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Des téléphones fixes installés dans les cellules des prisons du pays: "Le mental est beaucoup plus calme, on est moins agressifs"

 
 

L'ensemble des prisons du pays équipe les cellules de téléphones fixes. Le but est de mieux connecter les détenus au monde extérieur mais aussi de faciliter le travail des agents pénitentiaires. A la prison de Jamioulx, près de Charleroi, les combinés sont installés depuis une semaine, comme a pu le constater une équipe de RTL INFO.

Jean (prénom d'emprunt) est à la prison de Jamioulx depuis 1 an et demi. Il lui reste 3 ans à purger. L'installation du téléphone dans sa cellule lui permet d'envisager plus sereinement la suite. "Pendant trois années, je crois que le téléphone va m'être bénéfique, au niveau de ma relation, qui sera beaucoup plus simple avec ma compagne. Il faut savoir qu'un relation à distance, c'est pas facile. Et voilà, pour la famille, pour tout, il y a des gens qui ont des parents qui sont malades, ils aiment bien savoir, prendre des nouvelles, ça apporte aussi un réconfort au détenu", estime-t-il.

Avant, le temps d'appel était limité à 15 minutes

Désormais, les détenus peuvent appeler 24 heures sur 24, autant de temps qu'ils le souhaitent, pour 0,11€ la minute. C'est un changement non négligeable, avant cela, le coût était beaucoup plus élevé: 0,28€ la minute pour les fixes, 0,77€ pour les GSM. Le temps d'appel était limité à 15 minutes, et surtout, il fallait s'organiser entre détenus et avec les gardiens.

"On est moins agressifs"

Pour JC, le téléphone dans la cellule est bénéfique pour l'ambiance générale: "Ça fait quand même du bien, le mental est beaucoup plus calme. On est moins agressifs. Parce que quand vous êtes en cellule, vous sonnez, vous avez le droit d'aller au téléphone une fois par jour, vous devez mettre l'heure, il y a 61 détenus dans la section ici, tout le monde voudrait bien aller après 19 heures, parce que c'est moins cher".


Le lien social affecté?

Cette installation facilite également le travail des agents pénitentiaires, qui ne doivent plus gérer ces mouvements de détenus au quotidien. Mais certains craignent tout de même de perdre quelque peu le lien social. "Quand un coup de fil se passait mal, quand il revenait en cellule, on pouvait le constater. S'il avait mal vécu son appel téléphonique, on pouvait savoir que le détenu n'allait pas très bien. Ici, le souci, c'est qu'en cellule, une fois que la porte sera fermée, il pourra téléphoner à qui il veut, quand il veut, mais si les nouvelles ne sont pas bonnes, nous derrière dans le couloir on ne pourra jamais savoir ce qui se passe réellement", explique Benoît Bernimont, agent pénitentiaire à la prison de Jamioulx.


"En aucun cas, il ne s'agit d'enregistrements de conversations"

Dans la pratique, les appels ne sont pas plus contrôlés qu'auparavant. Seul un enregistrement d'un numéro d'appel et de leur durée est effectué. "Cela peut être conservé pendant un certain temps. En aucun cas, il ne s'agit d'enregistrements de conversations, ce cas-là n'est prévu que dans la procédure judiciaire, sur ordonnance de magistrat et contrôlé par la cour d'appel", explique Laurence Dufrasne, directrice adjointe de la prison de Jamioulx.

La prison d'Hasselt a également équipé toutes ses cellules de téléphones la semaine dernière. Ce dispositif est déjà présent dans les établissements plus récents, comme à Marche-en-Famenne ou Leuze-en-Hainaut.


 

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