquer à un enfant". "Mon frère est innocent. Plus ça va et moins je comprends quelque chose à cette histoire", renchérit le frère dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
Les parents de la petite fille, qui se sont constitués partie civile mardi, ont tenu à préciser "qu’aucun lien proche ou lointain n’a existé ou n’existe entre le père de Maëlys et l’actuel mis en examen écroué". Des informations erronées avaient circulé la semaine dernière.
Après le recueil de très nombreux témoignages et un ratissage méticuleux de la zone, douze enquêteurs restent mobilisés en permanence sur ce dossier.
Huit plongeurs ont encore sondé des points d'eau de la région mardi, selon une source proche de l'enquête. Des recherches terrestres ont continué aussi, notamment autour du domicile du suspect. Tous ces efforts n'ont rien donné mais doivent se poursuivre mercredi, ont indiqué les gendarmes.
Outre l'ADN de la fillette, plusieurs éléments troublants pèsent sur le suspect.
D'abord un téléphone portable caché aux gendarmes, "en cours de résiliation" selon lui, tandis qu'un autre appareil aurait dysfonctionné le soir des faits.
Ensuite, il a nettoyé de fond en comble son véhicule au lendemain du mariage pour le vendre, dit-il, ce qu'un acquéreur potentiel aurait confirmé. L'homme porte enfin des traces de griffures au bras et au genou. Elles remonteraient, selon son avocat, à "quelques jours avant le mariage", quand "il a taillé des framboisiers".
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