En ce moment
 
 

"N'ayez pas peur", lance Marine Le Pen avant le second tour des régionales

 
 

Marine Le Pen a appelé jeudi soir les Français, lors d'un meeting national à Paris, à ne "pas avoir peur" en choisissant son parti pour le second tour des régionales, lors duquel le FN espère conquérir ses premières régions.

"Face à ce déferlement classique dans les régimes totalitaires, n'ayez pas peur ! Ne vous laissez pas infantiliser ! Ne doutez pas et ne vous démobilisez pas ! Le soleil du renouveau se lève...", a-t-elle lancé devant un millier de personnes selon le FN.

"En quoi serait-il si inconvenant qu'en démocratie, le premier parti d'un pays ne puisse être représenté dans les assemblées nationales ou locales, n'est-il pas scandaleux qu'un tiers des Français soient considérés comme des sous citoyens ? Nous n'acceptons pas ce terrorisme intellectuel, ils ne nous feront pas céder", a insisté la patronne du parti d'extrême droite, en présence de la plupart des têtes de liste du parti à l'élection, tous qualifiés pour le second tour.

Dans un discours d'une demi-heure, elle a estimé que "les listes nationales sont soumises à un pilonnage médiatique insensé qui est une véritable campagne d'Etat contre les opposants (...), orchestrée depuis les palais de la République, servie par les lapidateurs du système", a-t-elle affirmé, s'en prenant à Pierre Gattaz, à Philippe Martinez, Dany Boon, Bruno Bonduelle, sans jamais les citer.

"Dimanche (...), le plafond de verre qui s'était fissuré lors des européennes et départementales a très largement cédé. Six millions de voix dans une élection locale, le FN en tête dans six régions, à égalité dans une septième, ce n'était jamais arrivé", a souligné la fille de Jean-Marie Le Pen.

Ignorant pratiquement François Hollande, elle a en revanche attaqué Manuel Valls, "matamore de sous-préfecture et accessoirement Premier ministre qui s'est autopromu au rang de directeur de campagne de l'UMP", et s'est demandée concernant Nicolas Sarkozy si "son aventure qui devait voir son triomphe ne scelle sa mise à l'écart définitive."

"Même s'il reste un second tour et que rien n'est acquis", a mis en garde Marine Le Pen, "nous savons que le mouvement de basculement est enclenché."

-- Le "vivre en paix" plutôt que le "vivre ensemble" --

Le FN a dominé dimanche le premier tour avec d'impressionnants scores en Nord-Pas de Calais-Picardie et en Paca (plus de 40% des voix), mais l'entre-deux-tours est difficile: dans ces deux régions, les candidats PS se sont désistés au profit des Républicains Xavier Bertrand et Christian Estrosi. Une situation "plus compliquée", a-t-elle résumé dimanche soir.

Un dirigeant FN le concède: "Ce sont deux duels très difficiles, et je ne parle pas des sondages" dévoilés mercredi et jeudi donnant les deux candidates de la famille Le Pen battues. "Ca reste jouable, mais face à la droite, c'est difficile", d'après lui.

Les départementales de mars l'ont prouvé: sur 538 duels de second tour droite-FN, selon les données du Monde... 535 victoires de la droite. Mais le FN compte sur ses deux "locomotives" Le Pen pour renverser la vapeur.

Pour plusieurs dirigeants FN interrogés par l'AFP, c'est vers le Grand Est et Florian Philippot qu'il faut chercher la meilleure chance de succès frontiste, même si jeudi un sondage l'a toutefois donné perdant de deux points, à 41% contre 43% pour Philippe Richert, candidat union de la droite..

Outre cette région, les régions les plus gagnables sont "peut-être celles qui ne sont pas sous les feux de la rampe", estime un membre du bureau exécutif, plaçant un billet sur la région Bourgogne-Franche-Comté, où Sophie Montel, candidate FN, a devancé ses deux rivaux de 7 à 8 points.

Au final, résume-t-on, "c'est tout ou rien, ça peut être trois régions, ça peut être zéro."

Une hypothèse que n'a pas exclue Marine Le Pen dans Le Figaro mardi, menaçant déjà d'une "vengeance" des électeurs à la présidentielle si aucune région ne tombait dans l'escarcelle frontiste.

Wallerand de Saint Just, tête de liste FN en Île-de-France, a lui été distancé au premier tour. Il a tout de même chauffé la salle Wagram (XVIIe) en brocardant le "multiculturalisme" et en opposant le "vivre en paix" au "vivre ensemble" prôné notamment par ses adversaires.


 

Vos commentaires