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Des gardiens de prison débarquent ce matin chez Charles Michel: "Une grosse frayeur pour la compagne du Premier ministre et leur enfant"

Des gardiens de prison débarquent ce matin chez Charles Michel: "Une grosse frayeur pour la compagne du Premier ministre et leur enfant"
 
 

Une délégation d'agents pénitentiaires est venue réveiller le Premier ministre ce samedi matin à son domicile à Wavre. Ils sont restés près de deux heures devant la maison, mais n'ont pas pu rencontrer Charles Michel qui se trouve à l'étranger. Le porte-parole du Premier ministre déplore cette action qui aurait "effrayé" sa famille.

Une vingtaine d’agents pénitentiaires des prisons de Namur et Lantin (affiliés à la CSC et à la CGSP) se sont rendus ce samedi matin dès 5h30 devant le domicile privé de Charles Michel à Wavre, dans le Brabant wallon."Nous sommes arrivés sans encombre et sans contrôle de police. Ce qui pour nous était assez étonnant. Nous avons même demandé a une personne qui passait si c’était bien la bonne maison", relate Didier Moutteau, un agent pénitentiaire de la prison de Namur, qui nous a contactés via notre bouton orange Alertez-nous

Trente minutes plus tard, les gardiens ont décidé de sonner à la porte. Leur objectif était de discuter avec le Premier ministre pour lui faire part une nouvelle fois de leurs revendications après une grève qui en est à son 47e jour."Nous voulions simplement lui expliquer notre situation et pourquoi, malgré un protocole signé, nous refusons de rentrer dans les établissements". Ils n’y sont toutefois pas parvenus."Sa femme nous a ouvert. Elle était accompagnée de deux gardes du corps. On nous a dit qu'il était à l'étranger. Mais nous avons un gros doute concernant son absence", confie l'agent pénitentiaire. "Je confirme très clairement que le premier ministre est en déplacement à l’étranger puisqu’il assiste à la réunion du Bilderberg à Dresde en Allemagne", rétorque le porte-parole de Charles Michel.

"La police est arrivée sirène hurlante"

La police locale est ensuite intervenue pour inviter les gardiens à s'en aller. "Au bout d’environ une heure de présence, les policiers sont arrivés sirène hurlante et ont bloqué la rue", assure le gardien de prison. L'identité de deux responsables syndicaux a été prise par les policiers. "Nous avons alors discuté avec eux et nous leur avons dit que nous allions partir."  

Cette action s'est visiblement déroulée dans le calme. "Pas de cris, pas de pétards, ni trompettes. Nous sommes restés dans le calme et la dignité sachant la présence des enfants du ministre", souligne Didier Moutteau. 

Vers 7h30, les agents pénitentiaires ont quitté les lieux pour retourner à leurs piquets de grève respectifs. Alors que le travail reprendra la semaine prochaine à Leuze-en-Hainaut et à Nivelles, les gardiens de plusieurs prisons, notamment à Mons, Lantin, Forest et Namur, ont en effet décidé vendredi de poursuivre leur action entamée fin avril. 

"Cela a créé une grosse frayeur pour la compagne du Premier ministre et leur enfant"

Le porte-parole de Charles Michel déplore cette méthode utilisée par les gardiens. "Cela a créé une grosse frayeur pour la compagne du Premier ministre et leur enfant", regrette Frédéric Cauderlier. "S’ils le souhaitent, comme cela a déjà été indiqué à plusieurs reprises, ils peuvent prendre rendez-vous au cabinet du Premier ministre, et non à son domicile, pour recevoir toutes les explications sur les décisions qui ont été prises après les négociations avec les syndicats", souligne-t-il. 

D'après lui, les discussions avec les gardiens de prison sont de toute façon clôturées. "Comme nous l’avons déjà dit, à ce stade-ci, il n’y a plus rien à négocier sachant que nous avons pris des engagements substantiels: en plus des 480 personnes engagées, nous avons pris l’engagement de rénover certaines prisons et d’en construire des nouvelles, nous avons pris toute une série de mesures pour lutter contre la surpopulation carcérale. Ces négociations ont duré plusieurs semaines, et les syndicats ont été reçus 12 fois par le ministre de la Justice. Aujourd’hui, deux tiers des syndicats ont accepté le protocole d’accord, les négociations sont donc terminées", conclut-il. 


 


 

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