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Grève des gardiens: plusieurs prisons refusent déjà l'accord négocié entre les syndicats et Koen Geens

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Les premiers votes au sein des prisons ont eu lieu ce jeudi concernant le protocole d'accord trouvé pour le personnel pénitentiaire entre les syndicats et le ministre de la Justice. Sur les 350 gardiens de Saint-Gilles, 35 étaient présents et ont rejeté de justesse l'accord. Dans l'après-midi, ce sont les gardiens d'Andenne qui ont refusé le texte. La grève se poursuit dans ces prisons. Des votes auront lieu dans les autres prisons lundi.

Les syndicats des agents pénitentiaires de Wallonie et de Bruxelles, en grève depuis un mois, soumettent en ce moment à leur base les dernières propositions négociées avec le ministre de la Justice Koen Geens . Si la plupart des agents seront consultés lundi prochain en assemblée générale, certaines prisons ont déjà refusé le texte. C'est le cas à Andenne, Dinant et Saint-Gilles.

Les gardiens et le personnel de la prison d'Andenne se sont réunis en assemblée générale ce jeudi pour voter. À l'unanimité, ils ont décidé de le rejeter. "Cela signifie que nous maintenons la grève jusqu'à nouvel ordre", indique Marc Peeters. "Nous protestons notamment contre les 4% d'économies prévues dans le protocole", poursuit-il. Initialement, le protocole devait être soumis au vote du personnel lundi, mais l'échéance a été avancée compte tenu de la tension qui règne au sein du personnel.

Le cabinet Geens dément fermement qu'il soit question de 4% d'économies dans le protocole. "Le protocole prévoit des engagements jusqu'à la mi-2017 au moins. Ensuite, le recrutement devra être évalué en fonction du nombre de départs, de la surpopulation et de l'état de l'infrastructure", indique-t-on. "Après quoi, il faudra à nouveau examiner la situation et en discuter. Il n'est donc pas question de 4% d'économies comme prétendu. Cela ne se retrouve nulle part dans le protocole".

Comme à Andenne, le vote a été accéléré à la prison de Dinant et il a débouché sur un refus catégorique. "Le ministre nous resert la même chose mais avec des termes différents. Il n'y a, pour nous, aucune avancée significative. En clair, les revendications que nous exprimons ne sont pas rencontrées", indique Pascal Denis, délégué CGSP, à Belga.

Concernant la prison de Saint-Gilles, 350 personnes devaient donner leur avis, mais seulement 35 se sont présentées. Le nombre important d'absents s'expliquerait par la grève du rail qui a lieu depuis ce mercredi 22h. Le vote avait débouché sur une égalité, signifiant a priori que le protocole d'accord était rejetté. Un autre vote a été organisé jeudi après-midi, mais là encore, il n'y avait que 50 personnes présentes. "Il n'a pas été possible de rassembler plus de personnel à Saint-Gilles, principalement à cause de la grève sur le rail. Le vote n'est par conséquent pas valable", explique Edy De Smedt, du VSOA, pendant flamand du SLFP. Par conséquent un nouveau vote sera organisé lundi.


Des Francophones en Flandre pour convaincre leurs collègues de rejeter le protocole

Une délégation d'une vingtaine de militants issus des syndicats représentant les gardiens de prison s'est rendue à 6h ce jeudi matin à la prison d'Hasselt pour tenter de convaincre leurs collègues flamands de rejeter le protocole d'accord conclu avec le ministre de la Justice Koen Geens, provoquant le mécontentement des syndicalistes flamands.

"C'est contre l'accord que nous avons conclu mercredi", déclare Serge Pieters, du syndicat chrétien ACV. "Chaque prison doit prendre sa propre décision. Ce n'est pas correct de faire du forcing dans les autres établissements", réagit également Filip Dudal, de l'ACV Services Publics. "Les Francophones ont apparemment déjà décidé que la proposition sur laquelle nous devons nous prononcer ne convient pas. Cela me surprend grandement", ajoute Filip Dudal. "Je n'apprécie pas du tout ces méthodes", ajoute Serge Pieters. "Il a été convenu de consulter la base, qui décidera de manière autonome si elle accepte ou non la proposition". "Cette action ne rencontrera pas de succès", d'après Gino Hoppe, du syndicat socialiste ACOD.

Pascal Verhelst, secrétaire permanent du SLFP, confirme que des gardiens se sont rendus à la prison d'Hasselt jeudi matin, mais il n'avait pas davantage de précisions. Une rencontre est par ailleurs prévue vendredi avec les délégués du syndicat pour leur détailler le protocole d'accord afin qu'ils aient le temps de le présenter à leur tour dans les différents piquets de grève durant le week-end. Le moment du rendez-vous n'est pas encore clairement fixé, car la grève de la SNCB a quelque peu perturbé l'organisation, précise Pascal Verhelst. Du côté de la CGSP-AMiO, Michel Jacobs confirme aussi la venue de militants à la prison d'Hasselt, sans faire davantage de commentaires. "Moi je ne combats pas les travailleurs flamands, mais je combats le ministre et sa proposition".

Une réunion est prévue avec les délégués du syndicat vendredi à 10h00 au siège de Namur, ajoute-t-il. "Nous ne sommes pas allés à Hasselt pour leur dire comment ils doivent voter", s'est défendu Yves Dethier (CGSP), qui faisait partie de la délégation. "Nous sommes allés les sensibiliser à notre point de vue et leur expliquer pourquoi nous sommes en grève depuis déjà plusieurs semaines. Rien de plus, rien de moins".

D'autres visites de gardiens wallons à Bruges et Louvain jeudi après-midi avaient dans un premier temps été évoquées, mais il semble qu'elles seront reportées à vendredi. "Je ne suis pas au courant de cela", indique Manuel Lamoline de la branche liégeoise de la CGSP. "Une rencontre avec les délégués est prévue à Namur vendredi à 10h00 pour discuter du protocole, donc si des personnes se rendent à Louvain et Bruges, ce seront des militants de la base qui le feront de leur propre initiative".


 

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