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Pénurie de main-d’œuvre en Allemagne: presque tous les patrons prêts à engager des migrants

Pénurie de main-d’œuvre en Allemagne: presque tous les patrons prêts à engager des migrants
 
 

Dans le Bel RTL éco de ce mercredi, Bruno Wattenbergh évoque l'intérêt des entreprises allemandes pour employer les réfugiés.

Les entreprises allemandes sont décidément fort intéressées par les réfugiés, ce que confirme un sondage très récent réalisé par EY, ex Ernst & Young. Il révèle que 85% des 3.000 entreprises sondées sont prêtes à recruter des réfugiés.

Les entreprises interrogées par EY sont des "mittelstand", ces fameuses PME allemandes, des entreprises familiales en général, industrielles et surtout d’une taille plus importante que nos PME belges. Ces "middelstand" peuvent facilement compter jusque 3.000 travailleurs. Ces entreprises souffrent en effet d’une pénurie de main-d’œuvre, et ce problème est la première préoccupation d’une entreprise allemande sur deux.

Avec 1,7%, en 2015, la croissance allemande est au plus haut depuis quatre ans, et le gouvernement s'attend à une croissance de 1,8% pour cette année. Quant au chômage allemand, avec 4,6% contre 9,1% en Europe, 7,7% chez nous, il est au plus bas, ce qui veut dire qu’il y a peu de main-d’oeuvre disponible pour aller travailler dans l’industrie. La conséquence étant que 49% des entreprises allemandes sondées expliquent qu’elles perdent du chiffre d’affaire, des parts de marchés parce qu’elles ne trouvent pas de personnel qualifié ou motivé. Et l’étude a chiffré la perte annuelle à près de 46 milliards d’euros. Rien d’étonnant donc à ce que plus de 50% de ces PME allemandes estiment que les réfugiés sont une solution crédible à cette pénurie de main d'œuvre et que 85% se déclarent prêtes à en recruter.

Est-ce un calcul à court terme ou est-ce que le recours à ces réfugiés peut payer aussi sur le long terme ?

C’est tout simplement la seule solution pour l’Allemagne à cause du vieillissement de sa population. Sans apport de travailleurs étrangers, l’Allemagne a calculé que son stock de travailleurs va carrément diminuer dans quelques années et menacer sérieusement le financement de sa sécurité sociale. L’enjeu n’est donc pas uniquement micro-économique, mais également macro-économique. Ce n’est donc pas un hasard si l’Allemagne a déjà accueilli 1,5 million de demandeurs d'asile depuis début 2014. L’étude explique cependant qu’il faudra attendre encore de longues années avant que les réfugiés tout juste arrivés puissent combler les pénuries. Le temps nécessaire à apprendre la langue notamment dans des entreprises allemandes où l’on parle peu l’anglais, et à acquérir les qualifications nécessaires sur un marché du travail très exigeant sur les diplômes.

Les Allemands se donnent les moyens de cette intégration ?

Ils ont voté l’année passée un plan de 6 milliards d’euros, 3 milliards pour les landers, 3 milliards pour le fédéral, et 450.000 nouveaux logements sont prévus.

Du côté des PME, la pénurie est importante dans les secteurs des services, de la construction et des travaux publics et dans le secteur de l'énergie.


 

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