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Situation tendue à une semaine de la rentrée, des enfants se retrouveront sans bus scolaire: voici pourquoi

 
 

La rentrée approche, mais s'annonce déjà compliquée : les chauffeurs de bus professionnels ne sont pas assez nombreux pour assurer tous les circuits du transport scolaire. C'est le cas, par exemple, chez Deblire : "J'exploite 44 circuits scolaires en région wallonne. Aujourd'hui il me manque cinq chauffeurs. J'ai pour l'instant deux pistes, mais j'ai encore un trou de trois chauffeurs" s'inquiète l'administrateur délégué de la société, Patrick Deblire.

Au niveau wallon, plus de 50 circuits ne seront pas assurés à la rentrée scolaire. Une communication suivra prochainement pour avertir les parents des circuits qui ne seront pas assurés.

D'où vient en partie cette pénurie ? La plupart des conducteurs qui travaillent dans le transport scolaire ont un contrat à temps partiel, couplé à une autre activité professionnelle. "On a deux/trois heures le matin, deux/trois heures l'après-midi sur 182 jours par année", décrit Patrick Deblire,"des contrats trimestres par trimestres qui sont bien sûr renouvelables, mais qui n'offrent pas une garantie au travailleur".

La période Covid a perturbé cette mécanique. Lorsque l’activité du transport scolaire a été quasiment mise à l’arrêt, les conducteurs se sont concentrés sur leur autre activité et puis ne sont pas revenus. De manière globale (pas exclusivement le transport scolaire), 1 500 chauffeurs sont définitivement partis avec le Covid.

Le recrutement de chauffeurs est, par ailleurs, difficile pour le secteur du transport scolaire : "182 jours par an, 22 heures par semaine, ça n'attire pas les jeunes et ça n'attire pas les gens qui sont à la recherche des gens qui sont à la recherche d'un contrat indéterminé".

La Fédération belge des exploitants d'Autobus et Autocars voudrait donc modifier le cadre légal qui rythme le secteur. Son administrateur délégué, Patrick Westelinck évoque notamment un système similaire aux "flexijobs" : "Dans l'Horeca, il y a cette possibilité. Notre secteur a un caractère très social, mais c'est un métier presque à mi-temps. Il faudra rouvrir le dialogue avec les gouvernements et les partenaires sociaux pour réfléchir à un environnement contractuel qui soit plus positif vis-à-vis de ce type de caractère de métier".

Du côté de la Fédération belge des exploitants d'Autobus et Autocars, on tente tant bien que mal de recruter : il y a eu 805 candidats cet été, grâce à une campagne de recrutement lancée par le TEC et la FBAA, mais problème : "Dans cette base de données, beaucoup de candidats (75%) n'ont soit pas le permis de conduire D, soit pas le certificat d'aptitude professionnelle. Cela veut dire qu'il faudra un certain temps pour les former et ils ne seront pas opérationnels à court terme", justifie Patrick Deblire. La formation est longue, minimum un à deux mois, et entre six et huit mois via le Forem.

Pour bien faire, il faudrait 200 nouveaux chauffeurs en Wallonie pour l'année 2022-2023. En Wallonie, plus de 24 mille élèves dépendent chaque jour du transport scolaire pour les 950 circuits que le TEC confie à des entreprises privées.


 

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