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Suspension du prononcé pour un violeur à Gand: "Un viol sans brutalité, ça n'existe pas"

Suspension du prononcé pour un violeur à Gand: "Un viol sans brutalité, ça n'existe pas"
 
 

Ce midi sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et ses chroniqueurs sont revenus sur un affaire qui a secoué la Flandre la semaine dernière: la suspension du prononcé d'un homme accusé de viol et qui avait reconnu les faits.

Dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche, Christophe Deborsu et les chroniqueurs commentent une décision de justice interpellante. Mercredi, un animateur radio d'une trentaine d'années était jugé à Gand pour viol et a obtenu une suspension du prononcé, n'écopant d'aucune peine, sauf une indemnisation de 4.500 euros à verser à la victime. Il n'avait pas nié les faits, qui s'étaient produits fin 2014. Le tribunal a jugé qu'il "ne s'est pas agi d'un viol avec brutalité" et que l'homme aurait "mal interprété les signaux émis par la victime", selon les motivations du président du tribunal. Le ministère public a toutefois interjeté appel. "Moi j’ai envie de me mettre à la place de toutes ces femmes qui effectivement ont pu embrasser quelqu’un, mais embrasser ce n’est pas pour ça qu’on a envie de faire l’amour ou même avoir un one shot ou tout ce qu’on veut", a réagi la journaliste Emmanuelle Praet.


"Rien n’est jamais blanc ou noir, tout et blanc et noir"

L’expert en communication, Alain Raviart, a de son côté avancé qu’il était difficile de donner son opinion si on n’a pas assisté au procès. "J’ai assisté à de nombreux procès, que ce soit aux assises ou en correctionnelle, et rien n’est jamais blanc ou noir, tout et blanc et noir et donc je ne veux pas tomber dans une analyse comme ça très confortable. C’est d’ailleurs le sublime de la justice humaine, c’est qu’un tribunal à un moment, des magistrats doivent faire en fonction aussi de notions qu’on a tendance à oublier qui sont des notions de circonstance."


 "Le taux de récidive des violeurs à la sortie de prison est de 90%"

"Ça n’a pas d’importance que j’aie été au procès ou pas, c’est des questions de principe. Le taux de récidive des violeurs à la sortie de prison est de 90%. Ici le message envoyé par ce juge il est doublement insupportable. D’abord la suspension du prononcé ce n’est pas un acquittement, c’est quelque part l’impunité pour le violeur. Deux, on envoie un message en forme de passeport pour les futurs violeurs, parce que la victime a été violée et en plus de ça, on lui renvoie l’idée quelque part que c’est de sa faute, que la victime a provoqué le viol"
, a avancé Michel Henrion.


"Le principe même du viol en soi, c’est un crime"

Notre journaliste Christophe Giltay a conclu en indiquant qui le concept de viol sans brutalité était étrange. "Il y a une chose qui est simple, est-ce qu’il a bien été dit viol sans violence ? Donc on reconnaît qu’il y a viol. Un viol c’est un crime. Ça n’existe pas un viol sans brutalité. Le principe même du viol en soi, c’est un crime. Ou alors un délit selon les lois du pays, mais de toute façon c’est condamnable, ça n’existe pas un viol sans brutalité."

Sur le plateau de l’émission De Zevende Dag de la VRT, le ministre de la Justice Koen Geens a évoqué dimanche la possibilité d'une modification de la loi afin de rendre impossible la suspension du prononcé envers une personne poursuivie pour viol. "Je ne dis pas qu'on va le faire, je dis seulement: 'il faut en discuter'. Je vais demander à ma (sic) commission de la justice (de la Chambre) de réfléchir".


 

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