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Occupation d'un parc naturel de l'Oregon: un mort, huit arrestations

 
 

L'occupation illégale depuis trois semaines d'un parc naturel américain en Oregon par des militants armés a pris un tour sanglant mardi lors d'une intervention policière qui a donné lieu à des échanges de tirs faisant un mort, un blessé et huit arrestations.

"Mardi vers 16H25 (00H25 GMT mercredi) le FBI et la police de l'Etat d'Oregon (nord-ouest) ont lancé une opération pour arrêter certains individus liés à l'occupation armée du parc national Malheur", ont annoncé les forces de l'ordre.

"Des coups de feu ont été tirés" et une personne que les policiers cherchaient à arrêter est morte, a ajouté la police.

Les occupants du parc, un groupe disparate d'exploitants agricoles, d'éleveurs anti-gouvernementaux et de partisans des thèses "survivalistes", réclamaient la "restitution" des terres fédérales du parc Malheur "au peuple".

Il n'est pas sûr que ces arrestations aient complètement mis fin à l'occupation du parc: un des militants toujours sur place, Jason Patrick, a ainsi dit au journal local The Oregonian, dans une déclaration alambiquée, que lui et plusieurs autres étaient toujours sur place, "prêts à défendre nos résolutions pacifiques".

La semaine passée une trentaine de personnes, dont des femmes et des enfants, occupaient le parc Malheur, mais on ne sait pas combien occupaient toujours les lieux mercredi.

Le leader du mouvement, Ammon Bundy, âgé de 40 ans et originaire de l'Etat voisin de l'Idaho, et son frère Ryan (43 ans et venant du Nevada) font partie de cinq personnes arrêtées lors d'une opération sur l'autoroute 395, selon un communiqué des polices fédérale (FBI) et locale.

Tous deux sont les fils d'un célèbre militant antigouvernemental, Cliven Bundy, personnage raciste et haut en couleurs qui a déjà affronté les autorités.

D'après la page Facebook de Cliven Bundy, le militant tué serait LaVoy Finicum, sur qui "la police et le FBI ont tiré, l'assassinant de sang-froid".

Ryan Bundy, qui a été légèrement blessé lors de l'affrontement avec la police, a été brièvement hospitalisé avant d'être placé en détention.

- Qui a tiré en premier ? -

Peu après, deux autres personnes ont été arrêtées à Burns, la bourgade la plus proche du parc Malheur, et un huitième militant s'est rendu aux autorités en Arizona, selon la police.

Le FBI a prévu de donner une conférence de presse à 18H30 GMT pour donner des précisions sur les arrestations.

Selon la chaîne CNN, l'incident a débuté lorsque des policiers ont arrêté deux voitures transportant des manifestants lors d'un contrôle routier. Les manifestants ont obtempéré et se seraient rendus, à l'exception de deux d'entre eux, Ryan Bundy et LaVoy Finicum. Des tirs ont éclaté, mais on ignore qui des policiers ou des militants a dégainé en premier.

Le New York Times précise que les militants étaient en route pour une réunion publique dans les environs de Burns, où Ammon Bundy devait faire un discours.

La gouverneur de l'Oregon, la démocrate Kate Brown, a appelé au calme: "Une enquête fédérale est toujours en cours dans le comté de Harney. Je demande votre patience pendant que les autorités poursuivent la résolution rapide et pacifique de ce problème".

L'occupation du parc de Malheur, dans une région retirée et rurale d'Oregon, a commencé le 2 janvier à la suite d'une manifestation de soutien à deux éleveurs locaux, condamnés à des peines de prison pour avoir mis le feu à des terres fédérales.

Ces deux éleveurs, Dwight Hammond et son fils Stephen, se sont rendus dans l'établissement carcéral où ils purgent depuis leur peine, et se sont désolidarisés de l'occupation du parc Malheur.

Les autorités d'Oregon avaient exprimé leur impatience alors que l'occupation, provenant d'étrangers à la région, se prolongeait. Beaucoup pariaient sur un épuisement du mouvement, mais les Bundy et leurs acolytes n'ont donné aucun signe de vouloir quitter "pacifiquement" le parc comme les y appelaient les forces de l'ordre et de nombreux résidents.

L'association des éleveurs d'Oregon et des représentants des tribus amérindiennes locales, notamment, ont fustigé les méthodes radicales des occupants, qui ont par exemple démonté des clôtures du parc, fouillé des documents fédéraux, utilisé des objets conservés dans le parc, qui a dû rester fermé depuis trois semaines.


 

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