Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats suicide du 7 juillet 2005, revendiqués par des sympathisants d'Al-Qaïda, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens.
La piste du "terrorisme islamiste" était privilégiée au lendemain d'une attaque ayant fait quatre morts devant le Parlement britannique à Londres, survenue un an jour pour jour après les meurtriers attentats de Bruxelles.
Une quarantaine de personnes ont également été blessées lorsqu'un homme barbu vêtu de noir a lancé mercredi en début d'après-midi sa voiture contre la foule sur le pont de Westminster, face à Big Ben, avant de poignarder à mort un policier en essayant de pénétrer dans le Parlement.
L'assaillant, qui a agi seul selon les enquêteurs, et dont l'acte n'a pas été revendiqué pour le moment, a ensuite été "abattu par un autre policier", selon le commandant de l'antiterrorisme Mark Rowley.
"Je ne vais pas faire de commentaires sur l'identité de l'assaillant (...), mais nous privilégions la piste du terrorisme islamiste", a déclaré mercredi soir M. Rowley.
L'attaque a entraîné un vent de panique dans le centre de Londres: passants affolés se ruant dans le métro le plus proche, police déployée en masse, Parlement barricadé...
Parmi les blessés figurent trois lycéens français en voyage scolaire, dont deux sont dans un état grave. Deux ressortissants roumains sont également blessés, a annoncé Bucarest, ainsi que cinq touristes sud-coréens, d'après l'agence Yonhap, et un Portugais, selon le gouvernement portugais.
Vêtue de noir, Theresa May a dénoncé mercredi soir un attentat "pervers", lors d'une allocution solennelle devant sa résidence de Downing Street. "Les forces du mal ne nous diviseront pas", a-t-elle lancé, après une réunion interministérielle de crise.
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats suicide du 7 juillet 2005, revendiqués par des sympathisants d'Al-Qaïda, qui avaient fait 56 morts dans les transports en commun londoniens.
'En sang par terre'
Mme May a cependant indiqué que le niveau d'alerte terroriste restait fixé à "grave", le quatrième sur une échelle de cinq, comme depuis août 2014.
Les présidents français François Hollande et américain Donald Trump ont appelé Mme May, et la Tour Eiffel a été éteinte à minuit en hommage. "J'ai parlé à la Première ministre britannique Theresa May pour lui présenter mes condoléances. Elle est forte et se porte très bien", a écrit M. Trump sur Twitter.
La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son soutien à ses "amis britanniques", tandis que le ministre des Affaires étrangères français Jean-Marc Ayrault doit venir à Londres jeudi au chevet des Français blessés.
L'attaque est survenue le jour où la Belgique commémorait les attentats jihadistes qui avaient fait 32 morts à Bruxelles il y a exactement un an.
Elle rappelle les attaques de Nice (France, 84 morts) et Berlin (12 morts), également en 2016, commis en lançant un véhicule contre la foule, et s'inscrit dans un contexte de risque élevé d'attentats en Europe, notamment des jihadistes de l'Etat islamique (EI).
Selon le commandant Rowley, l'assaillant a d'abord renversé plusieurs piétons, dont trois policiers, sur le pont. Au moins deux personnes y sont mortes et plus d'une dizaine ont été soignées sur place, selon les secours. Une femme ayant sauté dans la Tamise pour échapper au véhicule a été repêchée grièvement blessée.
Après avoir embouti son SUV gris contre des grilles du palais de Westminster, peu après la sortie du pont, l'assaillant s'est rué vers une entrée du Parlement toute proche, avant de poignarder un policier, a ajouté M. Rowley.
La police a tiré sur lui alors qu'il essayait d'attaquer un deuxième agent.
Des images montrent le député conservateur Tobias Ellwood, qui a perdu son frère dans un attentat à Bali (Indonésie) en 2002, pratiquer en vain un massage cardiaque sur le policier, un père de famille de 48 ans mortellement blessé.
'C'était la panique'
"Nous étions en train de prendre des photos de Big Ben lorsque tout le monde s'est mis à courir, nous avons vu un homme d'une quarantaine d'années portant un couteau d'environ 20 centimètres. Ensuite on a entendu trois coups de feu. Nous avons traversé la rue et on a vu l'homme en sang par terre", a raconté Jayne Wilkinson à l'agence britannique Press Association.
"J'ai vu trois corps allongés sur le sol et énormément de policiers. C'était terrifiant", a déclaré à l'AFP Jack Hutchinson, 16 ans, un touriste américain resté coincé trois heures sur la grande roue du London Eye, à l'autre bout du pont.
Les députés ont été confinés à l'intérieur du Parlement et dans Westminster Abbey, toute proche, avant de pouvoir sortir dans la soirée. "C'était la panique", a raconté la députée britannique travailliste Mary Creagh.
Theresa May a quitté à grande vitesse le Parlement, où elle s'était exprimée devant les députés, à bord de sa voiture officielle.
Au Parlement écossais à Édimbourg, les débats sur un référendum d'indépendance ont été suspendus sine die.
Londres avait été épargnée ces dernières années par les attentats de grande ampleur. Scotland Yard avait cependant annoncé début mars que les services de sécurité britanniques avaient déjoué 13 tentatives d'attentats depuis juin 2013.
Les journaux britanniques titraient tous jeudi sur l'attentat, qualifié d'"attaque contre la démocratie" par le tabloïd (gauche) Daily Mirror.
"Les Londoniens ne se laisseront pas intimider par le terrorisme", a lancé le maire de Londres Sadiq Khan.
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