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"Vous n'aurez pas ma haine": l'émouvant message d'Antoine qui a perdu sa femme dans les attentats de Paris

"Vous n'aurez pas ma haine": l'émouvant message d'Antoine qui a perdu sa femme dans les attentats de Paris
 
 

Antoine Leiris a perdu sa femme dans les attentats de Paris vendredi soir. Elle était au concert des Eagles of Death Metal au Bataclan et a été tuée par les assaillants. Hélène avait 35 ans, était maquilleuse-coiffeuse à Paris et travaillait dans la mode ou sur des tournages et maman d’un petit garçon de 17 mois.

Malgré la douleur, Antoine ne veut pas répondre à la haine des assaillants du Bataclan par la colère. Il leur a adressé un message très émouvant sur Facebook qui a déjà été partagé de nombreuses fois :


“Vous n’aurez pas ma haine”

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils, mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant, mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus."

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