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90 secondes pour comprendre ce que vont devenir les migrants de Calais, expulsés ce soir à 22h

90 secondes pour comprendre ce que vont devenir les migrants de Calais, expulsés ce soir à 22h
 
 

Ce matin dans sa rubrique 90 secondes pour comprendre sur Bel RTL, Frédéric Moray est revenu sur la situation des migrants actuellement dans la "jungle" de Calais. "C’est aujourd’hui à 20 h qu’expire le délai accordé aux migrants pour trouver une alternative à leur campement de fortune. Que peuvent-ils devenir ?"

L’arrêté préfectoral qui prévoit l’évacuation de ce gigantesque camp de migrants qu'est la "jungle" prend fin ce soir. Et pour bien comprendre la situation, il faut replanter le décor. La jungle c’est l’équivalent 40 terrains de football envahit de constructions de fortune… Donc en gros une construction, c’est une petite structure en bois, recouverte de couverture et d’une bâche en plastique. Le tout planté dans un immense terrain de boue, derrière les dunes, sans eau potable ou courante, sans sanitaire décent, sans électricité.

Ils ont été jusqu’à 4000 habitants et seraient encore 3400 selon les ONG sur place ; 800 selon les autorités.


Le décor est donc un bidonville. C’est plutôt bien de s’en débarrasser...

Evidemment et en alternative, juste à côté du campement, le gouvernement propose depuis plusieurs semaines des logements dans des containers métalliques. Les habitants sont plus à l’abri, du vent, de la pluie, du froid et reçoivent un vrai lit. C’est donc une vraie solution qui est proposée par le gouvernement.


Pourquoi les migrants n’en veulent pas ?

Parce que, derrière ce panorama presqu’idyllique, il y a la réalité. La réalité, c’est que ces containers ne peuvent accueillir que 1500 personnes. La réalité, c’est aussi que ces préfabriqués n’offrent pas plus de commodités que la jungle, pas d’électricité, pas d’eau, pas de sanitaires. La réalité, ce sont ces grillages barbelés qui encerclent ce camp. Pour y entrer il faut montrer patte blanche, il faut donner ses empreintes : bref, se lier à la France et à son parcours d’accueil. Ce que démentent les autorités et ce que refusent les migrants. Leur seul objectif, c’est l’Angleterre, la céleste, l’Eldorado, là où ils ont pour la plupart de la famille.


Quelles sont leurs solutions alternatives ?

Abandonner leurs rêves et accepter une autre réalité: l’Angleterre ne veut pas d’eux. La raison devrait les pousser à accepter de s’inscrire comme demandeurs d’asile en France. Mais peu sont prêts à ça. Pour la plupart ce sera la fuite. Et donc, effectivement, la concentration de la jungle va disparaître. Mais toutes ces personnes vont se disperser et devoir survivre sans l’aide précieuse des ONG. ONG qui craignent le pire, notamment pour les femmes et les mineurs condamnés à vivre dans des squattes aux conditions souvent bien pire que la jungle.


 

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