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Rebondissement dans l'affaire Publifin: des patrons rémunérés par une société externe

Rebondissement dans l'affaire Publifin: des patrons rémunérés par une société externe
 
 

AGM, une société d'Alleur fondée par l'administrateur indépendant de Nethys Diego Aquilina et dans laquelle apparaissent aussi les deux autres administrateurs indépendants Philippe Delaunois et Pierre Meyers, paie les rémunérations du comité de direction du groupe Publifin-Nethys, et probablement aussi celles du conseil d'administration de Nethys, ont découvert jeudi les députés de la commission d'enquête du parlement wallon en interrogeant le comptable du groupe.

Olivier Spirlet, chef du département comptable de douze entités du groupe, verse chaque mois quelque 300.000 euros à AGM, sur ordre du directeur financier Pol Heyse, pour régler les rémunérations d'indépendants de Stéphane Moreau et d'autres membres du management, ainsi que certaines factures, conformément à une décision du comité de direction, a expliqué le comptable en témoignant sous serment devant les députés. Dans AGM apparaît aussi Luc Gaspard, directeur juridique d'Integrale, la société d'assurance de Nethys. Pour M. Spirlet, le détail de ces opérations ne se retrouve pas dans ses comptes mais "chez M. Heyse", dans les comptes de la structure.


"On paie d'un compte Nethys à un compte Nethys"

Les députés se sont étonnés de l'indépendance prétendue des administrateurs en question. Leur stupéfaction a grandi quand ils ont appris de M. Spirlet que le département comptable ne payait pas les administrateurs de Nethys. M. Spirlet a sous-entendu que c'est à nouveau AGM qui le faisait. Il y a encore deux ans, c'était la direction des ressources humaines du groupe qui se chargeait de cela. Les députés se demandent s'ils n'ont pas mis au jour une "comptabilité parallèle". M. Spirlet n'a pas voulu utiliser ce terme, mais il n'en a pas trouvé d'autre pour qualifier ce mécanisme. "On paie d'un compte Nethys à un compte Nethys, il n'y a pas d'appauvrissement ni d'enrichissement de la société", a commenté le chef comptable.

C'est le comité de direction qui a mis sur pied ce mécanisme, pour motif de confidentialité, a ajouté le comptable. A ses yeux, c'est compréhensible au regard du respect de la vie privée et vu "les multiples infos qui se retrouvent dans la presse et ne devraient pas s'y retrouver." Evoquant le paiement des rémunérations des comités de secteur de Publifin, Olivier Spirlet a confirmé la version du groupe, à savoir qu'une décision du CA justifiait les rémunérations fixes par mimétisme sur un précédent comité de secteur, une interprétation que contestent les députés. Il a qualifié d'obscure la mention, contenue dans un p-v du CA, selon laquelle la déclinaison des modalités de paiement devait être fixée par le comité de rémunérations, ce qui n'a jamais été fait. "Il ne m'appartient pas de vérifier la légalité des décisions du CA", a commenté le chef comptable. Les députés ont entamé jeudi par ces découvertes leur deuxième série d'auditions, après avoir rendu un premier rapport intermédiaire cinglant pour le groupe ainsi que la tutelle régionale.


 

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