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Serait-il utile d'interdire l'alcool pour éviter les conséquences parfois catastrophiques qu'il engendre ?

 
 

Serait-il utile d'interdire l'alcool pour éviter les conséquences parfois catastrophiques qu'il engendre ? C’est l’une des questions de notre grande enquête RTL-iVOX sur les Belges et l'alcool. Et une chose est sûre, ce genre de mesures ne semble pas décourager les Belges. Céline Gransart et Emmanuel Tallarico ont tenté de comprendre pourquoi.

La consommation d’alcool fait l’objet de mesures de plus en plus répressives. Exemple : le taux d’alcoolémie autorisé pour prendre le volant. Il est passé en 1995 à 0,5 gramme d’alcool par litre de sang alors qu’il était à 0,8 en 1975 et même à 1,5 en 1958.

"Ici, la limite est moindre et pourtant on accepte encore trop facilement de servir quelqu’un qui a déjà bu"

Mais même si le nombre d’accidents a diminué au fil des décennies, le durcissement de la loi n’a pas suffi à changer les mentalités. "On constate que dans des pays, comme la grande Bretagne, où le taux est plus élevé en Belgique, 0,8, la norme sociale, fait qu’il est totalement inconcevable dans ces pays de reprendre le volant sous l’influence de l’alcool. Ici, la limite est moindre et pourtant on accepte encore trop facilement de servir quelqu’un qui a déjà bu. On a même tendance à en rigoler", a fait remarquer Benoît Godard, porte-parole de l’Institut Belge pour la Sécurité Routière, au micro de Céline Gransart pour le RTLinfo 13H.

"C’est un produit qui est extrêmement important dans notre culture"

Plus de contrôles routiers, moins de tolérance au travail et même une augmentation des prix via les accises, rien ne semble décourager le Belge de consommer de l’alcool, ce créateur de lien social très valorisé dans notre société. "C’est un produit qui est extrêmement important dans notre culture où, justement, on a des tas d’inhibitions qui nous empêchent comme ça d’aller vers l’autre, de discuter, de prendre la parole, tout ça, c’est compliqué pour beaucoup de personnes dans notre société problème dans notre société et l’alcool a un rôle important par rapport à ça. L’interdit de l’alcool ça a été essayé aux États-Unis dans les années 20 et 30 lors de ce que l’on appelle la grande prohibition et ça a créé énormément de problèmes de santé publique et les gens n’ont absolument pas arrêté de consommer de l’alcool", a commenté Antoine Boucher, porte-parole d’Infor-Drogues.

"C’est l’éternel fantasme de la répression qui va régler tous les problèmes"

Selon notre sondage RTL IVOX, près de 60 % des personnes interrogées estiment qu’il faut interdire la consommation d’alcool au moins de 18 ans. 35% sont contre. "C’est l’éternel fantasme de la répression qui va régler tous les problèmes. Non, l’alcool c’est notre drogue culturelle, on le trouve partout tout le temps, donc non ça ne va pas améliorer les choses", a avancé Martin de Duve, directeur d’Univers Santé.

Au lieu d’interdire, Univers Santé et Infor Drogue plaident plutôt pour la prévention et l’éducation des consommateurs tous âges confondus.


 

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