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Dans un hôpital bruxellois, seuls 2 hospitalisés pour Covid sur 25 sont vaccinés: "Il y a une forme de ras-le-bol"

 
 

Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre de Bruxelles, était l’invitée de Bel RTL à 7h50 ce matin. Elle répondait aux questions de Fabrice Grosfilley et a fait le point sur la situation Covid dans son hôpital.

Avec plus de 7000 nouveaux cas par jour en moyenne la semaine dernière, "je pense qu’on peut clairement dire que c’est en train de déraper", a-t-elle estimé, ajoutant cependant que cette situation était "prévisible".

Le taux de vaccination trop faible est toujours en cause selon elle. En effet, dans le service Covid du CHU Saint-Pierre, la différence entre vaccinés et non-vaccinés est flagrante : "On a environ 25 patients hospitalisés pour le Covid pour l’instant ; 5 ou 6 aux soins intensifs et une vingtaine dans nos unités non-intensives, et on a un vacciné de chaque côté. Donc on a 2 vaccinés en tout dans notre hôpital sur 25 personnes. Donc il faut se rendre compte que si on n’avait que des vaccinés hospitalisés aujourd’hui on aurait 2 personnes et pas 25 personnes hospitalisées."

Vers des opérations et consultations déprogrammées

Face à cette situation, "il y a une forme de ras-le-bol" du personnel soignant, concède-t-elle. Avec 2 patients au lieu de 25, "vous imaginez bien qu’on aurait une vie plus facile et plus variée aussi que de faire du Covid toute la journée". Elle tient cependant à rappeler que ce ras-le-bol n’est pas répercuté sur les patients non-vaccinés : "Dans les soins aux patients il n’y a pas d’agressivité."

Et si les chiffres continuent d’augmenter, "il faudra déprogrammer des opérations et arrêter des consultations pour récupérer du personnel" dans les prochaines semaines, avertit-elle.

Pour l'obligation vaccinale pour les soignants

Quant au vaccin, elle plaide pour une obligation vaccinale pour le personnel soignant. "Pour moi il est clair que (la vaccination) devrait être obligatoire. Quand on a accès à un vaccin qui comme celui-ci n’a aucune contre-indication et, s’il n’est pas parfaitement efficace, n’est en rien dangereux, il est clair qu’on doit participer à la protection de nos patients. Ça fait partie de notre boulot au quotidien."

Beaucoup d'espoir pour les futures générations de vaccins

Même si elle le concède, les vaccins actuels ne sont pas parfaits. "Ça marche mais ça ne marche pas à 100%. C’est un vaccin de 1ère génération aussi, il faut bien s’en rendre compte. On l’a assez dit : ils ont été créés rapidement, dans l’urgence. Avec ces vaccins de 1ère génération, on n’est pas si bien protégés que ça contre la contagiosité. On sait qu’on est moins contagieux et moins longtemps quand on est infectés, mais on peut l’être quand même. On espère vraiment avoir des vaccins de 2ème ou 3ème génération qui pourront par exemple mieux protéger les personnes plus fragiles ou mieux protéger de la contagiosité." Le fait qu’ils protègent plus longtemps pourrait aussi "être tout à fait envisageable" avec ces vaccins à venir.

Les futurs médicaments ne seront pas miraculeux

Et il ne faudra pas voir l’arrivée des médicaments antiviraux comme une solution miracle non plus : "Je pense que ça va être une corde supplémentaire à notre arc. On a déjà un arc pas trop mal fourni depuis quelques mois. On a vu la différence par rapport au début de la pandémie aussi avec les médicaments anti-inflammatoires (dexaméthasone et tocilizumab). Ça sauve clairement des vies."

Elle plaide donc pour conserver les gestes barrières, spécialement "dans un hôpital, nid de personnes fragiles déjà malades d’autre chose""il faut être extrêmement prudent".


 

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