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Comme de nombreux Belges, Serge a décidé de tourner le dos à l'église: "C'est une manière de sortir de ce carcan conservateur"

 
 

Il est organiste de profession, issu d’une famille catholique et pratiquante. Et pourtant, à 48 ans, Serge Schoonbroodt a décidé de prendre ses distances avec l’église. "Je me sens incapable de faire partie d’une communauté dont certains représentants violent des gosses en toute impunité", a-t-il confié à notre journaliste Emmanuel Dupond.

Dans une lettre adressée à l’évêché, l’homme revient sur les scandales qui secouent l’institution, les attitudes homophobes dont il a été victime. D’un geste militant, il demande à être débaptisé. "C’est une manière pour moi de m’émanciper, et de sortir de ce carcan catho et conservateur". Il renonce à l’église, mais il dit conserver la foi.

En 2016 plus d’un millier de Belges ont ,comme lui, renié l’église catholique en introduisant ce qu’on appelle une demande d’apostasie.

L’Eglise perdrait donc ses fidèles. Selon des chiffres publiés par l’observatoire des religions et de la laïcité, le nombre de personnes qui vont à la messe a été divisé par 6 en 40 ans.


"Je viens à l’église pour le seigneur"

Ce matin, à l’église Notre-Dame du Saint-Sépulcre de Nivelles, ils étaient une trentaine de fidèles, dont la ferveur est intacte. "Est-ce que vous avez encore la foi ?", demande notre journaliste. "Oui monsieur, malgré tout. Parce que je ne viens pas à l’église pour les curés, je viens à l’église pour le seigneur. Je défends mon identité chrétienne", répond ainsi une dame.

"Vous savez, quand on fait un pain, il ne faut pas beaucoup de levain pour faire lever la farine, donc il faut peu de personnes, mais qui ont une force de la foi importante", déclare une autre croyante.

Mais ces paroissiens ont peur. L’église est en mauvais état. Infiltrations d’eau, problèmes électriques. Il faudrait plus d’un million d’euros pour la restaurer et éviter qu’elle soit désacralisée. "Le tout est de savoir, est-ce qu’on aura ou non le million pour la restaurer ? Si on l’a, OK. Si on ne l’a pas, alors on se pose des question sur son maintien", a précisé Jean-Paul Etienne, président de la fabrique d'église.

De nombreux édifices religieux ont récemment été sacrifiés, faute de moyens financiers. L’église ne perd donc pas que ses paroissiens, elle perd aussi ses lieux de culte. Mais à Nivelles, les fidèles ont l’intention de se battre, ils ont lancé une pétition dans l’espoir que leur église ne soit pas rachetée un jour par un promoteur immobilier.


 

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