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Une journée dans une unité Covid des soins intensifs: Myriam dévoile sa "plus grande hantise"

 
 

Un comité de concertation a lieu ce mercredi. Parmi les sujets au centre de l'attention: la situation dans les hôpitaux. D'ici vendredi, ils doivent à nouveau passer en phase 1B, autrement dit réserver la moitié de leurs lits en soins intensifs aux patients Covid. L'une de nos équipes s'est immergée dans l'une de ces unités à la Clinique Saint-Pierre à Ottignies, aux côtés des malades et des soignants.

Sandrine Pirson, l'infirmière en chef, emmène notre équipe dans l'unité Covid des soins intensifs de la Clinique Saint-Pierre à Ottignies. C'est là que des patients luttent pour s'en sortir.

En ce moment, quatre cas covid occupent cet espace confiné. "Aujourd'hui, on a la chance d'avoir deux infirmiers pour quatre patients, mais les jours précédents c'était une infirmière pour quatre", indique Sandrine.

Je regrette quand même

Nous rencontrons Carlo, patient dans la section Covid des soins intensifs depuis lundi. "Je parviens à respirer, mais c'est quand même très difficile", précise-t-il.

Carlo n'est pas vacciné, tout comme les trois autres patients soignés dans l’unité au moment de notre visite. "Comme j'ai toujours été assez costaud, je n'ai jamais eu peur de quoi que ce soit, j'avais décidé de postposer le maximum cette vaccination. Je regrette quand même, je regrette", confie le patient.

Une charge de travail de plus en plus lourde

Aurélie Noé passe d’une chambre à l’autre. Comme d’autres de ses collègues, l’infirmière confie son désarroi face à la hausse des hospitalisations Covid conjuguée au manque de personnel. "Moi personnellement, je vois mon travail petit à petit, jour par jour, et pas les semaines en entier, parce que sinon on se dit 'comment on tient le coup?'", nous dit-elle.

Ça c'est notre plus grande hantise

Aux soins intensifs, les lits viennent à manquer. La directrice du département infirmier de la clinique nous emmène jusqu'à la chambre 7, "qui est une chambre munie d'un sas, et c'est la seule chambre disponible", lance Myriam Seront en ouvrant la porte. La gestion des places disponibles est un casse-tête pour le service. "C'est le premier patient qui nécessitera d'être hospitalisé dans ce lit-là qui prendra la place. Après il faudra être ingénieux", précise Myriam Seront.

De l’ingéniosité, il en faut d’autant plus avec l'obligation, pour vendredi, de réserver ici sept places pour les cas Covid au lieu de quatre pour l’instant. "Non, ça ne va pas aller. Notre plus grande crainte, c'est de devoir encore monter en puissance et de devoir recréer des lits supplémentaires dans une infrastructure qui ne sera pas adaptée, notre salle de réveil par exemple. Ça c'est notre plus grande hantise", réagit Myriam Seront.

C'est vrai qu'ici, ça devient lourd

Aux soins intensifs, la crainte de manquer de bras face à un afflux de malades est dans tous les esprits. La colère aussi, face à des patients qui, la plupart du temps, ne sont pas vaccinés. "D'office, on est énervé parce qu'on est humain, mais ce n'est pas pour ça qu'on va moins bien soigner la personne ou être désagréable avec elle. Mais c'est vrai qu'ici, ça devient lourd", confie Aurélie, l'une des infirmières.

Comment gérer les nouvelles normes d’accueil des patients Covid? À la clinique Saint-Pierre, une réunion se penchera ce mercredi sur la question.


 

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