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Présidentielles françaises: "Le Front National n’est pas là pour apporter des solutions, il a besoin des problèmes pour vivre" (vidéo)

 
 

Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France, a annoncé ce matin sur l’antenne de Bel RTL qu’il voterait pour Emmanuel Macron ce dimanche lors du second tour des élections présidentielles françaises. Une manière de contrer Marine Le Pen et le Front National.

MARTIN BUXANT: Dans le nord de la France, vous êtes confronté au quotidien au Front National, les recettes qu’ils tentent d’appliquer, quelles sont-elles ?

XAVIER BERTRAND: "Ils ne cherchent pas à appliquer des recettes. Eux sont dans la logique : "Heureusement qu’il y a des problèmes pour faire l’affaire du Front National". La France va mal, le Front National va bien. Les Français vont très mal, le Front National va très bien. Eux, leur sujet, c’est qu’ils ne sont pas là pour apporter des solutions aux problèmes. Ils ont besoin des problèmes pour vivre. C’est le cas notamment de tous les partis extrémistes. Ils parlent des problèmes, les grossissent, mais ne sont pas là pour les solutions. Or, quelle est aujourd’hui la vocation d’un responsable politique ? Même si ce n’est pas facile, même s’il n’y a pas de baguette magique, c’est de prendre les problèmes et leur trouver des solutions. Prenez l’exemple de la Jungle de Calais. Je m’étais engagé à pouvoir obtenir le démantèlement de la Jungle de Calais et, en travaillant avec le Premier ministre Bernard Cazeneuve, nous avons obtenu ce démantèlement. Le Front National m’a toujours critiqué parce que ça ne faisait pas leurs affaires qu’on apporte des solutions."

Quand Marine Le Pen s’invite chez Whirlpool, usine que vous tentez de sauver, fait-elle de la récupération ?

"Evidemment. Mais vous savez, elle avait fait exactement le même coup pour Calais. Elle avait dit qu’avec elle, tout serait réglé et je l’avais poussée dans ses retranchements dans la campagne des régionales. Poussée dans ses retranchements, elle avait dit qu’en fin de compte, en tant que présidente de région, elle ne pourrait rien faire. C’était peut-être un aveu d’impuissance de sa part. Mais moi, élu à la tête de la région, j’ai obtenu ce démantèlement."

Vous diriez que le Front National profite aujourd’hui de la pauvreté de certains Français ?

"Oui. Clairement, les Français, pour beaucoup d’entre eux, sont dans la misère, dans la difficulté et aussi dans la colère. Parce que ça fait 30 ans que les problèmes sont connus de tout le monde. Il y a bien sûr le chômage, mais il y a aussi le pouvoir d’achat. Nous avons aujourd’hui beaucoup de personnes qui, même en travaillant, n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Nous avons aussi des retraités, qui ont travaillé toute leur vie et qui n’ont pas 1.000 euros par mois pour vivre jusqu’à la fin de leurs jours. C’est cette misère-là, cette colère-là qu’il faut prendre en compte. Je n’oublie pas non plus la crainte du terrorisme. Nous avons aussi la crainte de la montée de l’islamisme… Sur tous ces sujets, il faut apporter des solutions et jamais le Front National ne pourra le faire."


 

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