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Routiers et agriculteurs face à la taxe kilométrique: des barrages sont levés, d'autres vont au finish

  • Le point à propos des barrages des transporteurs sur les routes belges

  • Gros bouchons sur les routes belges suite aux barrages des transporteurs

  • Un barrage installé à Froyennes par les routiers opposés à la taxe au km

 
 
 

Des camionneurs et des sociétés de transport se mobilisent de façon indépendante et sans coordination avec les syndicats ce lundi matin. Certains agriculteurs, également concernés par la taxe kilométrique, les rejoignent dans leurs actions. Des barrages filtrants sont installés à plusieurs endroits depuis hier soir et pour ce lundi soir, les camionneurs prévoient d'empêcher tout camion étranger d'entrer sur le territoire belge.

Nouvelle action des transporteurs routiers ce matin. Dès 6h, la situation était déjà compliquée sur les autoroutes E429 et E411. Vous étiez plusieurs à nous signaler des barrages filtrants via notre bouton orange Alertez-nous.

"Habitant à Habay-La-Neuve, je viens vous signaler un barrage filtrant au carrefour de l'Avenue de la Gare avec la rue de Neufchâteau vers l'autoroute à Habay-La-Neuve. Cela est dû à la taxe kilométrique pour les camions", nous informait ainsi Anastasia à 6h15. "Entrée de Tournai à Froyennes bloqué par des camions, aussi bien dans le sens Pecq-Tournai que Tournai-Pecq", nous renseignait pour sa part Brison à la même heure.


Une nouvelle rencontre avec le ministre Lacroix

Comme vendredi dernier, quatre patrons d'entreprise de transport ont été reçus par le ministre wallon du budget (Christophe Lacroix) pendant deux heures, ce lundi matin.

Ces patrons ont parlé au ministre des nombreux bugs rencontrés depuis vendredi avec le fameux boitier qui sert à calculer la taxe kilométrique. Ils ont également demandé au ministre de sortir les routes nationales du réseau payant.

Le ministre promet de "réfléchir à ces demandes", sans s'engager. Il dit qu'il réfléchit également à une aide économique avec le ministre Marcourt, pour venir en aide à ce secteur confronté à une nouvelle taxe.

Mais il condamne les actions de blocage. "Il faut respecter nos concitoyens. Nous sommes en niveau d'alerte 3, nos services de sécurité ont bien d'autres choses à faire. J'ai senti que les transportes que j'ai rencontré étaient à l'écoute de mes propositions, je leur ai demandé de lever les barrages. Nous sommes en phase de négociation, les portes ne sont pas fermées de mon côté", a-t-il déclaré à Christophe Clément dans le RTL info 13h.

LE POINT SUR LES BARRAGES FILTRANTS ET BLOCAGES




Résumé des barrages levés

Nos équipes présentes aux différents lieux de manifestations nous signalent que les barrages sont levés à ces endroits:

  • Spontin
  • Ciney
  • Habay
  • Bastogne


Enfer dans le Hainaut

Barrages filtrants sur la A8/E429 à hauteur de l'échangeur de Froyenne dans les 2 sens de circulation.  En direction de Bruxelles, la circulation est complètement à l'arrêt depuis le poste frontière de Lamain.

Barrages filtrants sur la A8/E429 à hauteur de l'échangeur de Lessines (échangeur 29). Seules les bretelles d'accès et de sortie sont concernées. Accès impossible vers le zoning de Ghislenghien. Prudence, remontée de file de camions sur l'autoroute.

Barrages filtrants dans l'échangeur de Marquain (A8/A17). Les bretelles Courtrai - Bruxelles et Bruxelles - Courtrai sont concernées.

Des barrages filtrants sont également présents sur la N59 dans le rond-point de Lobbes ("au rond point des Bonniers en venant d'Anderlues", nous a expliqué Claude V. qui a pris la photo ci-dessous), à Beaumont au carrefour entre la N40 et la N53, et à Erquelinnes sur la N40 dans le rond-point central, chaussée de Bruxelles à Leuze-en-Hainaut en face de l'entreprise Lutosa, chaussée de Tournai à Froyennes (Tournai), à la rue Terre à Brique à l'entrée du zoning industriel d'Orcq-Marquain, le long de la chaussée de Douai à La Glanerie (Rumes) et à hauteur de la station Q8 à Froyennes (Tournai). A Mouscron, dans la ville, selon la police, les barrages sont sporadiques et s'installent aux points de passage avec la France.

Enfin, des internautes nous signalent un barrage filtrant à Gozée, route de Beaumont vers Thuin, au rond-point de l'Intermarché. Un dernier est installé à Thuin, sur la route Thuin-Anderlues, à hauteur du centre logistique Deli XL.

À Dour, Samuel nous signale un blocage à la sortie de l'autoroute.

Pour les usagers désirant se rendre vers la France (en provenance de Bruxelles), il est vivement conseillé d'emprunter la A16/E42 à hauteur de l'échangeur de Tournai-Kain.

Evitez autant que possible la zone Tournai - Froyenne - Kain (A8 et A17)




ghislenghien

rondpointlobbes


En province de Namur

spontin-E411Notre équipe sur place nous indique que les barrages sur l'E411 à Spontin ont été levés. Les blocages organisés à hauteur de Ciney sont aussi levés. Durant la journée, notre journaliste Sébastien Prophète, sur place pour RTL-TVI, nous a fait parvenir ces photos:


spontinproph

Passage difficile aussi à Ciney sur la N4 à hauteur de l'échangeur avec la N97, à Baillonville (Somme-Leuze) sur la N63, à Philippeville et à Neuville sur la N5 dans les deux sens de circulation.

