En ce moment
 
 

Attaque à Nice: deux héros ont successivement tenté d'arrêter le forcené

Attaque à Nice: deux héros ont successivement tenté d'arrêter le forcené
 
 

Que s'est-il passé lors des minutes meurtrières de jeudi soir sur la Promenade des Anglais entre le moment où le "camion de la mort" a surgi et le moment où il s'est arrêté, environ deux kilomètres plus loin, et que le conducteur a été abattu par des policiers? Le quotidien français Le Figaro apporte une première chronologie que nous vous rapportons ici.

Nous sommes jeudi soir à Nice, sur le bord de mer. Le feu d'artifice du 14 juillet s'est achevé. Il fait beau. Ce sont les vacances. Dans quelques minutes, la Promenade des Anglais sera jonchée de corps. Un camion frigorifique approche des lieux. Le véhicule a été loué deux jours plus tôt à Saint-Laurent-du-Var, une localité non loin de Nice. À son bord, un trentenaire franco-tunisien dont les empreintes se trouvent au fichier national des empreintes digitales. Il est seul à bord du camion blanc qu'un journaliste surnommera plus tard "le camion de la mort".

Selon le journal anglais Daily Mail, l'homme et son camion étaient parqués sur les lieux du drame neuf heures avant l'attaque. Voyant que cet homme était longuement stationné au même endroit, des policiers l'auraient questionné sur sa présence. "Je vends des crèmes glacées", aurait répondu le terroriste, justifiant ainsi la présence de son camion frigorifique. Les policiers n'auraient pas procédé à un contrôle du véhicule.

Le camion entre dans la Promenade des Anglais, le lieu symbolique et le plus touristique de la station balnéaire de la Côte d'Azur. Le feu d'artifice du 14 juillet, la fête nationale française, s'est achevé. Devant le camion, la route est barrée. Cela ne l'arrête pas, il oblique sur le trottoir. Commence alors son entreprise de la mort sur 1,7 km, percutant hommes, femmes, enfants, à même le trottoir.

La chasse au camion commence, menée par trois agents de police. Ceux-ci courent sur 200 mètres derrière le camion. Celui-ci, gêné par une pergola se trouvant sur le trottoir, repasse sur la chaussée, au niveau du Palais de la Méditerranée. À cet endroit, il y a encore plus de monde. C'est là qu'il y aura le plus de morts aussi.

Un premier événement incroyable se produit alors. Un motard a tenté de neutraliser le forcené (voir les images). "Un motard roulait derrière le camion et a essayé de le dépasser et a même essayé d'ouvrir la portière côté conducteur du camion", a expliqué M. Gutjahr, un journaliste allemand, qui a également tourné une vidéo avec son smartphone, utilisée par la chaîne publique allemande ARD (voir les images). "Mais il a chuté et il est passé sous les roues du camion", a-t-il observé.

Vient ensuite la confrontation par armes à feu interposées avec la police. L'intervention des forces de l'ordre aurait été facilitée par un second héros, cité par le député Eric Ciotti, et dont l'acte de bravoure a été décrit par un témoin. "Je vois ce camion blanc s’immobiliser à 20 mètres de nous. Un passant, je pense, essaie d’ouvrir la porte et le chauffeur sort à ce moment-là un pistolet. J’étais assez près pour voir l’arme en question. Le passant essaie de sauter sur la cabine pour lui arracher l’arme des mains", raconte Majid sur le site d'actualité 20minutes.fr. "Le forcené avait son pistolet et n’arrivait pas à tirer. Il essayait d’échapper à cet homme qui lui sautait dessus et de tirer en même temps", dit-il encore. Ensuite, les policiers parviendront à abattre l'homme.

"J'ai vu deux policiers tirer sur le camion", a précisé le témoin M. Gutjahr. "Et là le chauffeur du camion a mis les gaz, le camion a roulé vite, il a accéléré et il a foncé dans la foule en zigzag. Ensuite il y a eu 15 à 20 secondes de tirs de plusieurs armes", a-t-il poursuivi. Ce dont il a été témoin a duré en tout "60 secondes pas plus, du début à la fin", a-t-il conclu, précisant être ensuite descendu dans la rue.

À l'intérieur du camion, les papiers d'identité du terroriste ont révélé qu'il était d'ici, de Nice. Il habitait les quartiers nord.

"Je n'oublierai pas le regard de cette policière qui a intercepté le tueur", a indiqué le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti. Comme le président de région Christian Estrosi, il a tenu à rendre hommage aux policiers intervenus ce soir-là, alors que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, s'est rendu immédiatement sur place pour coordonner le dispositif de sécurité.

Les papiers d'identité de cet homme, connu uniquement pour des faits de violences mais pas pour radicalisation, avaient été retrouvés dans le véhicule. Une perquisition a été menée à son domicile niçois en présence de policiers d'élite Raid lourdement armés, selon une voisine.


 

Vos commentaires