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"Cher Daech, moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre": l'incroyable lettre d'un jeune Toulousain qui a perdu sa cousine dans les attentats

"Cher Daech, moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre": l'incroyable lettre d'un jeune Toulousain qui a perdu sa cousine dans les attentats
Capture d'écran du blog de Simon Castéran
 
 

Comme les 50.000 "inscrits" à l'improbable événement Facebook "Partouze géante Place de la République", de nombreux Français revendiquent sur internet, en réponse aux attentats, leur liberté de moeurs, avec souvent une bonne dose d'humour et de provocation. Depuis samedi, les appels à la fête se multiplient comme des actes de résistance, où sont brandies toutes les libertés - musique, alcool, plaisirs amoureux hétérosexuel ou homosexuel et celle de croire en Dieu ou non. Ils étaient ainsi 30.000 mardi à vouloir participer à "Let's play, Paris est toujours une fête". Mode d'emploi: allumer la musique à fond, fenêtre ouverte. 


"Tous au bistrot", "Je suis en terrasse"

L'appel à boire et manger en terrasse, "Tous au Bistrot", s'est décliné sous forme de dizaines d'événements Facebook dans toute la France, avec des slogans qui transforment ce "pot" en acte politique : "parce qu'il faut continuer à vivre", "parce que nous n'avons pas peur", "Montrons leur que nous ne plierons jamais". "Je suis .... en terrasse", affichent simplement d'autres internautes.


"Cher Daech, je te dois un aveu"

C'est dans cet esprit que des dizaines de milliers de personnes ont partagé sur les réseaux sociaux une "lettre à Daech" intitulée "Oui je suis un pervers et un idolâtre", écrite par un Toulousain, Simon Castéran, en hommage à sa cousine, morte dans les attentats. "Cher Daech", écrit-il, "je te dois un aveu : moi aussi, je suis un pervers et un idolâtre. J'aime la vie, le rock, les restaus et, parfois même, regarder un match de foot. Mea culpa, mea maxima culpa. Je suis un Croisé, comme tu dis. Un Croisé de la liberté, de l'amour et de la convivialité". Ma cousine "était une femme libre et heureuse". "Horreur suprême, c'était aussi une intellectuelle, qui aimait son métier de prof de lettres en collège".

"Car oui, chez nous, les femmes ont non seulement le droit d'être éduquées, mais aussi d'enseigner. Tout comme elles ont le droit d'aller où bon leur semble, d'écouter de la musique, de boire de l'alcool et d'aimer qui elles veulent". "Bref, de jouir de cette liberté qui vous fait tant horreur. Et dont Paris, 'la capitale des abominations et de la perversion', dis-tu, s'est fait depuis longtemps la représentante".


"Je t'apprendrai à aimer les femmes (ou les hommes), à penser, à être tolérant"

Autre message qui a fait le tour du web, celui de ce jeune père qui écrit à son fils de un mois: "Je t'apprendrai à aimer les femmes (ou les hommes), à penser, à être tolérant, à être un républicain, un humaniste, à boire, beaucoup, beaucoup trop. Je me lèverai chaque jour de ma vie, pour te faire aimer cette vie, faire de toi leur perverti, un homme sensible et intelligent. Je façonnerai tes armes avec le fer rouge de nos valeurs."


"Ils ont les armes, on les emmerde, on a le champagne"


Les dessinateurs aussi ont apporté leur dose de dérision pour rendre hommage à la liberté. A l'image de la Une de "Charlie Hebdo" où est représenté un homme buvant et dansant, le corps troué de balles d'où jaillit le champagne. Avec ce titre : "Ils ont les armes, on les emmerde, on a le champagne".

Un message repris comme en écho par le dessinateur Joann Sfar: "Amis du monde entier, merci pour vos prières, mais nous n'avons pas besoin de plus de religion. Notre foi va à la musique, les baisers, la vie, au champagne, à la joie".


 

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