Pour les usagers désirant se rendre vers le Luxembourg, il est vivement conseillé d'emprunter la E42 vers Liège, puis la A27/E42


En province de Luxembourg


Les barrages sont levés à Bastogne et à Habay. D'après le centre Perex il n'y a plus de blocages en province de Luxembourg.

habay

Dans le Brabant wallon

Du côté du contournement sud de Nivelles, à hauteur de la rue de l'Industrie et du carrefour de Thines (chaussée de Namur) : accès impossible vers le zoning de Nivelles-Sud.


"Nivelles à 7h00: le bordel", explique Calogero via Alertez-nous

camions
"Des camions bloquent le zoning de Nivelles", ce lundi matin (photo envoyée par un automobiliste)

Blocage des frontières à partir de lundi soir, les routiers iront "au finish"

Le collectif de transporteurs routiers qui avait barré certaines routes vendredi annonce vouloir bloquer les camions entrant en Belgique à partir de lundi soir. Il réclame une taxe kilométrique plus équitable et demande une rencontre avec le gouvernement wallon.

Les actions se traduiront par le blocage aux frontières des camions entrant dans le pays à partir de lundi à 22h. Les camions sortant ne seront pas ennuyés. Une bande de circulation sera libre afin de faciliter le passage des automobilistes, explique un communiqué diffusé dimanche soir. "Conscient des problèmes de mobilité des citoyens que leur dernière manifestation a suscitée, le collectif de patrons et de chauffeurs salariés développera des actions moins pénalisantes contre la population tout en pénalisant les véritables responsables de ce chaos qui ne sont autres que les membres de la majorité gouvernementale", peut-on lire dans le communiqué.

Les routiers à l'origine de l'action estiment que la taxe kilométrique entrée en vigueur vendredi pour les poids lourds est une "catastrophe" pour les petites entreprises de transport. Le collectif entend mener des actions "au finish". Ils revendiquent une taxe plus équitable qui puisse être payée par les petits transporteurs. Selon eux, ce n'est pas le cas aujourd'hui, surtout dans un contexte de concurrence avec les transporteurs de l'Europe de l'Est. En clair, les manifestants demandent une réduction de 50% sur la taxe pour les entreprises de moins de 20 camions. Le collectif attend également une rencontre avec le gouvernement wallon. Il ajoute avoir rejoint le syndicat SECOP-ITSRE, une fédération du transport basée à Braives.


Photo de notre cameraman Patrick Lejuste à Tournai


Rencontre entre représentants du secteur et le ministre à 10h

Les représentants du secteur ont rendez-vous avec le ministre Lacroix ce matin à 10h, ils demandent toujours des adaptations, voire une suppression de la taxe kilométrique. Mais certains ont voulu mener des actions dès cette nuit. D’autres blocages sont prévus ce soir. Les agriculteurs se sont joints au mouvement, les coûts de transport de leurs produits vont doubler.

Dès dimanche soir 21h, des tracteurs ont rejoint les camionneurs pour bloquer le poste frontière de Bruly, près de Mariembourg, vers la Belgique. Le poste frontière de Cul-des-Sarts, au sud de Couvin, allaient également être bloqué. Des camions se positionnaient également au poste frontière de Leuze, du côté de Tournai. L'objectif est clair: bloquer l'accès au territoire aux poids-lourds pour faire pression sur le gouvernement. L'action devait durer toute la nuit et se poursuivre ce lundi matin.

Il n'était pas exclu que d'autres postes frontières soient bloqués, mais les camionneurs assuraient qu'il s'agirait de barrages filtrants pour empêcher les poids-lourds d'entrer en Belgique. Selon leurs explications, ils ne souhaitaient pas "gâcher les vacances des voyageurs" qui partaient à l'étranger ou qui revenaient. Les voitures devraient donc pouvoir passer ces barrages.

Ces actions ne sont pas organisées par les syndicats. Une réunion est d'ailleurs prévue ce lundi à 10h entre les représentants syndicaux et le ministre wallon du Buget, Christophe Lacroix. Les syndicats ne souhaitent réagir qu'après la rencontre, selon son résultat.


Pourquoi les agriculteurs rejoignent les actions des camionneurs?

Si les agriculteurs soutiennent activement les chauffeurs dans leur mouvement de grogne, c'est qu'ils vont subir les répercussions de la taxe kilométrique en tant que dommage collatéral. "On vend nos marchandises rendus. Par exemple pour le lait qui est collecté dans les fermes, c'est les producteurs qui paient la collecte. Nous on a des frais de ramassages, donc ils vont augmenter et passer du simple au double", explique Eric Wyngaert, agriculteur, interrogé par Céline Hurner. "Pour les betteraves, avant on avait des sucreries près des fermes donc on allait avec nos tracteurs. Maintenant la sucrerie est à 80 km de la ferme, donc on paie des camions, donc on va payer la taxe", ajoute-t-il.


"C'est nous les pigeons"

Cette taxe kilométrique menace donc un peu plus les exploitations agricoles, alors qu'elles éprouvent déjà des difficultés à tenir le coup. "C'est des coups en plus pour les agriculteurs, et on ne saura pas les relater, puisque ce n'est pas nous qui sommes maîtres du prix de la betterave ou du lait, ni du prix de la viande. On est déjà le couteau sur la gorge, et maintenant on nous met encore des frais en plus pour financer plein de choses avec lesquelles on n'a rien à voir", explique Eric Wyngaert. "C'est nous les pigeons, on est encore une fois les dindons de la farce. À force d'être dindon et d'être plumé, il n'y a plus de plume!", dénonce-t-il.


 

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