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Les militaires dans nos rues sont épuisés: du personnel administratif appelé en renfort

Les militaires dans nos rues sont épuisés: du personnel administratif appelé en renfort
 
 

Depuis un mois, la Belgique vit en niveau de menace terroriste 3, sans compter les cinq jours de niveau 4 à Bruxelles à la fin du mois de novembre. Les militaires chargés de surveiller les rues sont épuisés. A ce rythme-là, ils ne tiendront pas plus de deux mois, selon les syndicats.

De nombreux militaires sont en mission de protection dans les rues belges depuis les attentats de Paris. En plus des cinq jours de niveau de menace terroriste 4, le pays entier est en niveau 3 depuis un mois. Cela signifie que la situation est jugée "grave" car "il apparaît que la menace à l'égard de la personne, du groupement ou de l'événement qui fait l'objet de l'analyse est possible et vraisemblable."

Plus concrètement, cela veut dire qu'il y a un renforcement des patrouilles de police et des commissariats, une surveillance accrue de certains bâtiments car la Belgique reste sur ses gardes. L'engagement de militaires doit permettre à la police de se concentrer de manière optimale sur ses missions policières, dans le contexte d'un niveau 3 de menace.


"Dans les faits c'est totalement inutile"

"Quand on demande à un bourgmestre d'augmenter la sécurité autour d'un Palais de justice ou d'une centrale nucléaire, il faut qu'il trouve du personnel. Il n'en a pas, donc il demande l'aide de l'armée et elle doit fournir 15,20 ou 30 personnes. Qu'est-ce qui va se passer avec les marchés de Noël? Est-ce que on va encore demander des militaires et remonter à 1200 personnes dans les rues? Politiquement, c'est un choix très délicat de dire: "Retirons ces militaires!". Si il arrive quelque chose, on dira: "Voilà, c'est parce qu'il n'y en avait pas". Ça ne change rien finalement qu'ils soient là ou pas. Mais le sentiment de sécurité fait que leur présence rassure la population, mais dans les faits c'est totalement inutile", a détaillé Patrick Descy, secrétaire permanent du syndicat socialiste CGSP Défense au micro de Bernard Lobet pour Bel RTL.


Un militaire coûte 150 euros par jour

Un militaire en mission de protection dans la rue coûte 150 euros par jour. Au plus fort du niveau de menace 4, à savoir le 26 novembre dernier, il y a eu jusqu’à 1248 militaires dans les rues en Belgique. Plusieurs centaines de militaires sont encore présents à des endroits stratégiques comme les ambassades. Selon les estimations, le SPF Intérieur devrait payer 15 millions d’euros à la Défense pour les missions de l'année 2015.


Les militaires sont épuisés

Au-delà de l'aspect financier, le facteur humain entre en jeu car ces mesures risquent d'être difficiles à maintenir dans le temps. Les syndicats estiment qu’on ne pourra pas fournir les effectifs nécessaires plus de deux mois car les militaires sont épuisés. "La police est toujours en insuffisance pour assurer ses missions, donc les militaires qui sont dans la rue sont "rappelables" pendant les congés de fin d'année. Aujourd'hui, les opérations d'entraînements ont été suspendues pour pouvoir fournir du personnel. Donc on ne peut pas tenir comme ça plus de deux mois", a précisé Patrick Descy.


Le personnel administratif pour remplacer les militaires

Mobilisés pendant les congés de fin d'année, il sera donc possible de rappeler les militaires à ce moment-là. Certains logisticiens ou administratifs pourraient monter de garde en cas de manque de personnel. Ils pourraient également intervenir pour que les militaires en mission dans la rue puissent se reposer. "Par manque de personnel, on est en train d'aller puiser dans le personnel logisticien et administratif pour pouvoir remplacer ces gens dans la rue", a ajouté le secrétaire permanent du syndicat socialiste CGSP défense. Les chasseurs et les paras seront remplacés début janvier par d'autres militaires.



 

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