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Koen Geens accuse Paul Magnette de lui avoir donné "un coup de sabot": le socialiste réagit

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Le désormais ex-chargé de mission royale Koen Geens était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche" ce midi sur RTL-TVI. Il est revenu sur les raisons de sa démission mais aussi sur ses regrets. Selon lui, la piste PS/NV-A était possible. Il explique aussi que plusieurs partis étaient contre l'idée d'une coalition Vivaldi qui associe les libéraux, les socialistes, les verts et le CD&V.

L'ex-chargé de mission royale Koen Geens (CD&V) a pointé du doigt ce dimanche sur les plateaux télévisés un manque d'élégance dans le chef du président du PS Paul Magnette lorsqu'il est sorti vendredi matin dans les médias. Le PS a répondu que le CD&V avait lui-même savonné la planche de Koen Geens.

Je ne m'attendais pas à ce que M. Magnette fasse cela

Le ministre du gouvernement d'affaires courantes était conscient que sa mission royale prendrait fin ce lundi sur un constat d'échec, a-t-il laissé entendre dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", en répétant que tenter d'allier PS et N-VA relevait de "l'acharnement thérapeutique". Mais "j'attendais de Paul Magnette qu'il me permette de sortir de manière un peu plus élégante que sur un coup de sabot", a-t-il ajouté sur le plateau du Zevende Dag (VRT), en référence aux interviews du président du PS vendredi matin. "Je ne m'attendais pas à ce que M. Magnette fasse cela, j'avais encore des discussions programmées ce week-end". "Il y avait des signaux selon lesquels on avançait, mais on m'a dit que ça n'allait pas aller maintenant", a-t-il ajouté.

PS et N-VA pourraient un jour s'entendre sur une réforme de l'État, estime-t-il, tandis d'autres partis tiennent énormément au symbole régalien de la Belgique. "Sur l'éthique aussi, ils pouvaient se retrouver avec mon parti et le MR".

Réclamant du respect, le chrétien-démocrate flamand a souligné que ce n'est que le 5 décembre dernier, plus de six mois après les élections, que le PS a invité le CD&V à discuter. Il a insisté sur l'importance des dossiers communautaires et éthiques pour son parti. "Beaucoup disent que nous sommes la clé, mais nous ne sommes pas le passe-partout."

Une coalition "Vivaldi" pas préconisée 

Koen Geens a également reconnu que d'anciennes formules pourraient être ressuscitées. Mais il souligne qu'une coalition "Vivaldi" (incluant les familles socialiste, libérale, écologiste et le CD&V) n'est pas préconisée par au moins deux autres partis de cette formule - un flamand et un francophone - en plus du sien, notamment en raison de l'orientation centre-gauche d'une telle coalition.

A ceux qui considèrent que le PS a saboté la mission de M. Geens, le ministre wallon Pierre-Yves Dermagne (PS) a répondu que c'était le CD&V lui-même qui avait savonné la planche. Il a rappellé que le bureau du CD&V qui a suivi la désignation de M. Geens avait restreint sa mission à l'exploration de l'unique piste N-VA-PS. Il souligne aussi la sortie de Pieter De Crem (CD&V) annonçant la mort de la piste Vivaldi.

Pour le ministre Denis Ducarme (MR), il est temps de constater que les pistes PS-N-VA et Vivaldi sont infaisables. "La Vivaldi n'est pas possible pour le CD&V, pour le Vld on verra, le PS et Ecolo ne veulent pas gouverner avec la N-VA, donc aujourd'hui il s'agit de faire preuve d'imagination, car on a besoin d'un budget rapidement". Des coalitions arc-en-ciel (socialistes, libéraux et écologistes) élargies au cdH ou à DéFI lui semblent injouables car elles excluent les trois premiers partis de Flandre. Il réclame une piste "qui nous sorte des schémas des derniers mois".

Contre-attaque de Magnette

La démission précipitée vendredi soir du chargé de mission royale Koen Geens (CD&V) relève de sa propre décision, a affirmé dimanche le président du PS Paul Magnette, après que M. Geens lui eut reproché un "coup de sabot" manquant d'élégance. "C'est sa propre décision de démissionner car nous, nous étions prêts à tester d'autres formules. Manifestement, lui pas, sachant que le CD&V voulait d'une alliance PS-N-VA", a indiqué le porte-parole du PS, Frédéric Masquelin, dans une réaction à Belga.

Le président du PS aurait "bondi" en entendant "les propos erronés" de M. Geens sur les plateaux télévisés. Réclamant du respect, le chrétien-démocrate flamand avait notamment affirmé que M. Magnette, durant sa mission royale d'information, ne l'avait invité que le 5 décembre, soit plus de six mois après les élections. "C'est totalement faux. Il y a eu des bilatérales avec le CD&V les 9 et 12 novembre. Une réunion le 15 novembre a été annulée en dernière minute vu l'absence déclarée de mandat de M. Geens. Une dernière réunion s'est tenue le 5 décembre. Il n'y a donc eu qu'une seule réunion en moins avec le CD&V par rapport aux autres partis".

Paul Magnette réfute également la proximité alléguée d'un accord et met au défi M. Geens de prouver le contraire. "Il n'y avait pas de texte d'accord, c'était une table des matières sans propositions concrètes. Si M. Geens prétend le contraire, qu'il publie ce texte".

Une proposition budgétaire a en revanche bien été avancée. Mais par rapport au budget de la Suédoise pour le social, elle était d'un milliard d'euros en retrait, selon le PS. "Ce n'était donc pas une option: on refuse de faire payer la facture de la Suédoise par les citoyens. On veut une rupture par rapport à la politique d'austérité du gouvernement précédent", expose le porte-parole. Le PS, dont le bureau est maintenu lundi à 10h00 du matin, dit appeler "chacun à garder son calme et à tenter de trouver une solution pour sortir de la crise le plus rapidement possible". "Nous sommes toujours prêts à tester d'autres formules que celle préconisée par M. Geens".


 

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