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Est-ce que le travailleur gréviste peut prétendre à son salaire ?

Est-ce que le travailleur gréviste peut prétendre à son salaire ?
 
 

Bruno Wattenbergh clarifie quelques questions que l’on se pose sur ces mouvements sociaux qui ne semblent pas prêts de s’arrêter.


Première question, est-ce que le travailleur gréviste peut prétendre à son salaire ?

Non, le travailleur qui s’est absenté du travail pour participer à la grève, n’a pas droit à son salaire, même si ce jour compte pour sa pension.

Par contre, si la grève est reconnue par les syndicats, les travailleurs grévistes peuvent s’adresser à leur organisation syndicale pour obtenir une indemnité de grève. Une indemnité qui varie d’une centrale syndicale à l’autre et se situe autour de 30€ par jour. Un montant qui n’est pas imposable et qui peut augmenter en fonction de la durée de la grève.


Si je suis empêché de travailler, par exemple par un piquet devant mon employeur ?

Dans ce cas, c’est plus compliqué. Le travailleur non gréviste qui ne peut pas commencer à travailler à cause d’un mouvement de grève, n’a théoriquement pas droit à son salaire garanti. Mais il peut prétendre à des allocations de chômage si et seulement si il n’appartient pas à un département en grève ou s’il n’a pas un intérêt à l'aboutissement des revendications des grévistes.


Si j’arrive en retard à cause des grèves ?

Là, cela devient assez détestable, parce que ce travailleur non gréviste, qu’il arrive trop tard ou qu’il ne puisse se rendre au travail, à cause du mouvement de grève, ne pourra pas non plus prétendre à son salaire journalier garanti pour les heures perdues.


Pourquoi ?

La jurisprudence considère que le mouvement de grève étant annoncé via les médias, le travailleur pouvait prendre les mesures nécessaires. La même réponse qui a été faite par la FGTB aux étudiants.

En fait, s’il se passe un événement inattendu, un accident, ou une défaillance de train, quelque chose d’imprévisible, là la rémunération complète est due. Maintenant, en pratique, la plupart des employeurs sont compréhensifs, d’autant plus que le travailleur en question lui, il vient travailler.

L’autre solution, pour éviter toute contestation, c’est de prendre congé.

Petit détail, l’appréciation de la situation peut différer quand le travailleur est bloqué par un piquet de grève à l’entrée d’un zoning. Là, le travailleur a fait l’effort de trouver une solution pour arriver au boulot et il est bloqué par un piquet. La jurisprudence est partagée dans ce cas précis, mais il reste peu probable que le travailleur puisse bénéficier de sa rémunération.

Bref, c’est compliqué et donc, on ne peut que recommander, lorsque c’est possible que les équipes télétravaillent, ce genre de mouvements sociaux favorisent d’ailleurs l’adoption par les entreprises du télétravail, ou encoe que les travailleurs prennent congé pour éviter des discussions … ou bien c’est peut-être l’occasion de découvrir les nombreux espaces de coworking, des solutions qui ne pénalisent ni le travailleur, ni le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise.


 

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